Les fantômes de l'escalier
The ghosts of the stairway
Costumes de Pierre-Sébastien Bertrand, costumier.
Collection Patricia Jalade-Ricci.
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Les fantômes de l'escalier
The ghosts of the stairway
Costumes de Pierre-Sébastien Bertrand, costumier.
Collection Patricia Jalade-Ricci.
Commentaires
belle photo
c'était quoi ? une pièce ?
Louable tentative de reconstitution du costume masculin à l'époque de la papauté. Curieusement, la longueur des jaquettes varie de mi-cuisse à mi-mollet et les chaussures des femmes ne semblent guère moyenâgeuses...
Quant au lion, d'où sort-il celui-là ?
Michel tu es enfin récompensé dans tes recherches pour ce beau escalier .Très belle vue
Patricia va nous régaler si elle nous sort son album de famille. PSB eût plusieurs ateliers dont un rue Guillaume Puy dont nous avons parlé. Patricia aurait-elle gardé quelques uns de ses costumes ?
Ici on est probablement dans le cadre d'une des fêtes, nombreuses, qui se déroulaient place du Palais. Le Lion "de Waterloo" en carton-pâte est-il une piste ?
Nous sommes tous bien en peine de donner un nom à cette manifestation !
Mais j'ai enfin une photo correcte de cet escalier !
http://avignon.midiblogs.com/archive/2016/02/22/istori-d-escalie-848072.html
Remarquons que les personnages sont sur une grande estrade...
Quant à ce lion, d'une manifeste grande laideur, il ressemble effectivement au lion de Waterloo, avec sa patte droite posée sur une sphère.
Quant aux costumes, ils paraissent manifestement inspirés de la fin du XIVe siècle, bien que l'on retrouve encore cette manière de s'habiller, notamment les chapeaux d'homme, au XVIe siècle. Mais bien loin de Waterloo...
Pour l'escalier, on peut également comparer avec la photo du milieu des années cinquante :
http://avignon.midiblogs.com/archive/2015/05/15/sieissanto-an-apres-placo-dou-palais-833377.html
C'est ça qu'on appelle "l'Esprit de l'escalier" ?
Escalier oui mais scène non. Très peu d'éléments pour trouver à quoi elle se rapporte. Un lion dit de Waterloo en raison du globe mais sans rapport ici avec la bataille. Des costumes plutôt hétéroclites avec jambes et pieds diversement "habillés"; Un poste de secours en haut. Probables amateurs sur un plateau curieusement installé à cet endroit. Fêtes provençales, du Rhône, de la Mi-Carème, etc ? Ce lion était-il dans le blason de quelque pape ? Ou marque-t-il une mise en scène théâtrale ?
N'en sabe ren...
peut être une explication à la présence de ce lion
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/85/Medici_lions_at_Loggia_dei_Lanzi.jpg/1200px-Medici_lions_at_Loggia_dei_Lanzi.jpg
Le Marzocco est une statue de Lion en pietra serena avec un blason aux armes du Lys de Florence.
La statue du marzocco est commandée par la République florentine au sculpteur Donatello qui la réalise entre 1419 et 1420. Elle est destinée à décorer l'escalier des appartements pontificaux de la Basilique Santa Maria Novella
C'était avant que les fenêtres rectangulaires ouvertes par l'armée ne soient effacées sur l'aile des familiers et au-dessus de la porte Notre-Dame.
Prunier Auction, vente du 15 février 2015 :
http://www.prunierauction.com/imageslots/614-1_1.jpg
« Spectaculaire paire de Lions en pierre calcaire sculptée en ronde bosse. Ils sont représentés assis, une patte posée sur le monde. France, Normandie fin XVIe. »
On arrive au XVIe siècle en Normandie...
On retrouve également le lion la patte droite posée sur le monde en Chine, au château de Compiègne et chez Mademoiselle Chanel.
Mais en l'occurrence, je penche pour le lion des Medicis :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lions_M%C3%A9dicis
en tout cas il est si laid que les yeux et mon esprit l'avaient gommé
sais pas comment, l'est pourtant évident, mais je ne l'avais pas vu !
Rapport avec la papauté :
« Il ne faut pas confondre ce Clément VII pape d'Avignon, considéré par l'Église comme un antipape et le Clément VII de la Famille de Médicis (Jules de Médicis) pape de 1523 à 1534. »
In https://fr.wikipedia.org/wiki/Papaut%C3%A9_d%27Avignon
On reste au XVIe siècle.
« Après Julien de la Rovère furent en charge les cardinaux Georges d'Amboise (1503-1510) et Robert Guibé (1510-1513)9. Leur successeur le cardinal François Guillaume de Castelnau de Clermont-Lodève (1503-1541) est entré dans l'histoire avignonnaise pour avoir reçu à six reprises François Ier au palais des papes. Le roi de France vint une première fois en février 1516, au retour de Marignan, puis lors de la première invasion de la Provence par les troupes de Charles Quint, où il fut reçu le 14 septembre 1526 par le légat. Il fit un nouveau séjour en août 1533, alors qu'il se rendait à Marseille pour rencontrer Clément VII [10].
[10] Le roi de France et le Souverain Pontife y discutèrent des modalités du mariage entre le futur Henri II et Catherine de Médicis, nièce du pape. »
In https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gats_pontificaux_%C3%A0_Avignon#cite_ref-10
Cette reconstitution aurait-elle un rapport avec ces évènements ?
Lu dans "Tableau d'Avignon" :
« 8 SEPTEMBRE 1533
Avignon a pris ses habits de fête pour célébrer la présence de son hôte royal de François Ier heureux du dévouement d'une ville qui aux jours mauvais lui a donné tant de preuves d'affection. Le monarque se rend à Marseille où l'appelle le mariage de son second fils Henri duc d'Orléans avec la fille de Laurent de Médicis. Le pape Clément VII doit lui même conduire en France la jeune fiancée ; il vient, à la fois comme pontife et comme parent, bénir cette union plus tard funeste mais qui s'annonce sous les plus brillants auspices. Dans la jeune et séduisante Italienne rien n indique cette Catherine qui doit faire couler des flots de sang français. D'ailleurs un frère aîné s'élève entre le trône et Henri.
François est descendu au palais archiépiscopal chez le cardinal de Médicis premier pasteur du diocèse d Avignon et membre de cette famille d'illustres marchands avec lesquels va s'allier la dynastie des Valois.
(...)
Précisément la population avignonnaise comme un essaim d'abeilles sorti de sa ruche par un beau jour se presse sur la place du Palais. De toutes les rues latérales débouchent des groupes nombreux parés de leurs plus beaux habits, encore mieux parés d'une joie bruyante et expansive. Les uns viennent contempler la compagnie d'hommes d'armes qui déploie ses rangs mobiles devant la façade de l'archevêché. L'aspect martial de ces guerriers éprouvés par tant de combats au teint bruni par le soleil d'Italie, leurs armes brillantes, leurs coursiers fougueux qui frémissent au son de la trompette et s'alignent dociles à la voix du chef : cet appareil belliqueux au milieu de la paix, charme les tranquilles citadins, plus familiarisés avec les processions qu'avec les parades militaires. D'autres groupes se dirigent vers Notre Dame des Doms dont le carillon retentit, exécutant de joyeux accords en l'honneur de la Nativité de la Sainte Vierge.
(...)
[Clement Marot] — Je venais rappeler à Votre Majesté son projet de pèlerinage au tombeau de Laure.
[François 1er] — Tu as raison, vive Dieu ! tu as raison ; mes devoirs de roi ne me feront jamais oublier ceux de chevalier et de poète. Nous assisterons d'abord à la sainte messe où doit officier pontificalement notre digne hôte et cousin. C'est aujourd'hui la fête de la patronne de la France. Vous viendrez avec moi maître Clément pour démentir ce que l'on dit de vous au sujet des idées nouvelles. Et ce soir après vêpres nous exécuterons notre poétique excursion.
À l'heure fixée le monarque se rend à l'église des Cordeliers il monte un superbe coursier andalous... »
Suit la visite de François 1er au tombeau de Laure.
Il me semble bien que la manifestation de notre photo fait revivre ces évènements.
Oui, pourquoi pas...Mais pourquoi ce plancher-scène ? Ici ? Les personnes ont toutes l'air d'être des amateurs. Leurs tenue est souvent inachevée. Pourquoi un "poste de secours" là-haut ? Les costumés paraissent aller et venir seuls ou par petits groupes chacun de leur côté. Répètent-ils quelque chose qu'ils joueront dans la Cour d'Honneur ? Mais alors que fait le décor (lion) ici ? Je reviens sur "l'amateurisme" des costumes et leur hétérogénéité qui ne permet guère de dater précisément une reconstitution de caractère historique. La coiffe des femmes en particulier, paraît du XIXe. On pourrait donc imaginer que ces déguisements ont été loués chez PS Bertrand et que nos amateurs se préparent à quelque fête qui n'est pas forcément un spectacle organisé...Mystère du lion alors...
Lou, comme je le suggérais plus haut, ces personnes semblent bien être des figurants.
J'associe le lion (il n'y a pas d'autre explication) aux Médicis (c'est le lion des Médicis).
Le seul rapport que j'ai trouvé entre des fêtes avignonnaises et les Médicis, est l'anniversaire de la Vierge auquel François 1er a participé avec d'aller visiter la tombe de Laure. En effet, le 8 septembre était une fête importante et à l'époque de la venue de François 1er, le pape était un Médicis. Ces costumes et le lion corroborent l'hypothèse XVIe siècle.
Il y a aussi le lion des Saintes-Maries-de-la-Mer :
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lion_des_Saintes-Maries-de-la-Mer.jpg