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Setanto an après carriero Balanço 3

Soixante-dix ans après rue Balance 3
Seventy years after Balance street 3

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Photo Patrice Molinard (1922-2002).

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Commentaires

  • Restauration fidèle à l’origine ou «manipulation» architecturale destinée à donner un cachet, une allure médiévale, castellisée ? Les façades rénovées ont belle allure, flattent notre imagination mais sont-elles la vérité ? Tant mieux si c’est le cas. On a probablement démoli des éléments remarquables qui auraient dû être sauvés. A-t-on restitué des meneaux détruits lors de l’impôt sur les fenêtres ? Ou a-t-on enjolivé des masures agglutinées contre livrées et beaux hôtels particuliers ? N’en sabe ren. Pour moi on a surtout créé, en face, une nouvelle Balance trop massive, figée, refermée sur elle-même.

    On est au cœur du problème avec cet extrait de film (archives du CNDP). On y revoit avec émotion, dans la Balance où les travaux sont en cours, Noël Clamon (celui qui parle des calades) avignonnais incontournable lorsque l’on évoque la mémoire de notre ville et de la Provence. Trop jeune je l’ai à peine connu. Président de l’Académie Provençale il fut un animateur infatigable de la danse et de la maintenance de nos traditions. Quelqu’un connaîtrait-il le premier habitant interrogé (et ceux qui sont derrière) ?

    http://www.cndp.fr/media-sceren/banque-images/la_renovation_d_un_quartier_d_avignon-51127-s.html

  • Tres bien la video...energique l'architecte..mais je ne reconnais personne..
    Combien de Rues dans cet ancien quartier?On a l'impression d'une rue unique et circulaire.
    A part la Rue du 'Puit des Boeufs' je ne suis jamais entre dans ce quartier....!

  • Bienvenu, Lou, ce film où l'on retrouve Joseph-Noël Clamon que je n'ai pas vraiment connu, mais que je me souviens avoir vu en ville et lors de manifestations. Quant aux autres... ?

    Il restait, sur ce grand espace, après la démolition du quartier, une (ou des) espèce(s) d'entrée(s) de grotte(s) voûtée(s). De caves ? Nous avions très peur d'y pénétrer...

  • Effectivement il y a des meneaux après, alors qu'avant il n'y en avait pas. Peut-être qu'il y en avait avant avant.
    Belle restauration dans l'ensemble. Je ne sais s'il y a autant de commerces, mais il y a des voitures. C'est curieux et intéressant de découvrir le après d'avant.

  • "Alors tous les jeunes qui montent, ils n'ont pas le temps de rester extasiés sur des masures qui ne sont plus en état de continuer à vivre. Quand une jolie fille a 95 ans, il y a un moment où c'est fini." (Citation de l'architecte Badiani dans le documentaire de 1968)

    Bigre. L'éthique des architectes "du patrimoine" a heureusement évolué dépuis... Sinon, à ce rythme, nous vivrions partout dans des déserts bétonnés...

    Autre déclaration curieuse de ce quidam, il prétend que le côté Ouest de la Balance était un grand trou vide ... n'est-ce pas plutôt qu'il n'a commencé à intervenir seulement après la démolition de tous les ilôts centraux ? Les vues aériennes d'Avignon dans les années 40/50 montrent qu'il y avait là un bâti continu et fort serré... Et l'idée qu'il puisse s'agir seulement de taudis est contredite par les photos publiées ici même, tout n'était pas de qualité, mais tout n'était pas à jeter non plus...

    Claude, dans bien d'autres endroits d'Avignon on voit encore maintenant de belles fenêtres à meneaux, murées en totalité ou en partie, mais souvent très lisible dans les façades... On peut espérer qu'il se soit agi de la même chose pour les immeubles dévoilés par Michel.

  • Effectivement, ce Badiani se défausse en disant avoir hérité du "trou"...
    Les «vrais» trous: des caves voûtées, béantes après les démolitions, telles celles qui ont donné leur nom à la rue des Grottes ?
    Sur ce qui s'est passé il est intéressant de lire les souvenirs de Jean-Denis Longuet. Il y avait des gitans à la Balance mais aussi un certain mélange de population. Et cela me rappelle Marseille et ses quartiers du centre où l’on a volontairement installé des maghrébins sous couvert de mixité. Evidemment tout le monde se barre alors. Les immeubles perdent 20 à 50 % de leur valeur et il ne reste plus aux promoteurs qu’à les racheter. Je cite Longuet « …longtemps la Balance est menacée, longtemps qu’il est question de sa rénovation. Lorsque la ville achetait un immeuble, au lieu d’engager une procédure en expulsion contre les locataires, au moindre logement vacant, elle y mettait des gitans…Immédiatement l’immeuble se vidait…».
    Pour revenir à l’architecte Badiani: je croyais que c’était Sonnier qui avait tout maîtrisé.

  • Ils ont fini de rénover la place Campana : un coup de peinture sur les murs et les balcon, et du béton mal maquillé pour remplacer les carrelages manquants ou brisés...

    Il y a aux archives municipales une "Étude pour un plan de sauvegarde d'Avignon, quartier de la Balance" par Jean Sonnier, architecte en chef des Monuments Historiques DPLG.

    Il y a peut-être eu un match Badiani / Sonnier ?

  • LE DRAME D’AVIGNON

    L’institution nouvelle des « secteurs sauvegardé » a été créée pour aider les villes trop riches d’ouvrages attachants et souvent en perdition à trouver leur équilibre. Or si Aix a demandé dès 1964 l’inscription de sa zone centrale (67 hectares), c’est à grand peine que la municipalité d’Avignon a admis de soumettre 6 hectares, sous le rocher des Doms, à la nouvelle juridiction. Ces 6 hectares correspondent au pauvre quartier de la Balance, qui occupe dans le site extraordinaire une place modeste mais sensible, puisqu’il s’étend de la base du promontoire jusqu’à l’ancien pont Saint Bénézet, quartier que l’on avait, selon la pratique bien connue, laissé se détériorer pour le raser et y édifier des logements modernes. Le scandale éclata en 1962. Le secteur sauvegardé fut admis en 1964.

    On ne reviendra pas sur le lamentable jugement de Salomon qui a permis alors à la municipalitéde poursuivre son programme de table rase, dit de « rénovation », sous le couvert de la loi du 4 août. L’erreur a été de penser qu’il valait la peine de « faire une expérience » en assayant ici les deux formules : la petite frange placée sous le rocher, comprenant quelques jolies demeures anciennes, serait « restaurée » par les soins de M. Mélicourt ; la zone déjà démolie entre la rue Balance et la rue des Grottes devant être rebâtie librement, mais selon une formule originale, « respectueuse des niveaux du site », sous la direction de M. Badani. Et l’on comparerait les résultats.

    Au moment où il s’agissait de fixer les principes d’une restauration modeste, limitant les glissements sociaux, et susceptible d’être généralisée, une sorte de concours était institué entre deux formules incompatibles, également dispendieuses, et incapables de fournir aucune conclusion pratique……

    …….

    Mais il est grand temps de mettre un terme aux finasseries et de définir explicitement l’orientation qui s’impose, c'est-à-dire la création d’un « secteur sauvegardé » convenable. Le plan en a été établi par MM Sonnier et Taupin. On annonce sa promulgation. Mais les évènements ont rendu méfiant.

    André Chastel, « Le Monde », 20 octobre 1967



    NB Toutes les mises entre parenthèses sont dans l’original. La loi du 4 août est bien entendu celle du 4 août 1962, dite loi Malraux.

    Quant au Secteur Sauvegardé dont on annonçait la promulgation en 1967, il aura fallu juste 40 ans de plus pour qu’il ne soit approuvé…

  • Pour ceux qui sont à Fontainebleau !

    Archives nationales - Site de Fontainebleau

    Avignon (Vaucluse)

    19880253/18
    - quartier de la Balance
    - dossier de mise en oeuvre de la loi du 4 août 1962 à avignon
    - documentation, colloque d'Avignon
    - voyage du Ministre le 5.10.1968
    - historique de l'affaire
    - correspondance et notes
    architectes: J. Sonnier, J.L. Taupin
    1963-1978

    19880253/19
    - quartier de la Balance
    - dossier complet établi par M. Sonnier avec ampliation de l'arrêté du
    6.03.1969 et dossier d'enquête
    architectes: J. Sonnier, J.L. Taupin
    1969

    19880253/20
    - zone nord (complexe hôtelier)
    - rapport de présentation
    - plans
    - soumission
    Maître-d'Oeuvre: Société de Promotion Immobilière
    1973

    19880253/21
    - quartier de la Balance
    - rénovation du quartier : dossier SOFITEL - Avignon (soumission, pièce
    écrites, plans)
    1973

  • je me souviens juste que quand j'étais à l'école spéciale d'architecture à Paris, vers 59/60, on disait La Balance quand on voulait dire ce qu'il ne fallait pas faire, mais n'en savais pas plus

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