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Setanto an après carriero de la Republico

Soixante-dix ans après rue de la République
Seventy years after République street

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Commentaires

  • ttiens, j'aurais cru que l'immeuble neuf (que j(aime bien) datait en gros de cete époque - me trompais allègrement

  • ah quelle danse de lumière et de la vie,ca n'a pas beaucoup changé. l'hotel central cest encore la.

    joyeux saint vendredi - pourquoi pas?c'est une bonne raison de boir et je ne veux pas dire l'eau bénit.haha.

  • Hier...

    Hier, j'ai reçu 1679 visites (clics) pour 5470 pages vues !
    Un peu plus du triple de la fréquentation quotidienne moyenne...

    Hier, c'était l'anniversaire de la rencontre de Laure et Pétrarque.
    Et je ne l'ai célébrée en rien.

  • http://recherche.archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi107/ILUMP30372


    LA REVUE ARTISTIQUE, COMMERCIALE, LITTÉRAIRE ET D’ANNONCES

    Avignon, 31 Juillet 1874


    CENTENAIRE DE PÉTRARQUE

    Avignon a célébré le 5° centenaire de la mort de Pétrarque.

    On a fait beaucoup de bruit autour de ces fêtes ; la presse parisienne, la presse de province, quelques journaux italiens, anglais, allemands en ont parlé six mois avant ; ils en parleront trois mois encore, puis, il ne restera plus pour en rappeler le souvenir que le troisième baptême d’une rue non encore achevée.

    Et c’est aujourd’hui, quand le dernier des lampions est éteint depuis dix jours, que la REVUE, le seul journal littéraire de la cité en parle pour la première fois.

    Nous devons à nos lecteurs l’explication de ce silence.

    Nous n’avons jamais parlé de ces fêtes, parce que nous avons toujours pensé qu’il était ridicule, absurde, de les célébrer à Avignon.

    Nous n’avons jamais donné notre appréciation parce que, ne pouvant les empêcher, par patriotisme, nous devions nous taire.

    Mais aujourd’hui, qu’on ne pourra plus nous accuser de parti pris, qu’on ne pourra pas nous dire que, comme d’autres, nous avons été influencés, par des coteries administratives ou par des sentiments politiques ; aujourd’hui que tout est fini nous pouvons exprimer à l’abri de toutes critiques ce que nous pensons de ces solennités.

    De toutes les villes qu’à visité Pétrarque, de Padoue sa ville natale, de Rome sa ville de prédilection, d’Orange, de Carpentras, de Montpellier, les villes d’exils où il fit une grande partie de ses études, Avignon est la dernière qui aurait dû évoquer son souvenir.

    Le souvenir du séjour de Pétrarque à Avignon est une flétrissure pour les Avignonnais et pour la ville qu’il appelait :
    « Un égout dans lequel sont venues se réunir toutes les immondices de l’univers ; on y méprise Dieu, on y adore l’argent, on y foule aux pieds les lois divines et humaines, on s’y moque des gens de bien. Judas avec ses trente deniers y serait le bienvenu, mais le Christ pauvre en serait repoussé... »

    C’est encore une flétrissure pour le clergé, pour les princes de l’Église de cette époque représentés par les papes, qu’il appelait :
    « Jean XXII un avare, Benoît XII un ivrogne, Clément VI un débauché, Innocent VI un ignorant, et pour ces cardinaux qui, dit-il, n’offrent que des exemples de cupidité, de somptuosité, et de luxure. »

    Et enfin ce souvenir est une honte pour Pétrarque lui même, puisque c’est dans la ville qui lui donnait hospitalité, c’est au palais des Collona, sur le même emplacement ou s’élève aujourd’hui l’Hôtel-de-Ville, qu’il a dans ses écrits, inspirés par le souvenir de la patrie absente, par le dépit, par la jalousie, donné à certains faits, blâmables sans doute, mais qui ne méritaient pas tant de rigueur, une si triste célébrité, oubliant ainsi les devoirs que lui imposait l’hospitalité.

    Et c’est Avignon qui a pris l’initiative de ces fêtes et c’est le clergé qui lui a apporté son concours, par la célébration d’une messe solennelle sur la place du Palais... de ce même palais qu’ont habité ces papes : Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI...

    On a parlé du patriotisme de Pétrarque. Théodore Aubanel dans son discours aux jeux floraux attribue en partie à cette vertu le prétexte des fêtes. Sans doute Pétrarque était un grand patriote, mais... Italien et c’est par excès de patriotisme, par la jalousie que lui inspirait le séjour des papes a Avignon qu’il s’est montré, dans ses écrits notre ennemi en même temps que l’ennemi implacable du clergé avignonnais, c’est-à-dire des princes de l’Église de cette époque.

    Grand patriote !! mais Bismark aussi est un grand patriote ; viendra-t-il jamais à l’esprit des français de célébrer par des fêtes, comme Avignon pour Pétrarque, le patriotisme de cet implacable ennemi.

    Est-ce donc pour évoquer de pareils souvenirs que la ville d’Avignon a célébré ces fêtes avec tant de pompe ? Est-ce pour les perpétuer, que notre principale rue qui s’appelait sous l’empire : Bonaparte, au 4 septembre République — s’appelle aujourd’hui RUE PÉTRARQUE ???...

    ***

    Il y a quelque part dans notre Vaucluse un site, qui mieux que toutes les villes de France et d’Italie, aurait le droit de rappeler le souvenir de Pétrarque le poète, de Pétrarque l’amant célèbre.

    Avant Pétrarque, la nature avait illustré ce petit coin entouré de rochers comme d’un encadrement ; elle avait mis là ses plus frais ombrages, ses coteaux les plus riants, les plus accidentés ; dans le fond du paysage, entouré de rochers gigantesques, elle avait placé un bassin au fond d’un entonnoir formé de rocs mousseux, escarpés, suant des gouttelettes claires, qui tombant comme des larmes venaient se perdre avec un bruit sourd dans la source comme au fond d’un puits. Mais parfois, à cet aspect calme, doux comme l’harmonie, succédait l’effroi de la tempête ; on aurait dit que la Nature avait voulu réunir dans ce coin tout ce que le calme enchanteur d’une douce poésie renferme de suave félicité, avec tout ces sentiments grandioses que font naître l’aspect, le bruit, le fracas de l’orage.

    Parfois donc, dans le petit bassin inoffensif l’eau montait tout à coup en bouillonnant, — le touriste le plus courageux reculait effrayé, — un bruit sourd semblait sortir des entrailles de la terre ; bientôt débordant comme d’un vase trop plein, ses gouttes claires, tombant de toutes parts, s’égrenaient sur des blocs énormes couverts d’une mousse épaisse et qui semblaient avoir été jetés là pêle-mêle par un cataclysme diluviens, déjà c’était beau ! — Mais quand l’eau montant toujours, débordait comme une avalanche avec un bruit formidable répercuté par les échos, quand des cascades gigantesques venaient s’entrechoquer comme des vagues en furies, quand dans ce fracas horrible on cessait de s’entendre, que la voix humaine se perdait, comme dans l’immensité des mers se perd une goutte d’eau, quand faisant tout fuir devant elle ou renversant ce qui osait lui résister, l’eau couvrait tout d’un manteau de cristal — alors c’était beau, c’était effrayant, c’était sublime !!

    La nature avait donc tout réuni dans ce coin qui s’appelle Vaucluse elle en avait fait en quelque sorte le berceau de la poésie ; ce fut le séjour de Pétrarque. Et Pétrarque par ses vers fut beau comme le bassin débordant, et à la poésie de la nature il ajouta la poésie de son amour.

    Depuis : la Nature, Vaucluse et Pétrarque sont devenus inséparables. On ne peut aller à Vaucluse sans admirer la nature et sans penser à Pétrarque, on ne peut penser à Pétrarque sans mêler à son souvenir ce site admirable, et par lui, désormais illustre.

    C’est donc à Vaucluse et là seulement qu’il fallait rappeler le séjour de l’amant célèbre.

    Ce n’est pas la poésie qui animait les lauréats aux jeux floraux sur la place du Palais, non, car pendant qu’ils récitaient des vers, la poésie était à Vaucluse avec les beautés de la nature et le souvenir du poète.

    Ils ont couronné Pétrarque à Vaucluse et par des fêtes ils ont rappelé son séjour à Avignon, c’est le contraire qu’on aurait dû faire.

    On aurait dû célébrer les fêtes à Vaucluse et de là se rendre à Avignon pour le couronnement ; cette cérémonie et ce voyage aurait rappelé alors avec quelque raison le voyage que fit Pétrarque pour se rendre à Rome et la cérémonie du couronnement au Capitole.

    Et quelle est la moralité de tout cela ?

    Qu’on ne devrait jamais faire des fêtes que pour évoquer des souvenirs qui honorent. — On a fait tout le contraire à Avignon.

    L.P. (Lucien Platon)



    LES FÊTES DE PÉTRARQUE À AVIGNON ET VAUCLUSE

    Du haut du ciel ta demeure dernière (?)
    Pétrarque, mon ami, tu dois être content.

    Et tout d’abord pourquoi fêter Pétrarque ?

    Parce qu’il a rimé des vers dont quelques-uns seulement sont bons et les autres détestables ? Parce, qu’il a fait pousser... ce que vous savez sur le crâne de M. de Sade ?

    Franchement, il y a dans l’histoire et dans l’histoire de France d’autres noms plus susceptibles d’être honorés que celui de l’amant de Laure.

    Quand bien même cet excellent Pétrarque aurait été digne des fêtes ordonnées en son honneur, pourquoi ne pas choisir une autre époque que celle de l’anniversaire de sa mort ?

    Je me demande si je rêve ? Vous célébrez un homme l’anniversaire de son trépas ! Pétrarque est mort aujourd’hui, dites-vous, réjouissons-nous !

    Et ils se réjouissent.

    Si Pétrarque voit ces choses-là il doit se réjouir plus qu’eux.

    ***

    À Vaucluse, point d’étrangers ; j’entends d’étrangers curieux.

    Il est évident que j’ai vu les membres de l’estrade, les lauréats, les journalistes.

    Le Gaulois, le Monde illustré, l’Événement, L’Illustration, le Rappel, etc. etc., avaient envoyé leurs reporters.

    Il y a eu neuf discours. Vous avez bien lu : NEUF. Je ne compte pas le sonnet de Pétrarque récité par cet excellent M. Herbert Bonafous et le sonnet d’Arsène Houssaye débité fort gentiment, ma foi, par cet excellentissime M. Scipion Dondeux.

    M. le chevalier Nigra, ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire de Sa Majesté le Roi d’Italie, a prononcé un discours que je n’hésite pas à déclarer magnifique. Il a affirmé les bons rapports de la France et de l’Italie et a exprimé le désir, non, la certitude, que ces rapports se continueront et que les deux nations amies ne lutteraient désormais entre elles que dans les luttes pacifiques de l’esprit.

    M. Nigra est un homme qui tranche plutôt de l’artiste que du diplomate, quand à la tournure et à la physionomie.

    Ses traits énergiques, la raie correctement assise au milieu de la tête, une moustache blonde ombrageant la lèvre supérieure et surmontée d’un nez fortement accentué.

    L’accueil que lui a fait la municipalité Vauclusienne, précédée de douze musiciens au moins, a été par trop champêtre.

    On a vu M. Nigra se diriger vers la fontaine, seul avec M. Doncieux.

    Les membres de l’Estrade avaient de vulgaires pantalons gris carrelés, et, je le jure, quelques-uns d’entre eux ont ouvert leur ombrelle au début de la séance.

    Que ce n’était pas comme un bouquet de fleurs !

    Après les discours, le banquet.

    Ne voulant pas susciter à mes lecteurs des envies et des regrets, je n’en dirai rien.

    ***

    La fête avignonnaise a été superbe en lumières.

    Il y avait d’abord des lampions, des lanternes vénitiennes, illumination à l’Hôtel-de-ville, lumière électrique sur le palais, etc., etc. J’ai serré la main de M. Singlebach, délégué de l’Allemagne.

    Belle cavalcade et beaux tambourins !

    Et le soir à minuit, un homme vêtu à l’antique traînait par la main une jeune femme couverte de haillons.

    Un passant lui entendit murmurer ces mots :
    « — Viens, ma Lolotte, quittons ces lieux bruyants et allons rigoler avec Dante et Béatrix. »

    Albin VALABRÈGUE

  • Bravo pour ce record de visites !
    Laure et Pétrarque. C'est comme pour la fondation du Félibrige. La légende est belle.
    La photo: elle éclaire sur la présence de nos jours, intrigante, de ces poteaux scellés. Ils nous rappellent donc une pub lumineuse pour la lessive Saponite. Les gens sont assez chaudement vêtus et nous sommes peut-être à l'automne 1942. Mines tristes, préoccupées. Le bar américain fait en quelque sorte, avec son nom, de la résistance car Avignon est désormais occupée. L'hôtel Central est un de ceux réquisitionnés par la Kommandantur pour loger les officiers. La nourriture est rare. Les légumes et les fruits sont hors de prix et quasiment jamais à maturité. On continue à porter la cravate mais les vélos sont de sortie !
    (Bourgoin, je pensais à Max).

  • J'étais adolescent, Brigetoun, quand cet immeuble a été construit.
    Architecte : sans doute Max Bourgoin comme le suggère Lou.
    C'est l'architecte du San-Miguel, rue Ninon-Vallin.

    Les supports de l'enseigne Saponite ont curieusement été conservés.

  • Non seulement les supports de Saponite mais bien d'autres sont conservés et enlaidissent les façades.

  • Bien observé Jeandler. En retirant les immondes lettres du savon Saponite on aurait pu enlever aussi les immondes supports qui rouillent allègrement. Scandaleux que ça n'ait pas été fait.

  • Les supports, fils pendouillants et adjonctions parasites sont légions dans nos rues...
    Pour revenir à Max Bourgoin: petit immeuble pour un grand architecte. Commencé en 1965 il a été achevé en 1966, la façade est traitée en béton banché. Les "grecques" sont les rares éléments de décoration de cette oeuvre sobre et originale.

  • Michel, bonjour merci pour ta visite. je te souhaite la joie et la paix des Paques.
    bises

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