Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lettre

  • 1802 : carriero Carretiero Reynard a pòu

    1802 : rue Carreterie Reynard a peur
    1802 : Carreterie street Reynard is afraid
    1802 : Carreterie Straβe Reynard hat Angst

    1131509946.jpg
    3074317481.jpg
    Au citoyen Maire*
    de la Commune d'Avignon

    Citoyen Maire,

    C'est le frère d'un négociant malheureux, c'est un citoyen paisible, irréprochable dans sa conduite, qui ne peut implorer en personne votre justice et celle des juges de paix, qui prend la liberté de vous écrire.
    À cette cause, j'ai l'honneur de vous informer que hier à neuf heures du matin, le citoyen Aubenas, fabricant de soies, faisant sa demeure habituelle dans l'isle n°138, à côté du couvent des ci-devant religieuses de St-Laurent, se rendit chez moi : rue Carreterie isle 2 M° N°8.
    Le reconnaissant pour un créancier de 700⸄ de mon frère, je lui demandais amicalement s'il venait m'annoncer quelques arrangements avec son débiteur ; … Citoyen Maire, la réponse du dit Aubenas fut de sortir un poignard qui tenait caché sous son manteau, avec lequel il me colla contre le mur de mon appartement pendant deux minutes pour me contraindre à le payer, ou à lui indiquer la retraite de mon frère.
    J'était seul dans ma maison : ma mère âgée de quatre vingt trois ans était allée prendre de feu chez une de ses voisines, et pendant l'intervalle de cette odieuse oppression, ma mère étant de retour chez moi, le dit Aubenas prit la fuite en jurant , qui aurait ma vie, et celle de ma famille.
    N'ayant pu avoir d'autre explication de cet homme furieux, je sortis tout de suite pour porter mes plaintes aux juges de Paix de son arrondissement, mais hier étant le jour de la décade, il ne me fut pas possible d'effectuer mon intention.
    M'étant retiré à cinq heures du soir à ma maison, le même individu accompagné d'un autre frappèrent un instant après moi à ma porte, et ma chère mère, instruite du danger que j'avais couru le matin, leur dit à la fenêtre que je venais de sortir, alors ces misérables proférèrent beaucoup de sottises, et j'aperçut de ma fenêtre qu'ils se postaient aux avenues de ma maison pour attendre sans doute mon retour.
    Citoyen Maire, aujourd'hui, je croyais pouvoir vous donner avis de vive voix de ma triste aventure, mais les mêmes individus s'étant approchés de ma demeure me jettent dans l'impossibilité de vous instruire et de solliciter vos secours.
    Ne pouvant concevoir pour quelle cause ces misérables veulent faire couler mon sang, je m'adresse au Magistrat du Peuple pour qu'il vous plaise réprimer la fureur des hommes à qui je ne fais aucun tort que je puisse me reprocher et rendre la liberté, et la sureté, à un citoyen paisible ami des lois.

    Salut et dévouement
    Reynard Cadet
    à Avignon le 11 pluviôse an 10 de la République Fse

    Rue Carreterie isle 2 M° N°8 à Avignon

    Guillaume Puy

    Lien permanent 1 commentaire Pin it!
  • Lou capourau Teoudor Judant perd la visto

    Le caporal Théodore Judant perd la vue
    Corporal Theodore Judant loses his sight
    Theodore Judant Korporal verliert sein Augenlicht

    468098227.jpg
    François Ignace Guillaume PUY
    ° Avignon 1751   † Sauveterre 1820
    capitaine des Dragons de Bauffremont puis maire d'Avignon
    sous la Révolution, l'Empire et la Restauration
    surnommé par Napoléon Le maire modèle

    203792226.jpg 1740133929.jpg

    Certificat de visite

    Nous officiers de santé civils et de l'hospice civil et militaire de cette ville certifions, que le citoyen Théodore Judant, natif de Marle, département de l'Aisne âgé de 32 ans, caporal au dépôt de la 20e ½ Brigade d'Infanterie légère, fait prisonnier de guerre, à la 1ère retraite du Mein, renfermé ensuite au château de Kneistein, dans l'électorat de Mayence, ÿ a été attaqué de la nyctalopie, ou de cette maladie des yeux, qui rend la vûe obscure, confuse, et l'anéantit même aux approches de la nuit ; que le vice de la vision existant depuis environ six ans prend tous les jours de nouveaux accroissements, et rend le susdit citoyen hors d'état de faire aucun service ainsi qu'il conste par le certificat, qui lui a été délivré par ses frères d'armes. [Ci-dessus]
    En conséquence, nous estimons, que le susdit citoyen est dans le cas d'être définitivement réformé. Fait à Avignon le 29 vendémiaire de l'an 9e de la République française.

    Pancin médecin   Clément fils chirurgien en chef adjoint

    Vu par moi commissaire des Guerres Artaud Les signatures des cÿ-dessus Pancin médecin, Clément chirurgien en chef, Artaud commissaire des Guerres sont approuvées par nous maire et adjoint de la ville d'Avignon.
    Le deux brumaire an 9 Rep.
    Puy fils maire
    … secrétaire greffier

    Le congé obtenu

    843873042.jpg 3322109697.jpg
    Lien permanent 6 commentaires Pin it!
  • Anfos Gent (1)

    Alphonse Gent (1)

    269020194.jpg

    3961363833.jpg

    Mon cher Monsieur Lainé


    C'est encore moi qui tracassé par une famille de parents, viens faire une nouvelle importunité près de vous.


    Pourriez-vous gratifier demain mes provinciaux d'une loge à l'Opéra Comique ?


    Ne vous gênez pas pour me refuser, si cela vous dérange et acceptez tous mes remerciements pour toutes vos obligeances.

     

    Votre bien dévoué


    Alph Gent

    26 octobre 1849

    Lien permanent 2 commentaires Pin it!
  • Charle Soullier

    Charles Soullier

    1464765075.jpg

    3037888939.jpg

    Charles Simon SOULLIER
    ° Avignon 13/01/1763 † Avignon 09/021841
    négociant, député de Vaucluse, 
    maire d'Avignon de 1820 à 1826

    Avignon le 24 février 1821

    Le Maire de la Bonne ville d'Avignon, Chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur, à Messieurs les syndics des intéressés à la roubine du clos St-Jean, à Avignon,

    Messieurs,

    J'ai l'honneur de vous donner avis, que sur votre demande monsieur le Préfet vient de m'autoriser à surseoir à l'adjudication des ouvrages concernant le projet d'introduction de nouvelles eaux dans le canal des Sorguettes, laquelle devait avoir lieu demain dimanche, 25 du courant.

    Ce magistrat m'invite également à vous faire connaître qu'il vous est accordé un délai de quinze jours pour fournir vos observations contre l'exécution du dit projet. Veuillez les mettre à même de prononcer à l'expiration de ce terme, sur le mérite de votre réclamation.

    Agréez, Messieurs, l'assurance de ma parfaite considération.

    Soullier

    Lien permanent 10 commentaires Pin it!
  • Cardon es malaut

    Cardon est malade
    Cardon is sick
    Cardon ist krank

    2113461698.jpg
    2310535633.jpgÀ Monsieur Provençal docteur et professeur
    de la faculté de Médecine de Montpellier

    Permettez, Monsieur, que par l'intermédiaire de Mr Eycard pharmacien de cette ville qui a l'avantage d'être connu de vous, j'aie recours à vos lumières dans la triste situation où je languis depuis plusieurs années.
    J'atteins ma soixantième année, assez fortement constitué, je n'eus dans ma jeunesse que deux gonorrhées dont la 1ère se dissipa sans remède, la 2ème il y a quinze ans fut traitée et guérie à Marseille où j'étais alors en fonction. Trois ans après, je fus envoyé en Piémont, et je pris dans les Alpes un coup d'air qui me fit beaucoup souffrir et dégénéra en catharre. Cependant la vigueur du tempérament me fit supporter cette incommodité jusqu'en 1814 qu'étant de retour en France et fixé à Avignon les convulsions du gouvernement opérèrent sur mon physique et dans le système nerveux une telle révolution que je fus tout à coup attaqué d'inflammation et de rétention d'urine.  Malheureusement je fus charlatanisé par les saignées, les sangsues, le rob & les bains de siège seuls me procurèrent un soulagement temporaire. Cependant le mal se fixa sur le col de la vessie, il s'ensuivit un écoulement blanchâtre et gommeux qui m'engourdissait tout le corps, et je marchais avec peine. Je pris alors pour chirurgien Mr Alland qui me sonda et me persuada de garder les sondes de plus en plus grosses pour élargir, dit-il, le canal. Je les ai supportées pendant un an et demi avec des douleurs inouïes, joint à d'autres remèdes qu'il me faisait prendre, des bains de siège, et plusieurs bouteilles de la liqueur de Wansweten dans du lait. Je sentis que la violence de ce spécifique m'irritais de plus en plus le genre nerveux au point que j'en ai contracté un tremblement qui m'empêche de boire seul et de tenir la plume, pour peu que mon moral soit affecté, étant d'une extrême sensibilité. Au printemps de 1822 j'éprouvais du mieux, lorsque la mort de mon épouse et la perte de la majeure partie de ma fortune me replongèrent dans les souffrances et le désespoir. Forcé de faire un voyage à Marseille, j'y fus sondé par Mr Covière qui ne trouvant point d'obstacle dans la vessie ordonna vingt sangsues entre le rectum et le périnée, et m'engagea de revenir au plus tôt chez moi pour suivre un régime. Je le fis mais la voiture de poste me fatigua tellement que ne pouvant plus uriner malgré l'extrême besoin, l'inflammation devint telle que me sentant mourir, je descendis à quelques lieues d'ici. M'étant fait transporter chez moi je me suis tout de suite mis aux bains de mauve et pariétaire, les hémorroïdes internes et externes se déclarèrent et je souffris cruellement pendant les moi s de septembre et octobre. Les douleurs se sont maintenues dans les flancs surtout du côté gauche, au point que pendant la journée je suis obligé de me comprimer avec une forte ceinture. La nuit je suis obligé de faire à chaque heure des efforts pour uriner, alors la vessie se comprime, le rectum sort avec des vents et par suite les urines, ce qui me procure un soulagement momentané. Mr Alland ne m'ordonne maintenant que du lait le matin avec une décoction de mauve, m'annonçant que bientôt il me remettra aux sondes et aux bougies, quoiqu'on me les aie bien défendues à Marseille. Je sens que tout le siège du mal est sur le col de la vessie : l'écoulement va toujours plus ou moins, du reste les digestions et sécrétions l'opèrent ; j'éprouve souvent une grande altération : j'y remédie avec de l'eau teinte de vin blanc, ou de l'eau panée. On me conseille un cautère, mais j'attends votre approbation. 
    Daignez, Monsieur, prendre cet exposé en considération, ordonner ce que vous jugerez convenable pour hâter ma guérison, s'il en est encore temps ; après des souffrances et des dépenses aussi prolongées il faut ou guérir ou mourir. Si j'avais pu supporter les voitures, il y a longtemps que je me serais fait conduire auprès de vous, mais impossible quant à présent. Nous attendons votre réponse le plus tôt possible, et j'aurai soin de vous transmettre les honoraires que vous indiquerez.
    J'ai l'honneur de vous saluer avec une parfaite considération.

      Cardon
    Avignon 20 janvier 1823 Rentier place Châtaigne n°11 derrière l'église St. Pierre
    Lien permanent 3 commentaires Pin it!
  • Savié Bertrand

    Xavier Bertrand

    1557758008.jpg

    Agricol Joseph Xavier BERTRAND ° 1758 † 1827
    officier militaire, maire d'Avignon de 1806 à 1811

    406062592.jpgAvignon le 31 mai 1809

     

    Le Maire de la Ville d'Avignon,
    à Messieurs Xavier Bérard, Joseph Dominique Motard et Joseph Ferrier, Syndic des Propriétaires au Clos de St-Jean à Avignon

     

    Je vous adresse, Messieurs une ampliation de l'arrêté rendu le jourd'hier par M. Le Préfet de la délibération par les Propriétaires au Clos de St-Jean terroir de cette ville en date du 19 mars dernier relative à la continuation de la robine de St-Jean.


    Je vous invite en votre qualité de Syndic à en exécuter dans les plus brefs délais possibles, les dispositions dans ce qui vous concerne.

    J'ai l'honneur de vous saluer.

    Bertrand

    Lien permanent 7 commentaires Pin it!
  • Lou capitàni dóu port es en dòu

    Le capitaine du port est en deuil
    The harbor master is in mourning
    Der Hafenmeister trauert

    4221850496.jpg 3393997085.jpg

    Lettre du capitaine du port GRAVIL adressée au maire d'Avignon (Guillaume PUY)

    Avignon le 23 germinal an 10 (13 avril 1802)

    Citoyen Maire et adjoints

    Comme je viens de perdre mon épouse et que je ne peux me rendre sur le port pour remplir les fonctions que vous avez eu la bonté de me confier, je vous prie de m'envoyer un des fourriers de la commune pour qu'il prenne note des bateaux grains qu'il arrive sur le port, et de ceux qui descendent plus bas pour demain seulement.

    Salut et respect

    Gravil ainé

    Lien permanent 4 commentaires Pin it!