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Istòri dóu Rèi Reinié
Histoires du Roi René
Stories of King René
Geschichten von König RenéLOU VÈIRE DOU RÈI REINIÉ LE VERRE DU ROI RENÉ À-z-Ais, souto Louis XIV, Mounsen Miquèu Borrili, priéu counsegnour de Ventabren, avié fourma un gabinet d'antico, d'estatuo e de tabléu, qu'èro un di plus curions e riche de l'epoco. Se ié vesié entre àutri bèlli causo, lou celèbre vèire dóu rèi Reinié.
Segound lou "Dictionnaire de la Provence et du Comté Venaissin" (empremi à Marsiho vers Jan Mossi, en 1786) aquéu got magnifique avié d'autour un pan e quart e tenié peraqui un poutarras de vin. Ero de formo antico e richamen taia e pinta pèr plesi de coulour trelusènto. Au founs, i' avié lou retra de Noste-Segnour em' aquéu de la Madaleno, ço que fasien entèndre dous verset prouvençau qu'èron escri en letro d'or.
L'un, qu'èro sus lou pèd dóu vèire, disié :
Qu bèn béura,
Diéu veira.
E, l'autre, qu'èro autour dou bord, ajustavo gentilamen :
Qu me béura de touto soun aleno,
Veira Diéu e la Madaleno.
Frederi Mistrau - Armana Prouvençau - 1867À Aix, sous Louis XIV, Monsieur Michel Borrili, prieur coseigneur de Ventabren, avait créé un cabinet d'antiquités, de statues et de tableaux, qui était l'un des plus curieux et riches de l'époque. On y voyait entre autres belles choses, le célèbre verre du roi René.
Selon le "Dictionnaire de la Provence et du Comté Venaissin" (imprimé à Marseille chez Jean Mossi, 1786) ce gobelet magnifique avait un empan et quart de hauteur et tenait le contenu d'une cruche de vin. Il était de forme antique et richement taillé et peint à plaisir de couleurs reluisantes. Au fond, il y avait le portrait de Notre-Seigneur et celui de la Madeleine, ce qui faisait comprendre deux versets provençaux qui étaient écrits en lettres d'or.
L'un, qui était sur le pied du verre, disait :
Qui bien boira
Dieu verra.
Et, l'autre, qui était autour du bord, ajoutait gentiment :
Qui me boira de toute son haleine
Verra Dieu et la Madeleine.
Frédéric Mistral - Almanach Provençal - 1867LA VACO DOU RÈI REINIÉ LA VACHE DU ROI RENÉ Quand Mounsegne Reinié davalè de l'Anjou pèr veni regna 'n Prouvènço, aduguè de soun païs uno bello vaco, sus l'estiganço de la faire vedela e de n'espandi la raço dins soun nouvèu reiaume. E coume lou bon rèi amavo forço li Martegau, n'en counfisè la gàrdi a-n-un vaquié dóu Martegue, en ié recoumandant de n'en bèn avé siuen.
« Ve, ié digué lou rèi, auras cént escut pèr an, s'as bèn siuen de ma vaco : la menaras au brau, e lou crèis revendra à la vilo dou Martegue : e auras li cènt escut, tant que la vaco durara. E dève t'averti que tène talamen à ma vaco anjouvino que fariéu penja bessai au grand falabreguié de la Plaço dóu Palais aquéu que vendrié pèr me dire qu'es morto... Pos enmena la vaco. »
Lou vaquié enmenè la vaco ; mai, malurousamen, la faguè tant manja qu'au bout de quauque tèms, la bestiasso, grasso à fèndre, crebè de la drudiero.
Lou vaquié desoula ! Quau i'anara dire au rèi que sa vaco es morto ?
Vai atrouba li Conse de la vilo dóu Martegue, e iè conto l'auvàri en se derrabant li péu.
Li Conse tout-d'un-tèms cercon un messagié pèr pourta la nouvello à-z-Ais, mai degun avié lou cor de tira la castagno. Pas tant fada ! disien li Martegau entre éli, sabèn qu'à-z-Ais li pènjon !
Pamens i'aguè 'n Sant-Chamassen que diguè : « Risque lou paquet ! Se me volon bèn paga la coumessioun ! »
Acord e pache fa, noste ome vèn à-z-Ais e se fai presenta à Sa Majesta lou Rèi, de la part dóu vaquiè e di conse dóu Martegue.
« Eh ! bèn, ié diguè lou rèi, ami, que fai ma vaco ?
— Mounsegne, vosto vaco... ai à vous dire que béu plus...
— Alor ! diguè lou rèi.
— Mounsegne, vosto vaco... ai à vous dire que manjo plus...
— Alor ! diguè mai lou réi.
— Mounsegne, vosto vaco... ai à vous dire que pisso plus...
— Ato alor ! faguè mai lou réi.
— Mounsegne, vosto vaco... tant vau lou dire, vai plus dóu cors...
— Ah ! ço, vejan, coumpaire, adounc venguè lou rèi, ma vaco béu plus, manjo plus, pisso plus e cago plus ! Mai alor es morto ?...
— L'avès di, Mounsegne, l'avès di ! Es pas iéu que sarai penja.
Adounc, lou rèi Reinié se meteguè à rire, e diguè au messagié :
— Auriéu pas cresegu li Martegan tant fin !
— Oh ! mai, l'ome cridè, es que siéu de Sant-Chamas !
— Ah ! ne m'en diras tant, répliqué lou bon Reinié ! »
Jamai de Sant-Chamas sourtiguè de marrit muscle.
Frederi Mistrau - Armana Prouvençau - 1877Quand Monseigneur René descendit de l'Anjou pour venir régner en Provence, il apporta de son pays une belle vache, dans l'espoir de la faire vêler et d'en répandre la race dans son nouveau royaume. Et comme le bon roi aimait beaucoup les Martégaux, il en confia la garde à un vacher de Martigues, en lui recommandant d'en avoir bien soin.
« Vé, lui dit le roi, tu auras cent écus par an, si tu as bien soin de ma vache : tu la mèneras au taureau, et le produit en reviendra à la ville de Martigues : et tu auras les cent écus, tant que la vache durera. Et je dois t'avertir que je tiens tellement à ma vache angevine que je ferai pendre peut-être au grand micicoulier de la Place du Palais celui qui viendrait me dire qu'elle est morte... Tu peux emmener la vache. »
Le vachier emmène la vache ; mais, malheureusement, il la fit tant manger qu'au bout de quelques temps, la grosse bête, grasse à fendre, creva de l'opulence.
Le vachier se désola ! Qui s'en ira dire au roi que sa vache est morte ?
Il va trouver les Consuls de la ville de Martigues, et lui conte l'incident en s'arrachant les cheveux.
Les Consuls cherchent tout-de-suite un messager pour porter la nouvelle à Aix, mais personne n'avait à cœur de tirer les marrons du feu. Pas si fous ! disaient les Martégaux entre eux, nous savons qu'à Aix on nous pend !
Cependant, il y eut un Saint-Chamasséen qui dit : « Je risque le paquet ! Je veux bien me payer la commission ! »
Accord et pacte faits, notre homme vient à Aix et se fait présenter à Sa Majesté le Roi, de la part du vacher et des consuls de Martigues.
« Eh ! bien, dit le roi, ami, que fais ma vache ?
— Monseigneur, votre vache... je dois vous dire qu'elle ne boit plus...
— Alors ! dit le roi.
— Monseigneur, votre vache... je dois vous dire qu'elle ne mange plus...
— Alors ! dit encore le roi.
— Monseigneur, votre vache... je dois vous dire qu'elle ne pisse plus...
— Eh bien alors ! fit plus encore le roi.
— Monseigneur, votre vache... autant vous le dire, elle ne fait plus...
— Ah ! ça, voyons, compaire, en vint donc le roi, ma vache ne boit plus, ne mange plus, ne pisse plus et ne cague plus ! Mais alors elle est morte ?...
— Vous l'avez dit, Monseigneur, vous l'avez dit ! C'est pas moi qui serai pendu.
Alors, le roi René se mit à rire, et dit au messager :
— Je n'aurais pas cru les Martégaux si fins !
— Oh ! mais, cria l'homme, c'est que je suis de Saint-Chamas !
— Ah ! tu m'en diras tant, répliqua le bon René ! »
Jamais de Saint-Chamas ne sortit de mauvais.
Frédéric Mistral - Almanach Provençal - 1877 -
Amé li coumplimen de Blanco Barretta
Avec les compliments de Blanche Barretta
With the compliments of Blanche BarrettaLe vin Mariani fut créé par le pharmacien Angelo Mariani en 1863 à partir de feuilles de coca du Pérou. Sa recette aurait été copiée aux États-Unis en supprimant le vin et en remplaçant la cocaïne par de la caféine pour devenir le Coca-Cola. La production du vin Mariani a été relancée en 2014 (décocaïnisée !) -
Pèr lou vin caud de Tilia
Pour le vin chaud de Tilia
For Tilia's mulled wine -
Vin d'Avignoun
Vin d'Avignon
Avignon wine -
Di nouvello dóu castèu
Des nouvelles du château
News from the castle