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1790

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D'importants troubles se produirent lorsque se posa la question du rattachement d'Avignon et du Comtat venaissin à la France en 1790. Ce fut "L'affaire d'Avignon". La journée du 10 juin 1790 commença l'action politique violente de Mathieu Jouve dit "Jourdan".
Dans cette lettre, la société des Vrais amis de la Constitution d'Avignon, présidée par Dominique Guillaume PALUN, répond à leurs frères de Grenoble et justifient leurs actes.
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Très chers frères,
Nous avons reçu votre lettre du 18 9bre dernier.
Vous nous demandez des renseignements sur l'opération de notre municipalité ! Ils tiennent à l'argenterie de nos églises, opération nécessitée par le malheur des temps et la coalition trop certaine des tirans de notre patrie.
Nous avons secoué le joug ultramontain ; voilà notre plus grand délit. Nous sommes redevenus français ; voilà notre crime.
La persécution a un terme : mais la fureur de nos ennemis n'aura jamais de bornes. Ils se sont fait un jeu de nos premières démarches pour conquérir notre liberté. Notre courage les a surpris. Notre fermeté les étonne. Ils ignoraient, les monstres, que le sang français coulait dans nos veines depuis bien des siècles, malgré le joug odieux du Prêtre de Rome ; joug avec lequel nos amis n'ont jamais pu se familiariser. Dans leur rage impuissante ils nous calomnient ; ils nous supposent des crimes, toutes sortes d'horreurs. Eh bien, chers frères, nous sommes français : voilà notre justification. Nous ne démentirons point l'adoption flatteuse qui nous a donné ce titre glorieux ; nous ne le souillerons jamais par des sacrilèges. Et si quelqu'un mérite l'indignation publique, ce sont nos ennemis qui désiraient de s'abreuver de notre sang, parce que nous avons voulu être réintégrés dans notre ancienne famille. Que la terre engloutisse dans les vastes flancs les audacieux qui attaquent par des calomnies l'honneur et la liberté française.
Cependant l'inculpation est tout à la fois odieuse et affligeante. Notre municipalité va s'occuper d'avoir des certificats bien motivés des Chefs des Paroisses & ce sur la manière avec laquelle les commissaires et les dignes prêtres qui les accompagnaient, se sont conduits dans cette opération forcée. Nos Députés à Paris seront chargés de poursuivre judiciairement l'auteur du Journal général de france. Nous vous ferons part des suites de cette affaire. Nous demanderons ensuite à tous les Patriotes de notre Empire une vengeance exemplaire de nos assassins qui ne cessent de nous persécuter.

Nous sommes avec l'attachement le plus fraternel.
Très chers frères,
Vos bons amis et — Les vrais amis de la Constitution
Avignon, ce 1er Xbre 1790

Palun Président
Amiel Secretaire
Mauvans Ex-président Pro secrétaire

[Lettre adressée à la société des Vrais amis de la Constitution de Grenoble]

Pour aller plus loin
Les interactions entre l’Assemblée nationale et la province à travers les Archives parlementaires – L’exemple d’Avignon et du Comtat Venaissin (1789-92)
Le témoignage de mon arrière-arrière-arrière grand-père (1791)

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