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À Francés Dumas

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François Dumas. Photo Provost.  Encadrement (clic) E. Lescure, Avignon.

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Édition originale "Tira à 300 eisemplàri, rèn que per lis ami" 1885.
Exemplaire "Empremi pèr Francés Dumas".

À FRANCÉS DUMAS

De si ple ridicule estranglant touto gràci,
L'orre viésti bourgés èro pas fa pèr tu ;
Ta caro gravo e fino a l'enòdi e lou làssi
Dóu laid universau ounte nous an coundu

Li sartre. Au founs dóu cor pèr la bèuta mourdu,
Tis iue revassejant se negon dins l'espàci.
Vai ! sabe mounte vas en ti pantai perdu :
— Te passant douçamen si det blanc sus la fàci,

Peresouso uno enfant, que ni viho ni dor,
Te sourris... Enterin, mut, dins ta raube d'or,
Em'uno esclavo negro, emé la blanco fiho

Agrouvado à ti pèd sus li flour dóu tapis,
Regardes, à travès li arcèu de lapis,
La luno se leva dins lou cèu de l'Asìo.

Teoudor Aubanel
"Li fiho d'Avignoun" 1885
____________________________________
À FRANÇOIS DUMAS

De ses plis ridicules étranglant toute grâce,
L'horrible vêtement bourgeois n'était pas fait pour toi ;
Ton visage grave et fin a l'ennui et la lassitude
Du laid universel où nous ont conduit

Les tailleurs. Au fond du cœur mordu par la beauté

Tes yeux rêvassant se noient dans l'espace.
Va ! je sais où tu vas perdu en tes songes :
— Te passant doucement ses doigts blancs sur la face,

Nonchalante une enfant, qui ne veille ni ne dort,
Te sourit... Cependant, muet, dans ta robe d'or,
Avec une esclave noire, avec la blanche fille

Accroupie à tes pieds sur les fleurs du tapis,
Tu regardes, au travers des arceaux de lapis
La lune se lever dans le ciel de l'Asie.

Théodore Aubanel
"Les filles d'Avignon" 1885
____________________________________

François Dumas (1845-1918)
Épouse en 1888 Marie Michel (1855-1919), fille du doreur François Michel.
Sera à l'origine du baptême de la rue et place Théodore-Aubanel.

Guide Fanot 1868 :
Carreterie, rue. 
  104   Dumas François, employé à la préfecture.
           Dumas Alexis, propriétaire. [Son père]

Annuaire de Vaucluse 1899-1900 :
Administration préfectorale - Première division.
  Dumas François, [palmes], [légion], chef de division, rue Laboureur, 9.

Puis, avec son épouse et leurs deux filles, habitera 23, place des Carmes.

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Commentaires

  • première étape ai essayé de déchiffrer l'écriture qui est presque envolée, très claire, et puis la langue mais n"étais pas très sure des mots à cause de l'écriture
    en descendant me suis dit chic le livre et avec traduction mais il y avait courbure des pages, j'y suis arrivée quand même
    et puis me suis dit que c'était effort inutile puisque le texte en clair arrivait
    alors suis remontée et oui il a une tête qui pourrait être si installée qu'ennuyeuse mais oui peut-être un peu de rêve dans le regard

  • "Ton visage grave et fin a l'ennui et la lassitude du laid universel où nous ont conduit les tailleurs"...
    Cela pourrait s'appliquer à un autre François et à ses costumes !

  • Amusant de voir que dans la version autographe du poème (l'original ?), la responsabilité de la laideur de la mode n'incombe pas aux tailleurs, mais à la République !

  • Alain, la version manuscrite originale que je publie ici est donc la version définitive dont il a envoyé un exemplaire de sa main aux personnes concernées. Ce poème aurait-il fait l'objet d'un repentir ?
    J'aime beaucoup que la République eut été considérée comme responsable d'une mode masculine étriquée ! Bien que cela ait commencé sous la monarchie de juillet et continué sous le second empire... à mon avis.

  • Dans cette évocation de ton ancêtre, Francois Dumas, la transformation de "republico" en "sartre", qui n'a pas échappée à Alain Breton, n'est probablement pas anodine. Que penses-tu ?

  • Exactement, Lou ! Il écrit le poème sous le second empire, mais la publication est faite sous la troisième République ! Il se méfie ! :D)

  • Il y a 12 ans entre l'écriture du poème (3 ans après Sedan) et l'édition des Fiho d'Avignoun.
    Aubanel regrette manifestement le Second Empire ! Était-il bonapartiste ?
    En 1880, la République fleurit : https://fr.wikipedia.org/wiki/1880_en_France
    Son regard a manifestement changé, ou craint-il de blesser ses amis républicains ?
    (Il est amusant de constater ici que sartre est un tailleur, qui nous renvoie sur la politique !)

    Ce poème autographe est écrit sur le petit papier à lettre habituel d'Aubanel. La plupart des poèmes du livre sont consacrés à une personne, mais seules quelques-unes sont citées nommément dans un titre : Pierre Grivolas, Sophie de L., Jacques Arnavielle, François Dumas, Félix Gras, Victor Hugo (mort en 1885) et parfois juste par un prénom. Mais beaucoup d'autres personnes sont citées dans un sous-titre ("À [untel]") Il y a fort à penser que chaque ami dépeint dans le livre a dû recevoir personnellement son poème manuscrit.
    Une dédicace nominative est imprimée au verso de la page de titre de ce livre "Tiré à 300 exemplaires, rien que pour les amis", imprimé en 1885 par l'Imprimerie Centrale du Midi à Montpellier par le Frère Hamelin (c'est pas du pipeau !).

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