Un 3 juin
On a June 3
An einem 3. Juni
Inondations de 1856. Napoléon III à St-Agricol.
Gravure d'après un croquis du marquis des Isnards pour L'Illustration du 14 juin 1856 (jour du baptême du prince impérial).
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Un 3 juin
On a June 3
An einem 3. Juni
Inondations de 1856. Napoléon III à St-Agricol.
Gravure d'après un croquis du marquis des Isnards pour L'Illustration du 14 juin 1856 (jour du baptême du prince impérial).
Commentaires
en haut des marches c'était ok (ma rue devait être sous l'eau)
Enfin l'explication des mystérieux crochets dans les façades avignonnaises ! C'était pour y tendre des ponts de cordages !
"Vue prise du perron de l'église de Saint-Agricol"...
comment est-ce possible ?
Parce que c'est une vue du perron de l'église St-Agricol qui a été prise.
Ce qui montre que pour faire une phrase il ne suffit pas d'empiler des mots, encore faut-il les mettre dans le bon ordre...
Il eut écrit "Vue prise depuis le perron de l'église de Saint-Agricol"...
Une église n'est pas un pavillon de banlieue, devant sa façade on trouve un parvis plutôt qu'un perron... Mais, bon, ce que j'en dis...
Il y a un côté très vénitien qui laisse sceptique.
Une vue de l'esprit?
Je dirai plutôt : une évidence !
Je l'avais déjà publiée :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2020/07/09/li-tendo-de-la-carriero-de-la-pichoto-fustarie-6250870.html
Mais j'ai trouvé une version colorisée bien plus attrayante.
C'est la fête, à St Agricol !
mais l'empereur semble absent...
tout le contraire de cette vision dramatique à la porte St Dominique :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/34/NAPOLEONIII-visitant-les-inondes.jpg/1280px-NAPOLEONIII-visitant-les-inondes.jpg
Immense tableau de Guilbert d'Annelle qui a longtemps décoré le grand escalier de l'Hôtel de ville.
L'artiste a réalisé sans le moindre doute un sérieux raccourci : à gauche, les sinistrés sont groupés sur la digue de la Petite-Hôtesse, très au sud de la porte St-Dominique, pendant que ceux à droite ont escaladé les grandes tours des remparts, sises nettement au nord du lieu supposé de la scène. On a d'ailleurs un daguerréotype qui montre les remparts écroulés, et ce n'est pas du tout au niveau de la porte que cela se passe, mais bien plus au Sud.... Il suffit, pour s'en convaincre de nos jours, de regarder quelle est la portion des courtines qui a été refaite de façon "cheap" !
D'après le plan d'alignement de 1840 (antérieur à l'inondation de 1856, donc) il n'y avait pas de brèche et encore moins de porte, dans le rempart au niveau des rues St Dominique et Annanelle voir la notice, cote : 53Fi73
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_VoirLaNotice/34_01/53Fi73/plan1840/ILUMP26872
et le Plan :
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/53Fi73/ILUMP26872
Le Rhône serait donc l'artisan de cette brèche...
Pour préciser ma pensée, je veux dire qu'avant 1856 il n'y a jamais eu d'ouverture dans le rempart entre les porte de l'Oulle et St Roch.
Tilia, en effet le plan général d'alignement oublie la porte St Dominique, mais elle figure sur le plan de détail qui fait partie de l'ensemble (feuille n° 4, 53Fi77). En fait, la porte - la brèche - a été ouverte à partir de 1839.
De toutes façons, la "lecture" des maçonneries si mal réédifiées après la chute partielle des courtines est sans appel : les murailles ne sont tombées qu'autour de la digue de la Petite Hôtesse. Très exactement entre l'actuelle poterne Raspail et la tour largement dérasée qui se trouve plus au nord.
https://www.google.fr/maps/@43.9451499,4.7979851,3a,16.4y,116.52h,88t/data=!3m6!1e1!3m4!1saMyKczU5LrAIGdVJJSK_bQ!2e0!7i13312!8i6656?coh=205409&entry=ttu
Il faut donc se résoudre à penser que le tableau de Guilbert d'Annelle, qui n'est pas une photographie, a laissé un peu de place à la licence artistique et ne représente pas tout à fait la réalité des lieux. On observe d'ailleurs que, si les inondations ont fait tomber quelques longueurs de murailles, elles ont laissé à peu près intactes les tours. Or dans la réalité il y en a trois entre la digue de la Petite Hôtesse et le groupe de grandes tours pourvues d'arcs à l'arrière - trois tours qui sont totalement absentes du tableau de GdA. CQFD.
Ne pas oublier non plus que ce tableau est avant tout une œuvre de propagande, commandée par un maire fervent bonapartiste ! D'où un questionnement : est-ce que le passage en barque de l'Empereur a été aussi périlleux qu'on cherche à nous le faire croire ?
Sur ce grand tableau, on voit des personnes sur cette digue :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2011/11/18/la-digo.html
Nous connaissons cette photo de Baldus :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2023/06/28/un-proumie-de-jun-1856-6449610.html
Oui c'est à ce cliché Baldus que je faisais allusion plus haut. On y voit très clairement que la chute de la courtine n'intéressait que la partie au sud de la tour "dérasée" - reconnaissable à sa canonnière que les restaurations postérieures ont conservé - et qu'au delà, la muraille est toujours debout.
Alain, si j'ai bien compris, la toute première ouverture du rempart au niveau de la rue d'Annanelle date des environs de 1839.
A-t-on une idée de la raison pour laquelle cette brèche a été pratiquée ?
J'imagine que ce pouvait être pour une plus grand facilité de circulation,
en passant par la rue d'Annanelle on accède directement au rempart
alors que par la porte de l'Oulle c'est moins facile...
Au fait, je ne me souviens plus de la date de construction de la a porte de l'Oulle... :-/
Les premières décennies du XIXème siècle ont été marquées par un développement considérable du trafic portuaire avignonnais. Les projets des années 1830 /40 montrent une extension des quais jusqu'au coude sud des remparts, près de la porte St Roch.
Parallèlement, l'urbanisation du quartier des Dominicains - dont nous avions vu le caractère encore agreste sur de fameuses photos d'époque, conservées à Arles - amenait naturellement à prévoir un débouché au-delà du rempart, d'autant que la porte St Roch souffrait de la proximité des abattoirs.
Donc au final, une double raison - intérieure et extérieure, pourrait-on dire - pour pratiquer cette bréche, la première percée dans une enceinte qui, jusque là, avait dû se contenter de ses sept portes ! Elle allait être suivie de quatre autres (St Charles, République, Magnanen, Thiers ), sans oublier les tours défoncées ou contournées (Douanes, Université, St Lazare, St Joseph, tour des Chiens...) , enfin les poternes (Limas, Raspail, Monclar, Teinturiers, Infirmières, Banasterie). C'est dire que la perméabilité de nos vénérables murailles a très sérieusement augmenté depuis 1839 !
Pour ce qui est de la porte de l'Oulle, elle était là depuis les remparts médiévaux. Mais, dans l'état où nous la connaissons et regrettons, elle était le fruit d'un chantier mené par Jean-Baptiste II Péru à la veille de la Révolution, soit entre 1783 et 1786. Elle n'aura donc duré qu'à peine plus d'un siècle, le temps d'inspirer quelques peintres et dessinateurs, et encore des photographes ou marchands de cartes postales. Mais hélas pas un maire n'ayant que le coup de pioche en tête....
Grand merci Alain, pour la clarté et l'étendue de vos information, qui correspondent parfaitement à mes interrogations
Alain, où est la tour des Douanes ?
En face de la Préfecture, ex-caserne Chabran, pile dans l'axe du pavillon central. C'est donc la tour ouverte entre celle de Ste Marthe / Université, et la "porte" (brèche) Thiers.
A l'arrière s'élevaient des entrepôts primitivement utilisés par les Douanes. C'est maintenant une résidence (résidence Maréchal Brune, maintenant augmentée d'une résidence Marengo.
Merci !