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Cènt an après sus l'esplanado di Alo

Cent ans après sur l'esplanade des Halles
A hundred years after on the esplanade des Halles

1900
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1980
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2000
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Avec un clin d'œil amical à Gérard Beaugelin... !

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Commentaires

  • Bien vu Brigetoun, c'est impressionnant effectivement moi aussi j'ai pensé à ça en voyant la photo des Halles du mois de décembre 2009 ! Et franchement pourquoi avoir zigouillé les beaux arbres d'antan ! Même si toute cette végétation sur la façade est heureuse, franchement, s'il a bien un truc qui manque sur cette place Pie, c'est bien des arbres ! Enfin, comme un peu partout d'ailleurs, mais personnellement je trouve cette place très tristounette à cause de son manque de convivialité végétale et celle qui arrive à subsister est complètement aspirée par une concentration folle de bagnoles dans ce quartier, où il y a plus de voitures et de bus qui circulent que d'habitants qui habitent la place ! S''il n'y avait pas les Halles, je doute fort que j'y mettrai les pieds souvent.
    Au risque de passer pour une éternelle nostalgique, je veux bien que la nouvelle association contacte Merlin l'enchanteur pour nous rechanger les halles et la place de maintenant en celles de 1900 !

  • Moi je trouve le mur vert des halles extraordinairement réussi. Bon sang que c'était moche cette façade de parking des années 1980 !

    Quant au côté convivial de la place, je ne partage pas ta négativité Mathilde. Ma fille de 16 ans adore les terrasses de la brasserie du conservatoire et du red sky, grand rendez-vous de jeunes qui aiment ce large espace de terrasses assez éloigné des voitures, abrité du vent et bien ensoleillé l'hiver (et bien ombragé l'été par l'énorme platane et les parasols l'été).

    On peut faire mieux j'en suis sûre, mais dire que ce n'est pas convivial, non.

  • Eh non, ce n'était pas Féministe qui parlait ci-dessus mais moi, Positive !

    Oui, j'aime vraiment énormément ce mur de verdure.

  • Le mur cache joliment la sécheresse de la nouvelle façade mais ne fait pas oublier que les halles ont leurs heures de gloire derrière elles.

    C’était dans mon enfance le cœur battant de la ville, le lieu de toutes les rencontres, de toutes les faims à rassasier, modestes ou exigeantes, de toutes les gourmandises et de toutes les découvertes des produits d’une région qui regorgeait de victuailles. Poissons argentés débordants des paniers de Fenateau, viandes tendres sous les grands couteaux de Fillière, fruits et légumes perlés de fraîcheur empilés dans les paniers de Ferragut, toute une provende s’étalait sous mes yeux ébahis car ma mère m’y conduisait rarement ce qui me mettait, à chaque fois, dans une joie nouvelle. Formidable lieu de brassage (on dirait « mixité sociale » to-day) où les pauvres (translation : « exclus ») venaient acheter la morue et les riches des chapons bardés, ruche bourdonnante de bruits, de cris, d’odeurs et des parfums où se mêlaient les couleurs lustrées des olives encore brillantes d’huile et celle du blanc éclatant de la brousse du Rove.
    "Et avec çà madame ?" "Oh, n’ia proun per aujour-d'uei, moun cabas es ben plen e moun porto-mounedo vuide ! ".
    On attendait le mois de mai pour les premières tomates. Les courges (« potiron » pour faire branché, erreur botanique en sus) arrivaient en octobre. L’on ne manquait ni l’alose au printemps, ni les tripes et la daube l’hiver. Dehors tout un monde de petit commerce nous attendait : marchands ambulants de chapeaux, tabliers, vestes et cuirs, imperméables, objets de ménage; rempailleurs gitans (« gens du voyage » accurately), vendeurs de couteaux, fleuristes, artisans…
    Parcourant les rues, Maurice, le seul nègre (en provençal, -noir- en français, « black » en abscon) à rester en ville toute l’année, nous régalait de ses cacahuètes et de ses chewing-gums).
    Un jour (ero encaro tout pichot), Maurice e disparu, la ville s’est peu à peu vidée pour de nouveaux quartiers, la clientèle des halles a commencé à évoluer. Le coup de grâce est venu dans les années 75, avec le développement de la grande distribution et les bouleversements induits. Etudiant, hors de ma ville à l'époque, je n'ai pas assisté à la lente transformation des halles.
    Reste, avec les nouveaux habitants du centre, moins nombreux mais peut-être plus motivés, à retrouver un nouveau souffle, une nouvelle âme pour qu’à défaut d’être encore une ruche bourdonnante, les halles redeviennent aussi, au-delà de leur rôle d’approvisionnement, et grâce à la proximité de lieux de culture, de culte et de rencontre, un vrai mescladis (« maze » en langue nippo-sushi à la mode chez les bobos) d’idées, de projets et de vies partagées.

    Alors le mur, cache-misère ou jardin de découverte cachant peut-être quelque bon génie qui va nous transformer une place bétonnée, sale, triste et bruyante en vrai espace de vie et de chaleur humaine ?

    (Désolé d’avoir fait long mais la nostalgie est toujours ce qu’elle était)

  • Lou Ravi, tu me fais presque venir les larmes aux yeux. Non point à cause d'une vague de nostalgie, mais parce que ce dont tu témoignes rappelle une vie sociale bien plus ouverte qu'aujourd'hui. Si je me souviens bien, au temps des anciennes Halles, les clochards de l'époque trouvaient plus facilement à se nourrir en fin de matinée qu'aujourd'hui !

    Je le dis aussi, même si je trouve le mur végétal beau, c'est quand même un cache-misère. Cette végétation-là, elle est loin, elle est haute, elle est intouchable, on ne la sent pas... On aurait pu coller une photo géante (quitte à la changer à chaque saison), que ça n'aurait pas fait beaucoup de différence.

    La place Pie est bien laide, mais il est vrai que le coin des terrasses rue St-Jean-le-Vieux est un bonheur, non seulement de par son exposition tout à fait agréable, mais surtout grâce à toute cette jeunesse qui l'anime. Cet endroit devient un petit forum.

  • Merci Lou Ravi !

    Merci pour cette évocation d'un temps plus heureux que notre présent tristounet.

    En lisant le simple nom de Fillière, m'est revenu en bouche le goût délicieux (et la texture, surtout la texture) de la tranche de jambon que ma mère déposait dans mon assiette, accompagnée d'une purée fraîchement écrasée et crémeuse à souhait.

    Une photo du stand Fillière aux halles d'antan :
    http://www.filliere.fr/FR/Historique.htm

  • Trois photos, trois étapes urbanistiques et cela a l'air de s'accélérer.

    Ah! qu'il était beau cet été 1900 avec juste ce qu'il faut de vent pour faire froufrouter les jupes. Tous ces personnages n'ont-ils l'air de danser?

  • @Positive : je tiens à dire que je ne suis pas négative, si dire qu'on n'aime pas quelque chose ou quelqu'un c'est être négative, certainement que je dois l'être sans le savoir ! Je persiste à dire que cette place malgré une jeunesse foisonnante n'est pas accueillante, et comment pourrait-elle l'être avec un tel environnement et une population si mal dans sa peau (ce que je comprends du reste très bien, vu la conjoncture mondiale) au point d'y faire des concours à celui qui picolera le plus, en espérant que votre fille ne fait ce genre d'expérience inutile, puisqu'il existe heureusement aussi des ados structurés ! J'ai une autre conception de la convivialité où justement il n'y aurait pas juste principalement une catégorie de population, en l'occurrence celle des jeunes où il faut bien qu'ils se retrouvent aussi quelque part, sans compter qu'ils n'ont pas trop le choix sur Avignon ! Et ce n'est pas l'emplacement idéal de la place Pie en ce qui concerne le soleil et l'ombre qui me feront changer d'avis !

    @Lou Ravi : tout comme Michel, je suis très émue par votre très beau témoignage précieux, où là la notion de convivialité avait du sens pour justement toute cette mixité qui n'existe plus ! Sur la place il y a principalement les jeunes et dans les halles ceux qui ont les moyens d'y faire leurs courses ou qui ne peuvent pas se déplacer pour aller les faire ailleurs ! Donc, c'est très cloisonné tout cela ! Après, fort heureusement je trouve les commerçants très très agréables, et leurs produits de très bonne qualité !
    Merci encore pour avoir pris le temps de nous expliquer comment c'était il n'y a pas si longtemps que cela encore !

    @Michel : Je n'ai pas osé prononcé le mot de "cache-misère" par respect pour l'artiste qui a effectué ce mur végétal et qui a du être un vrai caste-tête ! Pour sur, c'est 100 fois mieux que la façade des années 80, mais bon cela fait encore bien léger par rapport à tout le potentiel qui existe et qui n'est pas exploité, comme replanter des arbres !
    L'autre côté est bien plus coquet je trouve aussi avec cette vieille tour qui est une merveille ! Et quand ils auront construit le kiosque à musique ça va être tip-top !
    Quant à la rénovation de l'ancienne église (je crois que c'était une église) pour en faire le nouveau conservatoire, alors là je dis oui c'est une réussite ! La vieille pierre, le bois et la chlorophylle, il n'y a que ça pour nous donner l'impression de respirer un peu !

    @Jean Deler : ceci expliquant pourquoi vous avez l'impression de voir danser les personnages sur la première photo, et maintenant que vous l'avez dit, à y regarder de plus près, vous pourriez bien avoir raison !

    Bonne journée à tous !

  • Mathilde, avant d'être le conservatoire de musique c'était le tribunal de grande instance.
    Bien sûr, le vitrail suggère qu'encore avant, c'était un édifice religieux. Mais je n'ai pas connu ce temps-là.

    Lou Ravi, merci pour cette belle évocation, vraiment splendide et touchante.

    Mais je ne suis pas une adepte de la nostalgie. Le passé ne reviendra pas. Les circonstances sont différentes, notre présent est là et notre avenir devant nous. Il nous appartient de participer aujourd'hui à un monde plus vivant, plus chaleureux, plus convivial.

  • Nath': les histoires de nostalgie, ou pas, sont liées à des vécus très personnels. Je ne suis pas vraiment dans la nostalgie et je ne suis pas du genre à dire tt le temps que "c'était mieux avant". Bien d'accord avec vous sauf que là on est en ce qui me concerne dans le domaine de l'enfance.
    L'on ne peut toutefois se projeter dans l'avenir que si l'on connaît son histoire, et plus généralement l'Histoire. Celui qui ne sait pas d'où il vient, ne saura pas où il devra aller. Et encore (je traduis Mistral): "Du passé la souvenance et la foi dans l'an qui vient".

    PS : si la laissée est bien en évidence, et le débris à gauche un morceau d'os, pas de doute c'est Goupil. Sinon, blaireau probable...Vous avez compris de quoi je parle...avec une pensée pour notre ami nocturne (le tissoun=blaireau) largement décimé par les chasseurs.

  • Nath': les histoires de nostalgie, ou pas, sont liées à des vécus très personnels. Je ne suis pas vraiment dans la nostalgie et je ne suis pas du genre à dire tt le temps que "c'était mieux avant". Bien d'accord avec vous sauf que là on est en ce qui me concerne dans le domaine de l'enfance.
    L'on ne peut toutefois se projeter dans l'avenir que si l'on connaît son histoire, et plus généralement l'Histoire. Celui qui ne sait pas d'où il vient, ne saura pas où il devra aller. Et encore (je traduis Mistral): "Du passé la souvenance et la foi dans l'an qui vient".

    PS : si la laissée est bien en évidence, et le débris à gauche un morceau d'os, pas de doute c'est Goupil. Sinon, blaireau probable...Vous avez compris de quoi je parle...avec une pensée pour notre ami nocturne (le tissoun=blaireau) largement décimé par les chasseurs.

  • Nath': les histoires de nostalgie, ou pas, sont liées à des vécus très personnels. Je ne suis pas vraiment dans la nostalgie et je ne suis pas du genre à dire tt le temps que "c'était mieux avant". Bien d'accord avec vous sauf que là on est en ce qui me concerne dans le domaine de l'enfance.
    L'on ne peut toutefois se projeter dans l'avenir que si l'on connaît son histoire, et plus généralement l'Histoire. Celui qui ne sait pas d'où il vient, ne saura pas où il devra aller. Et encore (je traduis Mistral): "Du passé la souvenance et la foi dans l'an qui vient".

    PS : si la laissée est bien en évidence, et le débris à gauche un morceau d'os, pas de doute c'est Goupil. Sinon, blaireau probable...Vous avez compris de quoi je parle...avec une pensée pour notre ami nocturne (le tissoun=blaireau) largement décimé par les chasseurs.

  • @Nathalie, positive, féministe : alors là, nous sommes bien d'accord, c'est nous qui faisons le monde et si nous voulons que cela se passe au mieux, il faut savoir s'impliquer en le faisant tant qu'à faire dans la convivialité, ici et maintenant et demain tout en faisant en sorte que les anciens n'aient pas honte de nous !

  • Le passé a tout de même un avantage sur le futur, c'est d'être connu !

    C'est le passé qui constitue notre mémoire, sans elle il nous serait impossible d'apprendre quoi que ce soit.

  • Oui. Mais il est des personnes qui peuvent fonctionner, parce qu'elles sont privilégiées, notamment au plan matériel, avec simplement une mémoire "immédiate". L'expérience, le rappel du passé ne leur sont pas utiles pour se plonger dans un futur qui ne peut leur être ou leur apparaître défavorable.

    Le présent "existe-t-il" ? A méditer...Le temps d'écrire cette ligne et la première lettre est au passé.

  • Lou Ravi,
    ce que je veux dire à propos d'apprentissage et de mémoire, c'est que la fonction mémoire du cerveau est absolument indispensable pour apprendre, ne serait-ce qu'à lire par exemple.
    Imaginons un individu totalement amnésique.
    Primo, il aurait perdu son identité.
    Secondo, si il lui est impossible de se souvenir d'un instant à l'autre et oublie tout au fur et à mesure de ce qu'il vit, alors cet individu serait un être totalement perdu et incapable de survivre par lui-même.
    Autrement dit, pour vivre il faut pouvoir se souvenir !
    La mémoire, et donc le passé, sont la base de la vie même.

  • Pas seulement. Je veux dire que la mémoire est dans toutes les cellules de notre corps. Dans toutes nos molécules. Dans tous nos atomes...

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