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Cènt-dès-e-vue an après carriero dóu Pourtau-Mataron

Cent-dix-huit ans après rue du Portail-Matheron
Hundred eighteen years after Portail-Matheron street

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Vers 1896.
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Commentaires

  • bannes et publicités peintes en moins, trottoir en plus, mais mêmes ouvertures, soleil, l'essentiel inchangé

  • Le "Code Bar" à la place du Café de l'Hôtel du Luxembourg
    une sacrée dégringolade du point de vue des étoiles !

  • Parasol portatif dans la vue ancienne
    parasol de terrasse dans celle d'aujourd'hui

  • Dans cette vue ancienne, contrairement aux autres de la même époque, les personnages semblent avoir été pris sur le vif.
    Depuis la dame ouvrant ses persiennes jusqu'au charreton, en passant par le curé en train de se moucher, quel bonheur !

  • Très très belle vue et très vivante...
    Qui est ne dans ce coin ou cette maison ? (c'est là qu'habite la Famille Joire (Michel ex dentiste )décède trop tôt)

  • Belle animation (comme probablement au temps du portail de l'enceinte primitive ?) qui a bien changé de nature à voir les zombies qui hantent ce quartier. Stéphane Mallarmé s’est sans doute attablé à ce Café du Luxembourg qui était à 20 m de son domicile avignonnais. Il a dû y laisser quelques vibrations à voir les allumés qui fréquentent le coin aujourd’hui…D’ailleurs, le soir venu, c’est, partout, le Prélude à l’après-minuit des faunes…
    Joire (cf Michel Bourgue) avait dans sa clientèle de nombreux commerçants des Halles son cabinet étant installé juste à côté de celles-ci, rue de l’Olivier. A la place d’Arnaud (coiffeur) la Charcuterie Alsacienne (créée dans les fiftie’s, famille Vidal) s’est maintenue pendant très longtemps, un record dans notre ville, avant de migrer extra-muros. C’est récemment devenu un traiteur-rôtisseur (je crois bien que c'est Dufils ex O Sole Mio, en face) qui a pris l’enseigne tendance que l’on voit sur la photo de Michel : «Là. Rôtisserie » (dès fois que l’on confondrait sa boutique avec un marchand de pneus...).
    L’hôtel du Luxembourg fut un important lieu de départ de diligences et voitures. Les chevaux étaient remisés rue du Chapeau Rouge là où certains ont connu les Ets Blanc (Montconfort). C’était la quincaillerie dans les écuries…Les hôtels du quartier furent souvent des points de départs et d’arrivée (hôtels Constantin, Luxembourg, Croix Blanche, Trois Mulets) de lignes hippomobiles. Elles se maintiennent mais le chemin de fer est à Avignon depuis 50 ans et bientôt le tram va arriver…Il existait un petit marché aux puces sur cette place, il disparaîtra avec l’importance prise par celui dit « aux vieux fers » de la place des Carmes. L’homme à la charrette fait penser à ces hommes à tout faire et vendeurs de rue tel François le marchand de bois qui dans les années 50 parcourait la Carreterie, plié en deux pour tirer à l’épaule un lourd charreton de bois de chauffage en criant « marchand de bois ! marchand de bois ! ». Il devait être encore là dans les années 50-60. Peut-être quelqu’un s’en souvient-il ?

  • bonjour,
    le marchande bois ,qui criait aussi" sciure pour pipi le chat" !
    on ne peut l'oublier tout comme " Cyprienne " la chanteuse des rues avec sa chanson préférée " étoile des neiges"
    la marchande de la"Gazette provençale" pour le moins mal embouchée!
    vieilles figures de la vie avignonnaise des années 50 qui fréquentaient la fameuse place des Corps Saints!

  • Oui, Tilia, je trouve cette photo exceptionnelle !

    Michel, la maison Joire / Mallarmé, se trouve plus à gauche, dans l'angle.

    Lou, je n'ai pas compris le rapport entre "la rôtisserie" et un marchand de pneus... o_O
    Ceci dit, tes commentaires sont toujours un bonheur !

    Il y a peut-être mon arrière-grand-mère sur la photo... :D

    Jeandler, à cette époque, les murs des maisons sont pleins de panneaux publicitaires et d'affiches !

  • qui a d'assez bons yeux pour déchiffrer la publicité de l'hôtel du Luxembourg sur le mur au deuxième étage: pension ?

  • La femme devant le N° 4 est en contre bas de la chaussée
    c'est tout-à-fait étonnant !....

  • Assise, oui, bien sûr, mais elle parait si petite par rapport à une perspective sur le même plan que les autres personnages...
    et on dirait qu'elle est assise en contre bas du pas de la porte.
    L'ombre tout autour d'elle forme un angle droit, comme si la chaussée avait été creusée à cet endroit.
    On dirait même qu'il y a une sorte de grille (ou de grillage) entre la petite bonne-femme et le curé.
    Une sorte de protection derrière laquelle on distingue, entre les jambes du passant et entre les rayons de la roue du charreton, comme des pierres ou des gravats...
    Peut-être y avait-il des travaux à cet endroit à ce moment là...

  • Guima, les lettres ne sont pas vues de face, mais de biais
    elles sont donc très resserrées entre elle sur cette photo

  • Le panneau en haut du mur m'interpelle doublement.

    Je me demande d'une part s'il ne faut pas lire "brasserie" au lieu de bourgeoise (voir sur la bache le B après café, il serait plus logique de lire "café brasserie" que "café bourgeois".

    D'autre part, tout le monde parle d'hôtel alors qu'il n'y a rien écrit d'autre que CAFE et PENSION.

    Il me semble que l'établissement dénommé Hôtel du Luxembourg était situé place des Corps Saints, au sud de la fontaine, dans cette construction que la municipalité a voulu faire raser au début des années 1970. Et où l'on a eu la surprise de trouver au milieu une chapelle gohique, la prétendue "chapelle saint Michel" intimement liée à l'histoire du quartier (je ne développe pas !).

    Pour moi l'interrogation demeure...

  • Dans cet établissement la pension ne peut être que (Luxem) bourgeoise ! mais comme AB je ne suis pas du tout sûr de ce mot. Un des exploitants de l’hôtel fut un certain Bougniard mais ce n’est pas non plus cela qui est écrit semble-t-il. Café et hôtel étaient disjoints les chambres étant un peu plus loin rue du Chapeau-Rouge. Il a pu y avoir aussi un hôtel du Luxembourg aux Corps Saints (cf Pierre de Luxembourg évidemment), je chercherai.
    Je comprends la réflexion de Tilia : La dame assise a l’air toute riquiqui…Elle semble être derrière quelques arlèri ce qui me fait penser au marché aux puces dont je parlais plus haut. Faudrait revoir aussi les aquarelles « bidouillées » de Jongkind. Je ne sais plus si elles peuvent nous aider, je n’ai trouvé que peu de renseignements sur cette " brocante" avant l’heure.
    Avec Là. Rôtisserie je me moquais gentiment de la mode de certaines enseignes, tu l’avais compris. Il faut faire original à tout prix et laisser au vestiaire son nom, parfois son métier. Vu le turn-over de nos boutiques et la généralisation des franchises, il est plus prudent de ne pas trop afficher son identité. Heureusement bien des commerçants des halles assument, tout comme par exemple Dino à St Didier (il a vendu mais garde la main, rejoint par son frangin…). Au sujet du Bar des Quatre Coins (on revient aux Corps Saints) vu sur une autre photo il avait le mérite de porter un nom correspondant à son emplacement. Un vrai bistrot du coin puisqu’il en avait quatre…

  • Evidemment, l'Hôtel du Luxembourg place des Corps Saints perpétuait à sa façon le souvenir du jeune Cardinal.

    Après le transfert des reliques au XVII°, un puits avait été creusé sur l'emplacement de sa tombe. Les eaux étaient bien entendu miraculeuses.

    Au XIX°, ce puits se trouvait au milieu de l'hôtel, et Augustin Canron racontait qu'il était toujours sollicité pour ses eaux miraculeuses, plus d'un demi-siècle après le saccage du couvent des Célestins...

    Ce puits existe encore, je l'ai vu de mes yeux.

  • L'hôtel du Luxembourg, rue du Chapeau Rouge, est déjà dans le guide Fanot de 1868 (à lire sur Gallica). Les écuries étaient dans le pâté d'immeuble qui est juste avant la rue de l'officialité. Comme je l'ai dit il y avait le Café du Luxembourg et l'Hôtel du Luxembourg. S'il y avait un autre "Luxembourg", ailleurs que dans ce coin de ville, il faut chercher avant 1868 et après 1920. Nous parlons bien sûr ici d'un établissement hôtelier, à caractère commercial, pas d'un hôtel particulier. J'évoquais la boutique Arnaud, coiffeur (voir la photo de 1896). Il me semble bien qu'il y a une aquarelle de Jongkind où l'on voit une énorme paire de ciseaux (???) en enseigne. Tilia doit s'en souvenir.

  • Merci pour le lien Tilia. A y regarder de près mes ciseaux ressemblent aussi à une clé avec son ombre portée croisée. PM Danquigny, qui a longtemps fumé du Mallarmé doit s'être penché sur l'histoire de ce quartier.

  • Bon, je n'ai pas fini ma compta pour aller au Luxembourg et trouver ceci chez Clap: plan d'Avignon édité en 1959 avec au verso une publicité pour l'hôtel du Luxembourg 21-23 rue du Chapeau-Rouge. Cet établissement aurait donc tenu (cf le Fanot que vous pouvez lire sur le net) près de 100 ans !
    Revoyant la photo de todaye je trouve que ces boute-bagnoles ont vraiment un air phallique. Bientôt le Gode Bar !

  • Sur l'annuaire de 1900...

    Rue du Portail-Matheron :
    "2 Teste Paul, cafetier
        Arnaud Louis, coiffeur"

    Dans la liste alphabétique des personnes :
    "Arnaud L., coiffeur, Portail-Matheron, 2"

    Dans la rubrique "coiffeurs" :
    "Arnaud, Portail Matheron, 4"

    Dans la rubrique "Bars et buvettes" :
    "Teste Paul, rue Portail-Matheron, 2"

    Dans la rubrique "Hôtels" :
    "Camp Louis, Hôtel du Luxembourg, rue Chapeau-Rouge, 23"
    (pas d'Hôtel du Luxembourg aux Corps-Saints...)

  • Lou Ravi, bien entendu nous parlons d'établissements hôteliers et non pas d'hôtel particulier.

    J'avais relevé quelques mentions plus anciennes (1ère moitie du XIX°) qui parlent tantôt d'hôtel, tantôt de café du Luxembourg, pour la fallacieuse chapelle saint-Michel des Corps Saints.

    Le passage de Canron que j'ai évoqué figure dans sa réédition annotée (1866) de la "Vie du Bienheureux Pierre de Luxembourg" du père célestin Martin Bourey, dont l'impression originale est de 1623.

    Bourey disait "à l'endroit où le corps de notre bienheureux repose (il changera d'emplacement en 1627, 4 ans plus tard), se trouve une source d'eau vive qui est encore aujourd'hui en forme de puits derrière l'autel".

    Et Canron annotait ce passage en précisant " ce puits n'a pas été comblé, et bien que la chapelle Saint-Michel soit aujourd'hui le café du Luxembourg, la dévotion publique n'a cessé de venir demander à ses eaux des guérisons et des miracles".

    On est donc bien à cette époque aux Corps Saints, mais il n'est pas impossible que l'établissement ait été transféré peu après !

  • Dans le guide Fanot de 1868 signalé par Lou Ravi, on lit effectivement

    - page 51 : au n° 23, Bougniard, Hôtel du Luxembourg, et au n° 36 (autre côté, donc) : Malen, Café du Luxembourg

    mais aussi :

    - page 61 : au n° 31, place des Corps Saints : Emery Louis, Café Luxembourg

    Donc à priori trois établissements distincts...

  • Pour y voir plus clair il faut bien noter que, comme déjà dit, le Café du Luxembourg et l’Hôtel du Luxembourg étaient deux établissements différents. Que l’on peut confondre vu leurs activités (Débit de boissons-Pension-Hôtel-Diligences) et leur proximité au Portail Matheron. Point d’Hôtel du Luxembourg aux Corps Saints mais le guide Fanot y signale un Café Luxembourg comme le remarque Alain Breton qui nous donne par ailleurs d’autres éléments. Ce café semble disparaître puis on trouve dans les années 1900 notre ci-devant Café du Luxembourg au début de la rue du Chapeau Rouge, tout près de l’hôtel du même nom. Comme pour tirer parti de la notoriété de ce dernier, un peu comme fait ED avec Carrefour.
    Cette enseigne «Luxembourg», logique aux Corps Saints (où fut enseveli le vénéré Pierre de Luxembourg), ne l’est plus ailleurs. Car ailleurs elle ne peut évoquer qu’un pays ami. Hors l’Hôtel d’Angleterre nous n’avons aucun établissement portant le nom d’une nation proche. Ni Espagne, ni Italie, ni Grèce, ni même Roumanie alors que des liens étroits existaient avec ce pays latin. Alors pourquoi cette empathie pour ce petit pays que n’était pas à l’époque (milieu du XIXe) une tire-lire à capitaux ? Et qui n’existait même pas puisque inclus dans la Confédération Germanique (çà, je viens de le lire dans Wouiki-bla-bla). Alors, comme le suggère Alain Breton cet Hôtel de la rue du Chapeau Rouge n’honore probablement pas le pays des Grands Ducs mais pourrait correspondre à un transfert, antérieur à la création du café éponyme, du quartier des Corps Saints à celui devenu celui des Zombies Réunis aujourd’hui ? Dès que l’on s’approche du Siècle des Lumières j’y vois moins bien, merci pour votre avis Alain. La consultation des archives municipales devrait nous éclairer mais je doute arriver à me faire ouvrir les portes aujourd’hui…

  • Arrivé après la bataille, je me demande si Alain Breton aurait le temps de nous expliquer pourquoi il parle de la " prétendue" ou "fallacieuse" chapelle saint-Michel ?

  • Antérieurement à la construction du couvent des Célestins, il y avait dans le cimetière St Michel deux chapelles, l'une placée sous ce même vocable, dont on pense qu'elle existait déjà en 1332, et qui fut rebâtie en 1347 par l'évêque d'Avignon, Jean de Cojordan. L'autre, sous le vocable de Tous les Saints, datait des années 1369-1378 et était due au camérier de Clément VII, Raoul d'Ailly.

    Laquelle des deux subsiste ?

    Lors d'une visite pastorale en octobre 1578, le vicaire de l'Archevêque trouva que la plus ancienne chapelle était mal construite de mauvaise maçonnerie de moellons et tombait en ruines, pendant que la seconde, faite de pierre de taille, était en bon état. Il ordonna donc la destruction de la première et le transfert de ses fondations à l'autre.

    C'est donc la chapelle de Tous-les-Saints qui subsiste, et non pas la chapelle Saint-Michel, qui a été rasée il y a 330 ans.

    Le Cardinal de Luxembourg avait demandé à être enterré dans ce cimetière (le cimetière des pauvres), "in loco publico extra capellas". Son corps fut donc placé à l'extérieur de la chapelle de Tous-les-Saints, entre les contreforts de l'abside. C'est là que fut par la suite creusé le puits au eaux miraculeuses et qu'il se trouve encore...

  • St-Michel comptant parmi tous les saints, l'appellation de la chapelle n'est donc pas tout à fait usurpée !

    Ce qui ne nous renseigne toujours pas sur la situation précise du puits...
    Est-il visible à l'extérieur ? Est-il dans la chapelle St-Pierre de Luxembourg ?

  • Quand on entre dans la chapelle Saint-Michel (on va garder l'appellation traditionnelle, surtout qu'effectivement, Michel, ce nom est inclus dans les "Tous" !) par la grande porte, on voit juste en face droit dans l'axe, une ouverture en plein cintre, généralement fermée par une tenture. L'espace derrière cette tenture a un plancher de bois, le puits est dessous...

    Je cite tout cela de mémoire, cela fat un bail que je n'ai plus pratiqué les lieux... j'espère que cela n'a pas trop changé ! Si je me souviens encore bien, il y a aussi un escalier métallique à vis au devant de tout ça.

    Comment l'extérieur de la chapelle a fini par se retrouver à l'intérieur d'autre chose est une longue histoire, j'y ai consacré un petit article il a 25 ans...

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