Acrostiche pour Héloïse
Acrostic for Heloïse
La Commune de Paris éclate le 18 mars 1871 dans la capitale. Elle dure 71 jours et se solde par de nombreuses condamnations par des conseils de guerre chargés de juger les communards. Les peines sont exécutées dans les prisons de tout le territoire. C’est le cas d’E. Clapied, enfermé à la prison Sainte-Anne d’Avignon en 1871 pour purger 3 ans de prison pour "port illégal d’insignes du grade de capitaine". Il écrit en janvier 1872, à son amie Héloïse Aubrée, une longue lettre exprimant la dureté des conditions de détention et termine par un acrostiche, ode à Héloïse.
Hélas, blonde aux yeux bleus, vous m’avez abrité
Et pour moi votre cœur est rempli de bonté
Lorsque sous le fardeau j’avais courbé la tête
Ou trouver un abri dans l’horrible tempête ?
Inutile pour moi de résister au vent
Si votre douce voix ne m’eut dit : en avant !
Et si vous ne m’eussiez protégé de votre aile.
Aujourd’hui cependant, en vain je vous appelle
Un charmant souvenir éclaire ma prison.
Bientôt la liberté dorera l’horizon.
Rieur autrefois je vous dirai : Ô blonde
Étoile qui sourit dans mon âme profonde
Eclairez le captif qui revient de prison.
Janvier 1872. Source Archives départementales de Vaucluse.
Commentaires
pas sa faute à Héloïse si vous l'appeliez en vain - j'espère que vous l'avez retrouvée ensuite...
Les Communes provinciales sont un peu les oubliées de l'Histoire, dans le meilleur des cas elles passent au second rang :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Communes_insurrectionnelles_en_France_en_1870-1871
mais d'Avignon, point !
Je ne sais pas si Avignon fut insurrectionnelle en 1870.
Ici, il est question de condamnés à la prison qui sont dispersés dans des prisons françaises.
Y'a du talent ! joli poème.
Par contre j'aurai bien aimé lire les conditions de détention de la prison a cette époque..