Soixante ans après rue Émile Espérandieu
Sixty years after Émile Espérandieu street
Sechzig Jahre nach Émile Espérandieu Straße
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Soixante ans après rue Émile Espérandieu
Sixty years after Émile Espérandieu street
Sechzig Jahre nach Émile Espérandieu Straße
Commentaires
on s'est débarrassé des trottoirs, il reste un décor de fête et les enseignes ont changé, le palais a été ravalé il y a quelques années... mais l'essentiel n'a pas bougé
vin et glace pour touristes, la boutique de vêtements provençaux a disparu, comme la librairie, comme l'ancrage de la ville à une région (excusez moi de ne pas écrire territoire). Avignon part à vau-l'eau.
Oui... Et si Brigitte pense que "l'essentiel n'a pas bougé", elle parle probablement du seul gros-œuvre. Pour le reste, Avignon 2020 est effectivement à quelques années-lumière d'Avignon 1960.
A ! Le futur est à la fois la victime et le bourreau du passé.
Certes Michel la formule est jolie, enfin bientôt je retournerai dans ce passé qui ne passe pas.
Voila l'occasion de rappeler que, selon Joseph Girard dans Évocation du vieil Avigon (p. 185), auparavant cette rue très courte s'appelait "rue de la Coquille" en raison d'une trompe (ou coquille) pratiquée en 1787 à l'angle de la rue St Agricol, ceci afin de faciliter le passage de la voiture du marquis de Baroncelli-Javon.
Toujours là, cette trompe (qui n'est pas d’éléphant !) peut servir néanmoins d'aide-mémoire et de souvenir du passage d'Alexandre Félicien Joseph de Baroncelli-Javon (1753-1807) 4e marquis du nom :
https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=alexandre+felicien+joseph&n=de+baroncelli+javon
.
Les municipalités modernes qui ont fait tout casser pour laisser le passage à des bus hors d'échelle, voire de trams.... n'ont rien inventé !
A la différence sensible que le marquis de Baroncelli n'engageait que ses deniers personnels, et pas l'argent public...
La trompe me donne à penser que la voiture du marquis arrivait depuis le bas de la rue St-Agricol.
Oui, la rue Orangerie (devenue St Agricol) a été sensiblement élargie au milieu du XVIIIème siècle, c'était la voie la plus directe pour aller vers la rue Calade (Joseph Vernet) et s'approcher facilement d'une porte des remparts, genre l'Oulle, St Roch ou St Michel.
Du côté opposé, la place de l'Horloge était cernée de voies très étroites... et pas de rue de la République, bien sûr !
Au fait, petit quizz , c'est quoi cette porte étroite percée dans un ébrasement bien trop large pour elle ? (impasse des Lys, de nos jours passage de l'Oratoire) :
https://www.google.com/maps/@43.9490632,4.8028729,3a,90y,165.72h,107.87t/data=!3m6!1e1!3m4!1sJliIMQ04nh7VHS5m5y8hwg!2e0!7i13312!8i6656
Je donne ma menteuse au greffier.
J'ai frappé au numéro 1 (pour d'mander mamzelle Angèle), mais y avait personne.
Par contre, la porte précédente donnait sur ce qui fut notre foyer de scouts. Il communiquait directement avec la chapelle.
Au fait, suis-je la seule à avoir remarqué la "caladisation" des rues Émile Espérandieu et Saint-Agricol ?
Très artificielle, au demeurant... les "vraies" calades étaient posées sur du sable, pas sur du béton !
La rue St-Agricol est goudronnée. Ce que l'on y voit de "calade" est l'extrémité de la place de l'horloge. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment une calade, mais plutôt un pavage je trouve. C'est la rue Espérandieu qui, elle, présente une calade.
En effet, avec une vraie calade, les saletés disparaissent entre les galets.
Mais aujourd'hui, les calades sont bétonnées et la m... reste.
@ Alain Breton, à propos de son quizz :
De ma naissance jusqu'à l'âge de 22 ans, j'ai habité dans l'impasse de l'Oratoire :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2020/02/28/l-oustau-noble-d-armand-trento-dous-an-apres-6216038.html
Aussi, m'étant quelque peu penchée sur son passé, j'ai appris dans le "Guide du Voyageur" de Paul Achard qu'avant 1853 l'ancien nom de l'impasse de l'Oratoire était "impasse Lise". L'origine de ce nom venant sans doute de la lise qui s'accumulait là à chaque crue du Rhône, fertilisant ainsi le jardin de la Commanderie des Hospitaliers de saint Jean de Jérusalem, devenu par la suite celui du commandeur Félix Sforza de Maldachini, dont parle Joseph Girard (p. 223).
Concernant le n°1 bis :
https://goo.gl/maps/DYMtUsSGDGVQpQkC9
En parlant de cette porte, je me souviens que mes parent l’appelaient "l'Intendance" car elle communique avec les locaux du 7e Génie, dont l'intendance militaire se trouvait (durant les années 1940-1980) dans le bâtiment qui longe l'impasse.
À l'origine, ce bâtiment faisait certainement partie des annexes de la chapelle des oratoriens, dont parle Michel.
La porte du n°1 bis se trouve juste à l’aplomb de la partie du bâtiment qui est curieusement surélevée de deux étages, comme une sorte de "nid d'aigle" :
https://www.google.com/maps/@43.9489386,4.803154,97a,35y,291.54h,3.01t/data=!3m1!1e3
.
Merci Tilia pour ce témoignage. A l'époque de votre présence dans le lieux, je pense que l'impasse... en était une, et qu'il n'y avait pas de débouché ouvert au public vers les remparts (et encore moins de poterne, bien entendu).
Une autre étymologie pour l'impasse des Lys est que, située dans les Fusteries, i.e. un des quartiers les plus bas de la ville, on y voyait aux fenêtres les armes du Roi de France lors des inondations... illustrations des revendications françaises sur le lit du Rhône, le domaine royal s'étendant ainsi lorsque l'eau envahissait Avignon... l'explication vaut ce qu'elle vaut !
Pour en venir aux Oratoriens, ils occupaient en effet une grand partie de l'îlot, et leur couvent fut (à l'instar de St Charles, les Célestins, St Louis, le Palais et d'autres sites) , occupé par l'armée à partir de la Révolution. La plupart de ces lieux furent plus ou moins rapidement libérés, mais je me souviens avoir rencontré rue Joseph Vernet quelques gradés dans les années 1980, étant à la recherche de plans établis au XIXème siècle par la Chefferie du Génie.
Donc la construction et ses curieuses dispositions objet du quizz font bien partie du couvent des pères de l'Oratoire, et furent les premières construites à la fin du XVIIème siècle, après qu'une importante donation leur ait permis de quitter les locaux de leur première implantation (les Oratoriens s'étaient établis à Avignon en 1654, dans une maison que le percement de la rue de la République a fait disparaitre, située exactement dans l'axe de la rue Viala).
Lorsque les Oratoriens commencèrent leurs travaux impasse des Lys, ils passèrent une convention par laquelle ils s'engageaient à reculer leur alignement d'une certaine profondeur et sur une longueur déterminée, afin de permettre les manœuvres du carrosse de leur voisin d'en face, Monsieur d'Athénosy... situation qui rappelle la "coquille" de M. de Baroncelli-Javon. Je n'ai pas copie du document sous la main, mais je me souviens que les dimensions données par cet accord sont exactement celles que l'on observe sur place.
La partie proéminente en toiture correspond à l'escalier rampe sur rampe qui dessert les niveaux des locaux., escalier qui se prolonge en un "belvédère" émergeant des toitures. Cette disposition semble avoir été assez habituelle dans les couvents urbains, permettant aux religieux de "prendre le frais" sans se mêler au Monde. Voir, entre autres, la tour qui dominait l'aile de la bibliothèque aux Célestins (disparues toutes deux en 1944), ou, toujours debout, celle du couvent des religieuses de Notre-Dame (actuelle école des Ortolans).
Merci Alain, pour ces informations passionnantes qui éclairent bien ma lanterne. Ma mémoire étant capricieuse, je vais essayer de tout retenir. Le belvédère pour prendre un bol d'air, devrait néanmoins ne pas avoir de difficultés à s'ancrer durablement dans mon souvenir.
Celui des Ortolans semble n'avoir qu'un seul étage :
https://goo.gl/maps/VtAfhDDCZ6Aj4aib8
tandis que celui de l'Oratoire comporte au moins deux étages :
https://goo.gl/maps/9GgEfGcVkq4HwvRB6
avec en plus ce qui semble une cage d'escalier extérieure...
De rien Tilia . Je ne sais pas ce que peut bien être cette excroissance, mais la partie la plus importante, avec sa toiture caractéristique, présente très exactement l'encombrement de la cage d'un escalier rampe sur rampe (2 volées parallèles séparées par un mur central), l'archétype étant celui de la bibliothèque municipale.
On en trouve un également à l'angle sud-ouest de Saint-Louis, mais je suspecte ce coin d'avoir été reconstruit à la fin des années 40 après dégâts liés au bombardement du 27 mai 1944 qui fut également, comme dit, fatal à la bibliothèque des Célestins. Sans oublier quantité d'autres monuments et, surtout, les 525 personnes restées sous les décombres...
Michel, STP, pourrais-tu penser à ajouter "Oratoire" aux tags de cet article, afin que je puisse le retrouver sans problème.