Lis annado 40 : vers la carriero di Croto
Les années 40 : vers la rue des Grottes
The 40's : toward the street of the Grottes
1965
Lis annado 70 : vers la carriero di Croto
Les années 70 : vers la rue des Grottes
The 70's : toward the street of the Grottes
Lis annado 70 : vers la carriero dóu Pous-de-l'Arelha
Les années 70 : vers la rue du Puits-de-la-Reille
The 70's : toward the street of the Puits-de-la-Reille
Photos Molinard, Atzinger, X.
Visto aerenco IGN - Vues aériennes IGN - IGN aerial views
19.06.1942 - 13.06.1953 - 11.07.1964 (Merci à Alain Breton)
Commentaires
ce grand parking terre-plein, c'était déjà des destructions ?
Vues aériennes : entre 1942 et 1953 la place (le trou) s'agrandit, mais entre 1953 et 1964 il n'y a pas de changement...
Heu...je n'y suis plus avec la première photo: la démolition est déjà effectuée dans les années 1940 ???
Vous aussi avez eu un trou des Halles !
Un espace tout trouvé pour recherches archéologiques.
Les deux jeunes des années 60 ne savent pas où ils mettent les pieds.
Je ne sais pas (encore) Brigetoun, Lou, à quelle époque furent rasées les premières maisons de la Balance. Mais, la première photo a été prise avant 1947. On voit très bien sur la vue aérienne de 1942 (en lien en bas de la note) l'espace vide correspondant.
Ce projet de résorption de l'habitat insalubre de la Balance s'est réalisé par tranches, sur plusieurs dizaines d'années. Les édiles laissaient volontairement pourrir les maisons ou bien y logeaient quand c'était possible des familles de gitans, afin de faire fuir les habitants !
Regarde bien, Tilia. Entre 1953 et 1964, des ilots ont été détruits au nord et au sud.
Recherches archéologiques il y eut, Jeandler. Sylvain Gagnière, alors conservateur du palais des Papes, maître de recherches au CNRS et directeur des Antiquités préhistoriques de Provence, publia d'ailleurs des ouvrages à ce sujet. Ce site était un village préhistorique !
Oui, Lou Ravi, les destructions avaient visiblement déjà commencé en 1942.
Pour mémoire, à cette date, Avignon est en zone "libre", les Allemands n'arrivent qu'après Novembre - donc pas d'opération genre le Panier à Marseille.
Bref, la génèse de l'affaire de la Balance reste à préciser...
Ce que l'on voit sur les photos :
1942 : la moitié de l'ilôt est rasée
1953 : les démolitions ont progressé vers le nord, mais il reste quelques contructions au bout
1964 : démolition totale, sauf le petit immeuble face à la rue de la Monnaie qui sera sacrifié plus tard (c'est le Bar-Restaurant d'un des clichés de Michel).
Intéressant tout cela, et les explications du post précédent également.. Il est des cas où les destructions sont nécessaires.
Je serais curieuse de savoir comment c'est maintenant.
Je continue à m'exciter un peu (beaucoup) sur la génése de cette "réhabilitation".
Une photo du projet de Fernand Pouillon (pour mémoire, l'architecte du Vieux Port de Marseille, d'où ma réflexion plus haut) se trouve dans le dossier de Jean Sonnier, cliché en ligne sur le site des Archives Municipales sous la côte 57Fi181.
On notera que Pouillon aére considérablement le quartier, respecte nombre d'alignements, donne aux circulations une belle logique, n'hésite pas à percer le rempart façon porte Saint-Lazare, et encore bien des choses... mais au prix d'encore plus de destructions que ses successeurs...
Une autre question est celle de la différence de niveau, bien visible sur les deux premiers clichés de ce fil, entre la rue de la Grande Fusterie et l'"esplanade". Il devait bien y avoir le long de la rue en contrebas une sorte de mur de soutènement...
Hé bien, on voit ce mur sur un cliché en ligne aux Archives Municipales, côte 7Fi90.
La construction est assez grossière, de quand pouvait-elle dater ? Des premières démolitions avant ou pendant la guerre ? Mystère...
J’imaginais le début des démolitions dans les années 50. Le père d’un copain me dit qu’en fait l’îlot central était le plus insalubre et que des maisons s’étaient écroulées. C’était aussi celui qui avait le moins de caractère paraît-il. Je n’en sais rien, je n’étais pas encore de ce monde…Sur les travaux eux-mêmes, n’accablons pas trop les architectes. Ils n’eurent pas toujours leur mot à dire car ils devaient faire avec les contraintes de rentabilité imposées par les promoteurs. Ce qu’il y a de piquant dans cette affaire de démolition d’un quartier historique et populaire c’est que l’opération immobilière a été menée par un maire SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). Ce maire (de 1958 à 1983), tout socialiste qu’il était, goûtait modérément l’appel à la Lutte Finale. Georges (le Dr Pons) et Maurice (Thiébaux), tous deux élus communistes, lui avaient probablement parlé des paroles de l’Internationale lors de leurs amicales rencontres, quasi quotidiennes, dans l’arrière boutique de l’ami Grégoire (la pharmacie rue de la Ré). Henri ne retint, hélas, que la célèbre phrase « Du passé faisons table rase…»
« …le maire est décrié par une partie de la population locale et les médias nationaux pour son action de rénovation brutale du vieux centre-ville connu sous le nom du quartier de la Balance. Entre le Rhône et le Petit Palais s'étend tout un lacis de vieilles ruelles médiévales où s'entasse dans des taudis une population gitane mal perçue par le reste des habitants. Le projet de rénovation du quartier de la Balance oppose ceux qui, comme Henri Duffaut, souhaitent tout démolir pour construire un palais des congrès, des HLM modernes et des commerces, et ceux qui, à l'image de l'architecte en chef des monuments historiques, entendent préserver le patrimoine historique représenté par le quartier et mettre en valeur ses vieilles maisons. En 1961, Matignon, saisi du dossier, suspend les travaux lancés par le maire. Ceux-ci ont toutefois déjà abouti à la destruction des 2/3 du bâti. Le Ministère de la Culture refuse les nouveaux projets présentés par la municipalité en mars 1962. Le rapport de force devient très tendu entre le préfet et Henri Duffaut qui préside depuis 1960 la société d'équipement du département du Vaucluse, chargée de réaliser les expropriations préalables. Finalement l'architecte en chef des Monuments historiques, Jean Monnier, obtient gain de cause et le quartier est sauvegardé par un arrêté d'octobre 1964 ».
Tiré de la biographie officielle d’Henri Duffaut sénateur de Vaucluse (site internet du Sénat).
Pouillon: j'aime bien cet architecte qui a su reconnaître ses erreurs. TPBM (Travaux Publics et Bâtiments du Midi) l'a mis à l'honneur dans son n° 921 du moi de mai. Avec lui le projet aurait eu une autre ampleur. Ce mystique lui aurait donné une âme, petite mais indispensable.
Il suffit de taper "Badani Mélicourt" sous google pour tomber sur un extrait (google books) de "grandeur et misère du Patrimoine, d'André Malraux à Jacques Duhamel". Lequel, à partir de la page 180, donne une version encore plus détailléee de l'affaire.
Ce qui continue à me gêner un peu (pas trop, tout de même...), c'est que l'on fasse porter tout le chapeau à la municipalité Duffaut, alors que les documents que nous sortons montrent que l'affaire avait démarré bien avant lui...
Quand à Pouillon, en effet, il y a de fortes chances que lui ai su donner "une âme" à un tas de béton qui en a vraiment besoin !
La rue qui est en contrebas n'est pas la rue Grande-Fusterie, mais la rue des Grottes !
Je ne sais si Duffaut devait tout endosser. En tant que Maire omnipotent il avait son mot à dire sur ce projet effectivement ancien et que Daladier n'avait pas réalisé. Il y eut dans cette affaire, comme dans bien d'autres un mélange des genres. Mélange qui perdure avec des premiers magistrats placés à la tête des SEM. Et puis il y a eu tout ce que l’on a dit sur la fortune d’HD. Médisances, jalousies ou vérités, cela ne l’a pas toujours servi. Mais je veux bien croire qu’il ait été tenu à l’écart de certaines prescriptions qui auraient pu ménager un site dont on ne mesurait pas communément toutes les richesses car on ne voyait là qu’un repère de gitans installés dans des immeubles fort vétustes. A son crédit il y a le fait d’avoir eu une vision globale de la ville, de sa modernisation.
Le dénivelé est-ce celui que l'on voit ici sur ces photos ? En ce cas il est plutôt entre l'esplanade et la rue des Grottes. Je ne sais plus où j'ai lu qu'il correspondait à une suite d’arcades romaines (dans la bien nommée rue des grottes) que l’on s’est empressé d’enfouir (ou de démolir ?). Mais je peux me tromper et confondre, n’étant pas du tout spécialiste en la matière et ne m’étant jamais vraiment plongé dans l’histoire de ce « quartier des caraques» comme l’on disait. En tout cas, je n’ai toujours pas avalé la démolition du Grand Bar et, bien que peu jacobin, l’exil du monument du Centenaire aux allées de l’Oulle…
Mon message vient de croiser le tien. C'est donc bien la rue des grottes. Et ses arcades romaines ? Disparues...
Les arcades romaines se trouvent dans les maisons, tout le long de la rue Petite-Fusterie.
On en voit une à l'air libre d'ailleurs au niveau de la rue St-Étienne :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2008/06/12/cent-ans-apres-rue-st-etienne.html
Oui effectivement je me suis un peu empêtré dans les tracés anciens... C'est bien la rue des Grottes qui est en contrebas de l' "esplanade".
Par contre si l'on en croit le chapitre sur "les énigmatiques arcades des fusteries" que Sylvain Gagnière et Jean Granier placent dans "Avignon de la Préhistoire à la Papauté", ces arcades qui partaient sous le parvis de Saint-Agricol, s'étendaient fort loin au Nord, passant sous les façades ouest de la rue des Grottes - celles que l'on voit précisément sur les deux premiers clichés de ce fil.
Le soutènement du côté Est de cette rue n'a rien de romain, comme le confirme la photo des archives municipales que je cite plus haut (7Fi90), où l'on voit des blocs de petit appareil, remploi évident de construction relativement récentes (XIV à XVII° siècles ?).
Quand à la situation actuelle de ces arcades... il faudrait consulter notre Service d'archéologie, qui doit bien avoir un peu d'inédit sur la question !
Décidément... La Balance ne nous lâche plus...
Toujours sur le site des Archives Municipales, " Accéder au fonds" (au fait, pourquoi pas de X à au ???) bon, bref, accéder aux fonds... dans Les Fonds on choisit délibérations, on fait une recherche simple sur le mot Balance... et l'on a la surprise de voir que les premières délibérations municipales relatives à la question de l'assainissement du quartier sont d'Aout 1927... que les premièers acquisitions sotn en 1930, démolitions en 1932... achat et destructions se poursuivent jusqu'à la guerre. Le 28 avril 1940, on délibère sur la continuation des travaux de démolition interrompus par le décès de l'entrepreneur...
Et ça continue... En 1949, il est question d'un "effondrement" produisant des dégâts à l'immeuble voisin...
Dommage que sur le site on ne trouve qu'une synthèse en quelques mots, il faudrait aller sur place lire les originaux...
Mais donc bien avant Duffaut, Daladier, et autres... Ce n'était pas Louis Gros à cette époque ?
J'apprends bien des choses... Je viens de dénicher un plan qui montre qu'effectivement, comme le dit AB, les arcades partaient à l'ouest du cimetière St Etienne (tiens je l'avais oublié celui-là) et couraient ensuite, toujours à l'ouest, de la rue des Grottes. Cela fait une belle longueur. Correspondaient-elles à cette "enceinte de repli" mentionnée dans ce plan, peu lisible car c'est une mauvaise photocopie ?
Cela aurait eu probablement de l'allure si on avait dégagé ces vestiges plutôt que de les détruire ou de les planquer !
J'avais trouvé 1929 (ou 39, ce qui correspondrait à Louis Gros) comme date des premières ébauches de la "rénovation du quartier. Bon je vais me plonger là-dedans ce qui ravira ma femme de me voir faire un peu de rangement. Merci MB et AB !
Effectivement, l'enceinte dite de repli était réputée (d'après Duprat) s'appuyer sur les arcades de la rue des Grottes. Mais c'était aussi le tracé, à ce niveau, de l'enceinte du Haut-Empire, si l'on en croit les travaux de Gagnière et Granier précités.
Cette publication date de bientôt 40 ans, et je pense toujours qu'il doit y a voir des données plus actualisées au niveau du Service départemental d'Archéologie...
Ni Daladier ni Gros. Il faudrait remonter à Ferdinand Bec, c'est à dire aux années 20 pour trouver l'origine de la "rénovation" de La Balance. Evidemment tout cela doit se trouver aux archives. Mais, en ce qui me concerne, rideau pour ce soir.
PS: je ne sais pourquoi mais j'ai trouvé un côté "Godard" à la dernière photo. Pierrot le Fou et Marianne découvrant et fuyant un monde déchu...
Nous avons reculé jusqu'en 1932 et Louis Gros. Une histoire non plus de trente, mais de quarante ans ! Et peut-être cinquante...
En cas de besoin, la liste des maires d'Avignon est ici :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2008/03/07/r-connus-et-d-passes.html
(ou par le tag "maire" dans la page "Archives")
Cimetière St-Étienne ? L'ai-je oublié ? Je ne sais rien de lui !
AB me faisait remarquer que sur la vue aérienne de 1964 on voit les gradins du festival dans la cour d'honneur. Mais Godard n'y vint qu'en 1967.