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Je pense que la photo a été prise en été, vu le peu -voire l'absence- d'eau visible sous le pont.
S'il y a peu d'eau sous le pont, c'est surtout que l'on est bien loin de la rive gardoise... en clair, on est sur l'ile de la Barthelasse !
L’histoire des divers ponts reliant depuis le début du XIXème siècle Avignon à la berge d’en face est bien connue ; mais peut-être les habitués que nous sommes n’en voient-ils pas vraiment les curieux désalignements.
Lorsque à la Belle Epoque le vieux pont villeneuvois a été remplacé par un autre en maçonnerie, on a pris la précaution d’édifier cette passerelle « provisoire » (qui ressemblait étrangement à l’ouvrage condamné) pour que, sans interruption du trafic, le nouvel édifice soit élevé exactement sur l’emplacement de l’ancien, garantissant un débouché direct et rectiligne à la route de Nimes, qui passe ici sous un pont ferroviaire.
Bien que nous n’ayons pas de documents sur la chose, il est certain qu’un même souci avait présidé au remplacement dans les années 1840 du pont Duvivier par celui suspendu, puisque l’un comme l’autre étaient exactement placés en face de la porte de l’Oulle.
Mais lorsqu’au lendemain de la guerre ce fut au vieux pont suspendu d’être reconstruit, le nouvel ouvrage s’éleva en amont de l’ancien, créant ce zig-zag bien connu des usagers… un zig-zag qui allait voir arriver quinze ans plus tard sa réplique du côté gardois, puisque le nouveau pont du Royaume fut à son tour édifié « à côté » de l’ancien… mais vers l’aval cette fois-ci.
Au final, les alignements historiques, déterminés sous le Premier Empire par la porte de l’Oulle sur une rive et le hameau encadrant la route de Nimes sur l’autre, ne sont plus matérialisés de nos jours que par la grande chaussée de la Barthelasse qui relie les deux ouvrages !
J'imagine que le décalage du pont Daladier par rapport à la porte de l'Oulle a été vu à l'époque comme une manière de ralentir une circulation automobile devenant de plus en plus intense.
Michel, je ne pense pas. Les années 50/60 étaient au contraire l'époque du "tout pour l'automobile", le dégagement du tour des remparts pour y créer une 2 x 2 voies à peu près partout, le percement de la Rocade, la voie sur berge (route du Dr Pons), etc. etc.
L'idée foncièrement perverse d'enfermer les automobilistes dans un univers kafkaïen de slaloms, zig-zags, ronds-points et autres cassis et dos d'âne artificiels est plus moderne, je dirai vers le début des années 1980, à un moment où les édiles ont (peut-être) compris que la croissance exponentielle des flux de véhicules à moteur ne s'arrêterait pas car elle était la conséquence directe des plans d'aménagement du territoire, qui créent une forte ségrégation entre les zones d'activités et les zones de résidence . Comme maintes occasions d'investissements structurants avaient été manquées et que les dépenses nécessaires pour rattraper le coup engageaient des budgets pharaoniques, nos gouvernants locaux comme nationaux ont préféré se tourner vers la solution de la culpabilisation, voire criminalisation du déplacement, plutôt que de se poser les bonnes questions et de trouver les (hypothétiques) bons remèdes.
Il me semble que nous en avons déjà débattu...
Pour en revenir au pont Daladier, je crois donc surtout qu'il a été construit à côté simplement pour s'épargner les frais d'un passage provisoire.
Pour revenir au cliché du jour, bien voir que l'ancien ouvrage semble intact et toujours fréquenté.
Possible que ces lourdes charrettes soient simplement en train de réaliser une épreuve de charge de la passerelle provisoire, qui serait alors à la veille de son ouverture au public.
Commentaires
moi la pas vraie vais attendre de vous lire (belle photo)
Difficile de deviner ce que transporte cette charrette venant de Villeneuve..
Des matériaux de construction ?
Oui Tilia, peut-être des pierres : il faut 3 chevaux pour tirer !
D'après certaines cartes postales montrant les ponts de bois, ces ouvrages ont été en service jusqu'à l'époque des "Nouvelles Galeries" (soit vers 1910) environ 90 ans après leur mise en service, selon le dossier ci-dessous qui indique "La réception des travaux a lieu le 3 janvier 1820" :
https://dossiersinventaire.maregionsud.fr/gertrude-diffusion/dossier/pont-de-bois-d-avignon-dit-aussi-pont-de-chevalets-ou-pont-bonaparte/f055ae21-eb12-493e-98c6-2c0445e8b0c1
Excellent lien, Tilia. Merci !
Je pense que la photo a été prise en été, vu le peu -voire l'absence- d'eau visible sous le pont.
S'il y a peu d'eau sous le pont, c'est surtout que l'on est bien loin de la rive gardoise... en clair, on est sur l'ile de la Barthelasse !
L’histoire des divers ponts reliant depuis le début du XIXème siècle Avignon à la berge d’en face est bien connue ; mais peut-être les habitués que nous sommes n’en voient-ils pas vraiment les curieux désalignements.
Lorsque à la Belle Epoque le vieux pont villeneuvois a été remplacé par un autre en maçonnerie, on a pris la précaution d’édifier cette passerelle « provisoire » (qui ressemblait étrangement à l’ouvrage condamné) pour que, sans interruption du trafic, le nouvel édifice soit élevé exactement sur l’emplacement de l’ancien, garantissant un débouché direct et rectiligne à la route de Nimes, qui passe ici sous un pont ferroviaire.
Bien que nous n’ayons pas de documents sur la chose, il est certain qu’un même souci avait présidé au remplacement dans les années 1840 du pont Duvivier par celui suspendu, puisque l’un comme l’autre étaient exactement placés en face de la porte de l’Oulle.
Mais lorsqu’au lendemain de la guerre ce fut au vieux pont suspendu d’être reconstruit, le nouvel ouvrage s’éleva en amont de l’ancien, créant ce zig-zag bien connu des usagers… un zig-zag qui allait voir arriver quinze ans plus tard sa réplique du côté gardois, puisque le nouveau pont du Royaume fut à son tour édifié « à côté » de l’ancien… mais vers l’aval cette fois-ci.
Au final, les alignements historiques, déterminés sous le Premier Empire par la porte de l’Oulle sur une rive et le hameau encadrant la route de Nimes sur l’autre, ne sont plus matérialisés de nos jours que par la grande chaussée de la Barthelasse qui relie les deux ouvrages !
J'imagine que le décalage du pont Daladier par rapport à la porte de l'Oulle a été vu à l'époque comme une manière de ralentir une circulation automobile devenant de plus en plus intense.
Michel, je ne pense pas. Les années 50/60 étaient au contraire l'époque du "tout pour l'automobile", le dégagement du tour des remparts pour y créer une 2 x 2 voies à peu près partout, le percement de la Rocade, la voie sur berge (route du Dr Pons), etc. etc.
L'idée foncièrement perverse d'enfermer les automobilistes dans un univers kafkaïen de slaloms, zig-zags, ronds-points et autres cassis et dos d'âne artificiels est plus moderne, je dirai vers le début des années 1980, à un moment où les édiles ont (peut-être) compris que la croissance exponentielle des flux de véhicules à moteur ne s'arrêterait pas car elle était la conséquence directe des plans d'aménagement du territoire, qui créent une forte ségrégation entre les zones d'activités et les zones de résidence . Comme maintes occasions d'investissements structurants avaient été manquées et que les dépenses nécessaires pour rattraper le coup engageaient des budgets pharaoniques, nos gouvernants locaux comme nationaux ont préféré se tourner vers la solution de la culpabilisation, voire criminalisation du déplacement, plutôt que de se poser les bonnes questions et de trouver les (hypothétiques) bons remèdes.
Il me semble que nous en avons déjà débattu...
Pour en revenir au pont Daladier, je crois donc surtout qu'il a été construit à côté simplement pour s'épargner les frais d'un passage provisoire.
Pour revenir au cliché du jour, bien voir que l'ancien ouvrage semble intact et toujours fréquenté.
Possible que ces lourdes charrettes soient simplement en train de réaliser une épreuve de charge de la passerelle provisoire, qui serait alors à la veille de son ouverture au public.