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domeny

  • L'enfant abandouna

    L'enfant abandonné
    The abandoned child
    Das verlassene Kind

    1865624235.jpg 1591423030.jpg
    4172036994.jpgAvignon le 19 vendémiaire an 10 (11 octobre 1801)

    Domeny avoué aux commissaires de police de la ville d'Avignon

    Citoyens Commissaires

    Je reçois à l'instant votre lettre d'hier par laquelle vous me rappelez que dans le mois de thermidor dernier un enfant abandonné reçut l'hospitalité chez le citoyen Bonnoure de cette ville, et que je vous avais promis de faire indemniser cet homme par ceux qui étaient chargés de le garder quelques temps à Avignon et de le renvoyer ensuite à sa mère.
    J'ignore, Citoyens, si la mère de cet enfant vient le réclamer et s'il est même encore à Avignon, puisque j'en étais absent depuis quelques temps ; mais ce que je sais très bien, c'est que j'ai tenu parole dans le temps à l'homme charitable qui avait donné asile à cet enfant, puisque je lui fis donner par le citoyen Laforestie fils qui dans le principe l'avait chez lui, la somme de six livres pour servir à sa nourriture et que quelques jours après je reçus de vous, Citoyens, une lettre à l'adresse du maire d'Avignon, auquel vous adressiez cet enfant, par le dit Bonnoure, avec invitation de le remettre à la nommée Bizoard femme Raoux sa mère qui s'en chargerait en votre présence et en donnerait ensuite lui-même une attestation au dit Bonnoure pour sa décharge. Cet homme reçut en effet le même jour de moi en la présence du citoyen Boyer homme de loi, votre susdite lettre, ainsi que douze francs à la condition qu'il porterait la dite lettre et l'enfant au maire de Lisle, qu'il en apporterait la réponse et recevrait à son retour pareille somme de douze francs.
    Bonnoure promit en effet de partir le même jour et de remplir sa commission, depuis je ne l'ai revu que ce matin lorsqu'il m'a remis votre lettre d'hier.
    Je vous demande maintenant, Citoyens, si je n'avais pas lieu de penser que cet homme qui avait été payé amplement pour porter l'enfant et votre lettre et qui devait encore recevoir douze francs lorsqu'il rapporterait la décharge du maire de Lisle, remplirait sa commission ; il arrive cependant qu'il a encore votre lettre et l'enfant. Comme je ne lui ai point ordonné d'agir de la sorte et que je l'ai prévenu lors de la rémission de votre lettre, qu'il devait de suite remettre ce petit au maire de Lisle de votre part, je crois qu'il doit s'adresser pour avoir le paiement de la nourriture qu'il a fourni à celui ou ceux qui lui ont donné ordre de ne point remplir le pacte ci-dessus détaillé.
    Quant à moi je suis prêt à lui remettre les derniers douze livres convenus dès qu'il me rapportera la décharge ou récépissé du maire de Lisle.
    Vous me trouverez toujours prêt, Citoyens, à concourir avec vous à tout ce qui pourra intéresser l'humanité souffrante.

    Je vous salue
    Domeny

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