Henri Bosco au Grand Café de la Bourse
Henri Bosco at the Grand Café de la Bourse
Henri Bosco im Grand Café de la Bourse
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Henri Bosco au Grand Café de la Bourse
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Avignon, Pétrarque et Victor Hugo
Avignon, Petrarch and Victor Hugo
Avignon, Petrarca und Victor Hugo
Il s’agit ici du brouillon du texte envoyé par Victor Hugo le 18 juillet 1874 en réponse à l’invitation qui lui avait été faite par le conseiller général du Vaucluse à venir assister aux fêtes données à Avignon pour le cinquième centenaire de la mort de Pétrarque, les 18, 19 et 20 juillet 1874. Hugo a utilisé ce brouillon pour la rédaction finale, mais on relève plusieurs variantes avec la version définitive imprimée dans Actes et Paroles. Pétrarque est un des rares exemples du poète prospère. Il n'a été ni calomnié, ni hué, ni lapidé. Il fut compris de son vivant, privilège que n’eurent ni Homère, ni Eschyle, ni Shakespeare. Pétrarque a eu sur cette terre toutes les grandeurs [splendeurs], la salutation des papes, l’acclamation des peuples, le laurier d’or au front comme un empereur, le Capitole comme un dieu, les rues jonchées de fleurs, les pluies de fleurs sur son passage. Il ne lui a manqué que le malheur. Je préfère à sa robe de pourpre le bâton d’Alighieri errant. Dans la gloire, Pétrarque n’est que dépassé par Dante, et le triomphe n’est dépassé que par l’exil. |
Louis Montagné à la guerre
Louis Montagné at war
Louis Montagné im Krieg
Louis MONTAGNÉ (Avignon 1879 - Paris 1960)
peintre et aquarelliste français.
Lettre autographe adressée à M. Brame.
24 mai 1601. François de Fortia réclame 200 écus
May 24, 1601. François de Fortia claims 200 crowns
24. Mai 1601. François de Fortia beansprucht 200 Kronen
La peur du Rhône
The fear of the Rhone
Die Angst vor der Rhone
Lettre de Madame de Sévigné à sa fille
À Madame de Grignan, 4 mars 1671
Ah ! ma fille, quelle lettre ! quelle peinture de l’état où vous avez été ! et que je vous aurais mal tenu ma parole, si je vous avais promis de n’être point effrayée d’un si grand péril ! Je sais bien qu’il est passé : mais il est impossible de se représenter votre vie si proche de sa fin, sans frémir d’horreur, et M. de Grignan vous laisse embarquer pendant un orage ; et quand vous êtes téméraire, il trouve plaisant de l’être encore plus que vous ; au lieu de vous faire attendre que l’orage soit passé, il veut bien vous exposer. Ah ! mon Dieu ! qu’il eût été bien mieux d’être timide, et de vous dire que, si vous n’aviez point de peur, il en avait lui, et ne souffrirait point que vous traversassiez le Rhône par un temps comme celui qu’il faisait ! Que j’ai de peine à comprendre sa tendresse en cette occasion ! ce Rhône qui fait peur à tout le monde, ce pont d’Avignon où l’on aurait tort de passer en prenant de loin toutes ses mesures, un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ; et quel miracle que vous n’ayez pas été brisés et noyés dans un moment ! Je ne soutiens pas cette pensée, j’en frissonne, et je m’en suis réveillée avec des sur sauts dont je ne suis pas la maîtresse. Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que de l’eau ? De bonne foi, n’avez-vous point été effrayée d’une mort si proche et si inévitable ? Une autre fois ne serez-vous point un peu moins hasardeuse ? Une aventure comme celle-là ne vous fera-t-elle point voir les dangers aussi terribles qu’ils le sont ? Je vous prie de m’avouer ce qui vous en est resté ; je crois du moins que vous avez rendu grâces à Dieu de vous avoir sauvée ; pour moi, je suis persuadée que les messes que j’ai fait dire tous les jours pour vous ont fait ce miracle, et je suis plus obligée à Dieu de vous avoir conservée dans cette occasion, que de m’avoir fait naître. C’est à M. de Grignan que je m’en prends ; le coadjuteur a bon temps ; il n’a été grondé que pour la montagne de Tarare ; elle me paraît présentement comme les pentes de Nemours. M. Busche* m’est venu voir tantôt ; j’ai pensé l’embrasser en songeant comme il vous a bien menée : je l’ai fort entretenu de vos faits et gestes, et puis je lui ai donné de quoi boire un peu à ma santé. Cette lettre vous paraîtra bien ridicule ; vous la recevrez dans un temps où vous ne songerez plus au pont d’Avignon. Faut-il que j’y pense, moi, présentement ? C’est le malheur des commerces si éloignés ; il faut s’y résoudre, et ne pas même se révolter contre cet inconvénient : cela est naturel, et la contrainte serait trop grande d’étouffer toutes ses pensées ; il faut entrer dans l’état naturel où l’on est, en répondant à une chose qui tient au cœur : vous serez donc obligée de m’excuser souvent. J’attends les relations de votre séjour à Arles ; je sais que vous y aurez trouvé bien du monde. Ne m’aimez- vous point de vous avoir appris l’italien ? Voyez comme vous vous en êtes bien trouvée avec ce vice-légat : ce que vous dites de cette scène est excellent ; mais que j’ai peu goûté le reste de votre lettre ! Je vous épargne mes éternels recommencements sur ce pont d’Avignon, je ne l’oublierai de ma vie.
Madame de Sévigné Lettres choisies.
Texte établi par Suard.
Firmin Didot 1846 (Lettre n°32 pp.95-96).
* Le conducteur de madame de Grignan.
À gauche : portrait anonyme de Marie de Rabutin-Chantal marquise de Sévigné vers 1670.
À droite : portrait de Françoise de Sévigné comtesse de Grignan par Pierre Mignard vers 1669.
Madame de Sévigné, adressa deux lettres par semaine pendant 25 ans à sa fille, Françoise de Sévigné comtesse de Grignan. Celle-ci lui répondit mais il n'en reste aujourd'hui aucune trace : la petite fille Pauline a tout détruit.
De l'Empire à la République
From Empire to Republic
Vom Imperium zur Republik
3 octobre 1870 |
8 décembre 1870 |
Paris – Jeudi 8 décembre 1870 Ma bien chère Gabrielle ! |
Rien de nouveau à Paris que la neige qui tombe depuis hier. Il ne manquait plus que cela à nos pauvres soldats. Heureusement que les prussiens ont leur part. Un individu est parvenu à traverser les lignes prussiennes, il y a 3 ou 4 jours ; il a apporté environ 1500 lettres. Je suis allé chez lui pour voir s'il n'y en avait pas une pour moi. hélas ! rien. Il est vrai qu'il venait du côté de Rouen et d'Amiens. Il doit repartir, dit-il, car ce voyage lui a rapporté gros. Dans le cas où ce nouveau voyage lui réussirait encore, voici ce que vous avez à faire pour que j'aie la chance d'avoir une lettre ; et cette chance est plus grande que jamais, car depuis le dernier combat, dit-on, il y a des points aux environs de Paris, où il ne reste presque plus de prussiens. Voici donc ce qu'il y a à faire :
Vous allez m'écrire deux lettres me donnant longuement de tes nouvelles, de notre enfant, de vous tous, écrites sur papier mince ; vous adresserez l'une :
à monsieur Pelvilain, négociant, à Rouen, pour monsieur Gauthier, rue d'Enghien, à Paris. vous pouvez la cacheter, et écrire toute l'adresse, comme je l'indique ci-dessus.
Pour l'autre, vous pourrez la cacheter et mettre dessus mon adresse : Gauthier, 7 rue d'Enghien, Paris, et vous la mettrez ensuite dans une enveloppe affranchie et fermée, qui portera cette adresse : Mr Grembert, poste-restante, Amiens.
Grembert, c'est le nom du messager. C'est bien compris, une à Rouen, à l'adresse de Mr Pelvilain, l'autre à Amiens, à l'adresse de Mr Grembert — je n'ai rien payé ; on ne paie que s'il apporte la lettre. Il faut envoyer de tous les moyens ; tout le monde en fait autant. Il y en a du Crédit Foncier qui en ont reçu. Sont-ils heureux ! Si comme je le suppose tu es couchée, ma sœur et Dinard pourront faire ces deux lettres pour que tu ne prennes pas froid, mais je veux que tu y mettes quelques lignes de ta main, quand ce ne serait que deux – pas davantage pour que tu ne prennes pas froid. Si tu peux faire mettre une ligne par notre petit, tu le feras. Je sais bien que ces moyens sont loin d'être assurés, mais qui ne tente rien n'a rien. Et je te l'ai dit, ce qui manque à ma vie, ce sont des nouvelles de vous. Mr Le Tellier cherche aussi à faire employer tous ces moyens, pour avoir des nouvelles de sa fille qui est à Pau.
(laissé en blanc pour mieux lire l'autre côté)
Il est bien entendu que cela ne vous empêche pas de m'envoyer une dépêche télégraphique. Je pense qu'une nouvelle affaire n'est pas éloignée. On dit aujourd'hui que l'armée de la Loire est à Fontainebleau ; puisse cela être vrai. Dans les deux derniers combats du 30 novembre et 2 décembre, nous avons eu 5000 hommes hors de combat dont 1000 blessés tués, parmi lesquels plusieurs généraux. Les prussiens auraient eu, eux, 20 000 hommes hors de combats, et nous avons fait 800 prisonniers.
Hier au soir le lapin a été mangé en grande pompe – le meilleur vin a été bu à ta santé et à la santé de notre cher petit. Ce vin m'a étranglé, car les larmes m'empêchaient de boire. Mais, je te le répète, j'aime mieux te savoir à l'abri, entourée de soin et d'affection et pouvant te procurer tout ce dont tu peux avoir besoin. Ici c'est difficile. Le gaz n'éclaire que les rues. Tous les cafés, les maisons, théâtres, tout est éclairé à l'huile ou au pétrole ; on ne s'aperçoit pas du changement. Je me porte très bien. Toute la famille aussi ; tout le monde t'embrasse ; et moi, ma bonne Gabrielle, je le fais mille fois ; embrasse aussi pour moi Papa, ma sœur, Dinard et Joseph, et puis aussi le petit Gauthier. Il ne faut pas l'oublier, si, comme je l'espère, il se porte bien et tête bien. Prenez garde au froid, et du calme et de la patience. Cela finira bientôt.
Demain, je vais dîner chez Lucile ; Dimanche Émile et Lucile viennent déjeuner chez nous.
Adieu, encore, ma Gabrielle, je t'embrasse encore mille fois, ainsi que vous tous.
Demain, je t'écrirai encore.
Ton mari qui t'aime bien et languis beaucoup de te voir et de t'embrasser.
Gauthier
13 juillet 1793
July 13, 1793
13. Juli 1793