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La darniero bacino de façado es despareigu...

La dernière cuvette de façade a disparu...
The last façade basin disappeared...

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25 rue Joseph-Vernet. Merci à Renaud Reynès pour la photo.

On peut voir une façade équipée de cette sorte de cuvettes reliées aux gouttières destinées à la vidange des eaux ménagères et autres, sur cette aquarelle et fusain de Louis Montagné de 1924.

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Commentaires

  • je n'en avais jamais vu (ou sans comprendre) et ne savais à quoi ça servait
    Merci pour la leçon

  • Itou ! j'ai découvert ça dans les commentaires de la première publication de la rue Calvet vue par Montagné :
    http://avignon.midiblogs.com/archive/2014/11/22/uno-despareigudo-la-carriero-calvet-820600.html#comments

    À propos de cette aquarelle, je trouve que "pierre noire aquarellée" donne une fausse idée de la technique employée.
    On imagine que l'artiste pose les couleurs par-dessus le dessin à la pierre noire, alors qu'à mon avis et selon ce qu'en dit cet article :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_noire_%28dessin%29
    logiquement ce serait plutôt l'inverse...

  • On me souffle dans l'oreillette qu'il n'y avait peut-être pas que les eaux grasses qui passait par là (sous-entendu les vases de pipi aussi).
    Je me souviens que dans les années cinquante il y avait encore des logements avec les toilettes sur le pallier...

  • Michel, Montagné utilisait surtout le fusain et non la pierre noire qui n’aurait pas pu donner le gras de ses traits, je le vois bien sur les quelques œuvres que je possède. Ses aquarelles étaient le plus souvent réalisées selon une technique bien particulière : à la brosse souple ou au doigt il mouillait le papier et attendait une absorption complète et uniforme. Sur le support encore humide il dessinait au fusain les contours et certains détails. Puis il plaçait ses couleurs qui se répandaient ainsi sur la feuille en donnant une légère impression de flou qui en fait tout le charme. Cette technique, plus difficile à mettre en œuvre pour de grands formats, est vraiment la «patte» de Montagné, aquarelliste hors pair.

    Cette « boîte à eaux » (je reprends ton expression avec un pluriel) est le témoin de certains aspects de la vie domestique aux siècles passés. On en a déjà parlé et on pourrait dénommer ces réceptacles vide-quèli lorsque l’on s’en servait pour vider le pot placé dans la table de nuit (n’oublions pas qu’elles étaient conçues non pour y placer un réveil mais pour y poser un bougeoir ou une lampe et surtout masquer le fameux quèli). Installées à côté des fenêtres de pièces qui manifestement étaient des chambres ces cuvettes ne laissaient guère de doute sur leur usage. Mais elles pouvaient aussi être placées là parce que c’était le seul endroit, en façade, pour évacuer les eaux usées vers le caniveau lorsqu’il n’y avait pas de tout-à-l’égout. Tout-à-l’égout dont les sorgues et sorguettes faisaient souvent office. Pour les eaux dites «vannes» les maisons «non raccordées» disposaient généralement d’un réduit où l’on plaçait le seau hygiénique et un broc à eau. On vidait généralement le seau dans une fosse (dont le contenu souvent se perdait en raison d’une étanchéité insuffisante) située rez-de-chaussée et que l’on vidangeait lorsqu’elle était pleine. Dans les années 60 encore bien des cuisines, seules pièces où il y avait l’eau courante dans les logements les plus modestes, les éviers (qui bien sûr ne servaient pas aux évacuations dont on vient de parler) s’évacuaient par les tuyaux de descente des gouttières. La séparation pluvial-domestique fut rendue obligatoire mais elle n’existera pas, pendant longtemps, dans de nombreuses rues. Certains lecteurs de ce blog pourront se souvenir (années 60-70 ?) qu’en parcourant certaines rues d’Avignon on pouvait faire la «lecture» de l’activité des maisons en longeant le trottoir et donc le caniveau à ciel ouvert Mousse un peu grise, on avait fait la lessive. Blanche et bulleuse : madame utilisait largement de la poudre pour faire la vaisselle. Alphabets, la soupe de pâtes avait été servie. Traces terreuses, on lavait à grande eaux les légumes tirés des jardins proches…

  • Alors là, je n'avais jamais entendu parler de ça.
    Cela valait mieux que de balancer le contenu du seau hygiénique directos par la fenêtre.
    Très intéressant l'exposé de Lou Ravi.
    Y a un truc qui m'interpelle sur cette maison, c'est le fouillis de fils.

  • Ma question à l'entreprise Icardi :
    « Je vous ai envoyé ce message, car votre panneau figure au-dessus de la porte de la maison, à l’endroit où se trouvait cette cuvette.
    J’en ai conclu que votre entreprise en effectuait la rénovation et que vous étiez donc les mieux placés pour nous dire si la cuvette serait remise en place, ou sinon quelles sont les coordonnées du maître d’ouvrage afin que nous puissions lui poser la question. »

    La réponse de l'entreprise (non personnalisée) :
    « Effectivement notre panneau y figure mais votre conclusion est erronée. En revanche, sur les photos on peut constater que la descente zinc a été remplacée donc il se peut que ce soit cette entreprise qui ait enlevé cet élément original, mais nous ne pouvons pas vous aider plus avant sur leurs coordonnées ou celles du maître d’ouvrage. Tous les travaux en intra muros étant soumis à autorisation des services de l’urbanisme et de la circulation, ils doivent être à même de vous répondre à ce sujet. »

    Il y a leur panneau mais ne savent pas qui y travaille, ils ne connaissent pas le maître d'ouvrage, ils renvoient vers les services de la mairie... : évacuation du sujet et langue de bois !

  • La perte de cette cuvette doit paraître bien insignifiante pour certains (quid des proprios ?). Alors que ce genre d'appendice est un témoignage fort intéressant de la vie domestique au XIXe. Ces cuvettes lorsqu'elle étaient placées près des chambres servaient à vider les bassines dont on se servait pour faire un brin de toilette. Elles représentaient un progrès par rapport à l'habitude que l'on avait de balancer les eaux usées dans la rue, directement par la fenêtre.

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