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Mystère que le premier état de cette fontaine (mais en était-ce une au tout départ ?) . Les jets crachés par les lions sont factices sur le cliché, et très douteux quant à leur réalité. L'eau coulant de l'urne qu'un petit enfant porte sur l'épaule est infiniment plus logique : faible hauteur de chute, proximité de la margelle, tout ce qu'il faut pour remplir sereinement les seaux et autres récipients. On trouve un écho de cet angelot revu façon laïcité combiste dans la fontaine de la place Louis-Pasteur (qui a quant à elle subsisté...).
Quant à la pauvre statue sommitale, elle est aussi ridicule vue de face que de biais !
« (mais en était-ce une au tout départ ?) »
Quelle hypothèse se cache sous cette question, Alain ?
L'idée sous-jacente est que le projet initial était simplement une oeuvre purement statuaire comme la IIIème en a semé de partout.
Ce n'est qu'une hypothèse. Mais elle s'appuie sur son caractère de grande monumentalité, la disposition aberrante de ses prétendus jets d'eau primitifs (via le gosier des lions) dont le seul cliché dont nous disposons est un faux , et cet écusson "RF" qui frappe le milieu de la colonne, qui me semble étrange pour une fontaine municipale.
Il faut se rappeler que la place des Carmes était séparée de la rue Carreterie par un ilôt qui a été rectifié dans les années 1870-1880, il n'est pas impossible qu'à l'occasion de cet fort agrandissement on ait alors cherché à glorifier la République naissante, qui jette ses lumières partout à la ronde comme le sculpteur a cherché à la représenter, et comme nous en avons la preuve tous les jours.......
Et par la suite, transformation en fontaine avec margelle et putto combiste....
En effet, Alain, tout ça est très plausible.
Je vais essayer de trouver une photo de l'îlot séparant la place des Carmes de la rue Carreterie. Il est possible qu'elle existe, mais en 15 ans, je n'en ai jamais vu.
Il y en a des traces dans les plans du cadastre "napoléonien" (qui dans des années 1850).
On voit ce bâti sur un plan de 1840. Il y a donc à cette époque une rue des Carmes.
Sur le plan cadastral "certifié conforme au plan minute, Avignon le 30 avril 1829" par le Géomètre en chef Guillon
Plan cadastral d'Avignon, 1821 : section ii des Carmes (deuxième feuille). 53Fi148 :
à l’intersection entre la place des Carmes et la rue Carreterie, je ne vois pas de différence avec les plans postérieurs à 1829. Où se trouvait donc l'îlot en question ?...
Autrement dit, jusqu'aux années 1890, la place des Carmes s'arrêtait (sensiblement) au niveau du bas-côté sud de l'église des Carmes, et ne débouchait pas directement sur la rue de la Carreterie.
Je parle plus bas des versions successives du plan Prévôt, on voit sur elles que l'ilôt en question figure encore intact sur le millésime 1890 (lien aux Archives Municipales d'Avignon par Tilia) , mais par contre la place est agrandie et alignée sur la version 1897 , téléchargeable sur Gallica :
La mise à jour régulière de ce plan est démontrée par le grand "trou" qui préfigure les Halles, qui n'étaient pas encore sorties de terre en 1897, mais dont l'emplacement est déjà dégagé.
Donc établissement de la place des Carmes telle que nous la connaissons dans ses dimensions, entre 1890 et 97.
Merci Alain, cette fois c'est clair ! Avec cette maudite canicule j'ai la cervelle qui fonctionne au ralenti et je n'avais même pas remarqué le resserrement de la place à cet endroit
Mais, je me l'aime bien cette statut... ;-)
Tres belle fontaine faisant partie d'une belle liste des disparues avignonnaises......Au Carmes le son de ses jets gênait les riverains (j'ai la liste )
Que diraient-ils maintenant?
De l'eau des Carmes, en quelque sorte... ;-D
La notice 53Fi836 des archives municipales me semble assez étonnante (coffret plombé et scellé dans le monument du Centenaire) pour que j'en colle le texte ci-dessous :
Cote : 53Fi836 - Plan d'Avignon, 1890. (0,00026)
Analyse : Plan imprimé de la ville d'Avignon sur lequel est mentionné, à l'encre rouge, l'emplacement du monument du centenaire du Rattachement d'Avignon et du Comtat-Venaissin à la France. Egalement mentionnés, le nouvel emplacement de la statue de Crillon, place du palais et l'emplacement de la fontaine, place des carmes, inaugurée le 14 juillet 1889. Exemplaire extrait du coffret plombé et scellé dans le monument et retiré au moment du déplacement vers les allées de l'Oulle.
La fontaine était prévue devant l'entrée de l'église, elle fut finalement placée devant l'entrée du cloître.
Les maisons du sud de la place ont donc été détruites après 1890.
Mais qu'y avait-il donc dans le coffret plombé à part ce plan...?
Merci pour les liens !
En comparant avec la carte postale de 1905, je dirais qu'elle était située entre le n°23 et le n°12.
Quant aux maisons de l'arrière plan (rue des Infirmières) sur la photo 67Fi54, et encore plus nettement sur la 67Fi53, on lit sur l'enseigne du n°13 (actuel Barrio) le mot "Boulangerie".
La 67Fi53 montrant nettement les deux maisons (n°11 et 13) pour moi il n'y a aucun doute : ces deux maisons ont perduré jusqu'à nos jours.
Pour le contenu du "coffret plombé et scellé dans le monument" : mystère et boule de gomme !
À moins qu'une visite aux archives permette d'en savoir plus...
Après tout, cette découverte n'est pas si vieille (pas encore cinquante ans :-))
Merci Tilia.
Ce plan Prévot est une "matrice" relativement ancienne , qui a été régulièrement actualisée selon un procédé de regravure partielle mis en évidence ici même - à propos de la double vue du Palais des Papes avec ou sans ravelin, mais toujours dotée d'une erreur de perspective colossale ! On voit ainsi apparaître, au gré des versions, la gare, le cours Napoléon/République/Jaurès, la continuation de la République, la rue du Saule prolongée (rue Thiers), le Bd Raspail... et je dois en oublier.
Ceci étant, cette fontaine reste un peu mystérieuse ! Les trois photos Michel, dont la disparition des tonalités Sépia est peut-être simplement le fait de la numérisation, restent toutes retouchées pour le jet d'eau, sans omettre le gommage outrancier de l'arrière-plan de la dernière !
Et évidemment, si elle a été inaugurée le 14 juillet 1889, on doute que ce soit juste une simple fontaine... mais, pour l'instant, aucun document n'explique que Michel n'ait pas pu photographier de la vraie eau, pas plus que n'est expliquée l'adjonction d'un putto laïque par la suite - sur lequel on a enfin réussi à faire un cliché d'eau qui coule !
Mon hypothèse initiale proposait de ne voir qu'un monument originel purement commémoratif, devenu fontaine par la suite. Je risque une version alternative : la date de livraison étant impérative - le 14 juillet 1889, ce n'était pas négociable ! (1) - , on se concentra donc au départ sur la partie purement gros-œuvre et statuaire pour pouvoir couper les rubans (non, vous ne me ferez pas dire : en grande pompe !) à la date anniversaire, et ce n'est que par la suite que l'on se consacra à la partie hydraulique... et entre-temps, le pauvre Michel n'eut pas d'autre option que de retoucher des clichés d'une fontaine sèche...
(1) Vieux débat, on ne sait toujours pas si notre fête nationale commémore la prise de la Bastille en 1789 ou bien la fête de la Fédération le 14 juillet 1790....
Oui, Tilia, entre le 23 (notre maison) et le 12 (la Maison Manon, mairie annexe).
Oui, Tilia, les maisons du fond ont perduré !
Dans l'absolu, le 14 juillet primitif est la prise de la Pastille.
Mais nous fêtons le 14 juillet 1790 : c'est la Fête de la Fédération.
Ca, pour être primitif, ça a été primitif....
En effet, quand je dis "on ne sait toujours pas...", je parle de nos congénères et compatriotes qui sont convaincus à 80 ou 90 %, si ce n'est plus, que c'est de la Bastille qu'il est question, alors que le texte de la loi du 6 juillet 1880 qui instaure ce 14 juillet comme fête nationale, fait explicitement référence à la fête de la Fédération le 14 juillet 1790. Un jour où, parait-il, tout le monde était d'accord... ça n'allait pas durer....
Commentaires
mais plus ensuite
Mystère que le premier état de cette fontaine (mais en était-ce une au tout départ ?) . Les jets crachés par les lions sont factices sur le cliché, et très douteux quant à leur réalité. L'eau coulant de l'urne qu'un petit enfant porte sur l'épaule est infiniment plus logique : faible hauteur de chute, proximité de la margelle, tout ce qu'il faut pour remplir sereinement les seaux et autres récipients. On trouve un écho de cet angelot revu façon laïcité combiste dans la fontaine de la place Louis-Pasteur (qui a quant à elle subsisté...).
Quant à la pauvre statue sommitale, elle est aussi ridicule vue de face que de biais !
« (mais en était-ce une au tout départ ?) »
Quelle hypothèse se cache sous cette question, Alain ?
L'idée sous-jacente est que le projet initial était simplement une oeuvre purement statuaire comme la IIIème en a semé de partout.
Ce n'est qu'une hypothèse. Mais elle s'appuie sur son caractère de grande monumentalité, la disposition aberrante de ses prétendus jets d'eau primitifs (via le gosier des lions) dont le seul cliché dont nous disposons est un faux , et cet écusson "RF" qui frappe le milieu de la colonne, qui me semble étrange pour une fontaine municipale.
Il faut se rappeler que la place des Carmes était séparée de la rue Carreterie par un ilôt qui a été rectifié dans les années 1870-1880, il n'est pas impossible qu'à l'occasion de cet fort agrandissement on ait alors cherché à glorifier la République naissante, qui jette ses lumières partout à la ronde comme le sculpteur a cherché à la représenter, et comme nous en avons la preuve tous les jours.......
Et par la suite, transformation en fontaine avec margelle et putto combiste....
En effet, Alain, tout ça est très plausible.
Je vais essayer de trouver une photo de l'îlot séparant la place des Carmes de la rue Carreterie. Il est possible qu'elle existe, mais en 15 ans, je n'en ai jamais vu.
Il y en a des traces dans les plans du cadastre "napoléonien" (qui dans des années 1850).
On voit ce bâti sur un plan de 1840. Il y a donc à cette époque une rue des Carmes.
Sur le plan cadastral "certifié conforme au plan minute, Avignon le 30 avril 1829" par le Géomètre en chef Guillon
Plan cadastral d'Avignon, 1821 : section ii des Carmes (deuxième feuille). 53Fi148 :
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/53Fi148/ILUMP8173
à l’intersection entre la place des Carmes et la rue Carreterie, je ne vois pas de différence avec les plans postérieurs à 1829. Où se trouvait donc l'îlot en question ?...
C'est là :
https://imagizer.imageshack.com/img922/2443/XLSQEZ.jpg
Autrement dit, jusqu'aux années 1890, la place des Carmes s'arrêtait (sensiblement) au niveau du bas-côté sud de l'église des Carmes, et ne débouchait pas directement sur la rue de la Carreterie.
Je parle plus bas des versions successives du plan Prévôt, on voit sur elles que l'ilôt en question figure encore intact sur le millésime 1890 (lien aux Archives Municipales d'Avignon par Tilia) , mais par contre la place est agrandie et alignée sur la version 1897 , téléchargeable sur Gallica :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53029356t
La mise à jour régulière de ce plan est démontrée par le grand "trou" qui préfigure les Halles, qui n'étaient pas encore sorties de terre en 1897, mais dont l'emplacement est déjà dégagé.
Donc établissement de la place des Carmes telle que nous la connaissons dans ses dimensions, entre 1890 et 97.
Merci Alain, cette fois c'est clair ! Avec cette maudite canicule j'ai la cervelle qui fonctionne au ralenti et je n'avais même pas remarqué le resserrement de la place à cet endroit
Mais, je me l'aime bien cette statut... ;-)
Tres belle fontaine faisant partie d'une belle liste des disparues avignonnaises......Au Carmes le son de ses jets gênait les riverains (j'ai la liste )
Que diraient-ils maintenant?
De l'eau des Carmes, en quelque sorte... ;-D
La notice 53Fi836 des archives municipales me semble assez étonnante (coffret plombé et scellé dans le monument du Centenaire) pour que j'en colle le texte ci-dessous :
Cote : 53Fi836 - Plan d'Avignon, 1890. (0,00026)
Analyse : Plan imprimé de la ville d'Avignon sur lequel est mentionné, à l'encre rouge, l'emplacement du monument du centenaire du Rattachement d'Avignon et du Comtat-Venaissin à la France. Egalement mentionnés, le nouvel emplacement de la statue de Crillon, place du palais et l'emplacement de la fontaine, place des carmes, inaugurée le 14 juillet 1889. Exemplaire extrait du coffret plombé et scellé dans le monument et retiré au moment du déplacement vers les allées de l'Oulle.
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_VoirLaNotice/34_01/53Fi836/fontaineCarmes/ILUMP11591
Le plan, avec l'emplacement de la fontaine en 1890 :
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/53Fi836/ILUMP11591
Toujours aux archives, la photo de 1889 en noir et blanc (pas en sépia) prise par MICHEL (Jean-Baptiste) :
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/67Fi52/ILUMP6119
De MICHEL (Jean-Baptiste) encore , deux autres clichés de la fontaine :
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/67Fi54/ILUMP6119
https://archives.avignon.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/67Fi53/ILUMP6119
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La fontaine était prévue devant l'entrée de l'église, elle fut finalement placée devant l'entrée du cloître.
Les maisons du sud de la place ont donc été détruites après 1890.
Mais qu'y avait-il donc dans le coffret plombé à part ce plan...?
Merci pour les liens !
En comparant avec la carte postale de 1905, je dirais qu'elle était située entre le n°23 et le n°12.
Quant aux maisons de l'arrière plan (rue des Infirmières) sur la photo 67Fi54, et encore plus nettement sur la 67Fi53, on lit sur l'enseigne du n°13 (actuel Barrio) le mot "Boulangerie".
La 67Fi53 montrant nettement les deux maisons (n°11 et 13) pour moi il n'y a aucun doute : ces deux maisons ont perduré jusqu'à nos jours.
Pour le contenu du "coffret plombé et scellé dans le monument" : mystère et boule de gomme !
À moins qu'une visite aux archives permette d'en savoir plus...
Après tout, cette découverte n'est pas si vieille (pas encore cinquante ans :-))
Merci Tilia.
Ce plan Prévot est une "matrice" relativement ancienne , qui a été régulièrement actualisée selon un procédé de regravure partielle mis en évidence ici même - à propos de la double vue du Palais des Papes avec ou sans ravelin, mais toujours dotée d'une erreur de perspective colossale ! On voit ainsi apparaître, au gré des versions, la gare, le cours Napoléon/République/Jaurès, la continuation de la République, la rue du Saule prolongée (rue Thiers), le Bd Raspail... et je dois en oublier.
Ceci étant, cette fontaine reste un peu mystérieuse ! Les trois photos Michel, dont la disparition des tonalités Sépia est peut-être simplement le fait de la numérisation, restent toutes retouchées pour le jet d'eau, sans omettre le gommage outrancier de l'arrière-plan de la dernière !
Et évidemment, si elle a été inaugurée le 14 juillet 1889, on doute que ce soit juste une simple fontaine... mais, pour l'instant, aucun document n'explique que Michel n'ait pas pu photographier de la vraie eau, pas plus que n'est expliquée l'adjonction d'un putto laïque par la suite - sur lequel on a enfin réussi à faire un cliché d'eau qui coule !
Mon hypothèse initiale proposait de ne voir qu'un monument originel purement commémoratif, devenu fontaine par la suite. Je risque une version alternative : la date de livraison étant impérative - le 14 juillet 1889, ce n'était pas négociable ! (1) - , on se concentra donc au départ sur la partie purement gros-œuvre et statuaire pour pouvoir couper les rubans (non, vous ne me ferez pas dire : en grande pompe !) à la date anniversaire, et ce n'est que par la suite que l'on se consacra à la partie hydraulique... et entre-temps, le pauvre Michel n'eut pas d'autre option que de retoucher des clichés d'une fontaine sèche...
(1) Vieux débat, on ne sait toujours pas si notre fête nationale commémore la prise de la Bastille en 1789 ou bien la fête de la Fédération le 14 juillet 1790....
Oui, Tilia, entre le 23 (notre maison) et le 12 (la Maison Manon, mairie annexe).
Oui, Tilia, les maisons du fond ont perduré !
Dans l'absolu, le 14 juillet primitif est la prise de la Pastille.
Mais nous fêtons le 14 juillet 1790 : c'est la Fête de la Fédération.
Ca, pour être primitif, ça a été primitif....
En effet, quand je dis "on ne sait toujours pas...", je parle de nos congénères et compatriotes qui sont convaincus à 80 ou 90 %, si ce n'est plus, que c'est de la Bastille qu'il est question, alors que le texte de la loi du 6 juillet 1880 qui instaure ce 14 juillet comme fête nationale, fait explicitement référence à la fête de la Fédération le 14 juillet 1790. Un jour où, parait-il, tout le monde était d'accord... ça n'allait pas durer....