Les dix-sept gargouilles de l'Office de tourisme
The seventeen gargoyles of the Tourist office
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Les dix-sept gargouilles de l'Office de tourisme
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Commentaires
ont plus ou moins souffert...
mais moi idiote je ne les ai jamais vue parce que jamais regardées MERCI
Beau travail de recensement.
Malheureusement, c'est comme à l'hôtel de Crillon, il y en a qui sont en mauvais état.
Au fait, sont-elles opérationnelles ?
À vérifier au prochain orage ;-)
Fichue mémoire ! je viens juste de me souvenir avoir noté dans le billet de l'hôtel de Crillon que l'Office de Tourisme possède, quant à lui, une gouttière qui fait le tour du toit !
enfin Tilia ça tombe sous le sens que ces gargouilles-là ne peuvent pas "fonctionner" : ça la ficherait mal si les touristes, venus chercher le soleil, se fassent arroser à l'office de tourisme un jour de pluie :-DDD
Heu pour les "pas d'ici" on pourrait pas avoir une photo générale de l'office du tourisme ? SVP ;-)
Ou je demande à M. Google ?
Mais peut-être qu'il y a des gargouilles sur plusieurs côtés ? (alors plusieurs photos ?)
Oui, c'est toi, Tilia, qui me les a signalées !
J'ai oublié de le mentionner ; je vais réparer ça...
Je viens d'aller voir... c'est fabuleux ! (je plaisante pas !)
Michel il faudra que vous me donniez le truc pour marcher le nez en l'air (et prendre des photos) sans vous casser la figure... ou le nez contre les gens ;-D
Non, on ne marche pas les yeux en l'air ! On jette des coups d'œil et parfois, on s'arrête.
Mais surtout, on a des ami(e)s qui regardent pour vous ! :D
oui mais moi je suis la seule dingue (oups pardon !) de mon pays , à voir des trucs "bizarres" et en plus à les photographier.
Heureusement que je suis loin de Montfavet sinon mes concitoyens m'auraient embarrée depuis longtemps :-DDD
Très intéressante cette note de lecture d'Alain Breton. Je ne sais pas ce que c'est qu'un trumeau mais une gorgue et un couvert si ;-)
J’étais tombé il y a quelques jours sur une vieille note de lecture de l’un des prix-faits de l’hôtel de Puget de Chasteuil (rue Bonneterie, face aux Halles), chef-d’œuvre peu respecté de Jean Péru, et dont la construction donna lieu à de très nombreux contrats entre 1694 et 1703 – donc exactement contemporain du bâtiment illustré aujourd’hui qui fut élevé à partir de 1700 par l’architecte Paul Rochas.
Donc l’un des prix-faits de l’hôtel de Puget, relatif à la façade orientale, stipule que cette façade se terminera « avec une corniche faite de grosse pierres à deux assises, creusées par-dessus pour faire une gorgue tout le long pour recevoir les eaux du couvert » et que « à plomb des trumeaux des fenêtres » on laissera des saillies en pierre pour faire des mufles « en y faisant un trou au milieu pour poser la trompette ».
Rien de tout ceci n’est en place, en effet quelques mois plus tard un changement de parti imposait la démolition de ce qui venait d’être fait et la reconstruction de la muraille sur les mêmes principes que ceux mis en œuvre par les frères Mangarel, maçons, à la maison de M. Raoulx. Un sujet dont il me semble que nous avons déjà discuté, en évoquant la maison à travée unique située à mi-chemin entre les deux…
Voici ton commentaire du 11 juin, Alain, à propos de l'hôtel de Crillon :
« Pour expliquer un peu à quoi servent les orifices creusés dans la bouche des masques… La toiture actuelle de l’hôtel Crillon est une reprise, qui a modifié les dispositions d’origine. Dispositions d’origine que l’on trouvait sur un grand nombre de bâtiments contemporains, et même au-delà – l’actuel Office de tourisme, ancien bâtiment régulier du couvent de St Martial et qui date très exactement de 1700, en est un autre exemple mais il en existe un bon nombre qui sont encore plus tardifs. Donc, au XVIIème et encore au XVIIIème, la mode était de couronner le haut des façades d’une corniche très débordante, qui donnait au mur en cet endroit une grande largeur. Cette largeur était mise à contribution pour y creuser une rigole qui recueillait les eaux pluviales, car, loin de venir s’appuyer sur la partie la plus extérieure de la corniche – partie qui est en porte à faux ! - , la toiture rencontrait au contraire la corniche plutôt vers l’intérieur. Evidemment, cette rigole sommitale avait besoin çà et là d’exutoires, qui prenaient la forme de courts tuyaux de plomb sortant de la corniche, et où le sculpteur se faisait un malin plaisir de placer un mascaron soufflant dans le tuyau comme dans un pipeau. Ces exutoires étaient dénommés dans les contrats de l’époque des « gorgues », mot qui a bien entendu la même racine que Gargouille. Il est clair que l’étanchéité de l’ensemble était toute relative, (ouverture des joints suite à un mouvement des maçonneries….) sauf à ce que la paroi intérieure de la rigole soit couverte de plomb bien soudé… ce qui explique qu’ici on ait finalement choisi de faire déborder les tuiles au-delà de la corniche. Donc en résumé à cette époque la « gouttière » n’est pas portée en avant de la toiture, mais est intégrée à la corniche, et les jets d’eau sont courts – pas de conduite qui descende jusqu’au sol ! – et se contentent de rejeter l’eau au-delà de la façade. »
Michel, tu en bégayes !
Juste pour finir d'être précis, la maison Raoulx est ce très beau batiment au 35 de la rue Bonneterie.
Quant au trumeau , ici il désigne le plein de maçonnerie qui sépare deux fenêtres d'un même étage. Logique de ne pas placer les "trompettes" à la verticale des fenêtres, si par hasard un vent maiicieux avait la mauvaise idée de rabattre l'écoulement des eaux vers la façade...
Pour en venir aux clichés du jour, je suis un peu étonné de la teinte généralement verdâtre des fonds. Je ne savais pas que les lions broutaient l'herbe...
Oui, curieusement les couleurs de la pierre ce sont révélées fantasques...
Je pense que des effets mêlant température de couleur, reflets et ombres des platanes et mousses sur la pierre en sont responsables.
Il y a eu un petit bug concernant la publication des commentaires. Je viens de recevoir le tien, Alain, mais je n'ai reçu aucun des deux identiques que j'avais postés sans succès et qui apparaissent maintenant. (Je vais en supprimer un.)
Ah oui ! Les platanes !
J'ai un peu tendance à les occulter mentalement car la partie du bâtiment sur le Cours Jean Jaurès est "un peu moins" d'origine que celle sur la rue Henri Fabre. En fait, c'est une approche très contestable dans la mesure où c'est l'ensemble du bâtiment qui est bidouillé. Lors de sa construction il s'alignait entièrement sur la rue - rue Calade qui descendait de St Agricol jusqu'aux Corps Saints, de nos jours rues Joseph Vernet et H. Fabre.
En 1856, le percement du Cours Bonaparte (ou encore Pétrarque / Jean Jaurès / de la République... et je me demande s'il ne porta pas aussi brièvement le nom du chef de l'Etat Français entre 1941 et 1944 ) trouva les constructions modernes de St Martial pile en travers de son chemin. Et l'on fit le choix surprenant de démonter pierre à pierre cette construction "presque" neuve (pas plus de 150 ans... mais à l'époque, on ne connaissait pas le placo-plâtre !) , pour la remonter pliée à angle droit selon l'alignement de la nouvelle artère. Et au passage, surélevée pour éviter les remontées d'humidité qui avaient été fatales au premier Musée de la ville, ce réhaussement expliquant la disparité des niveaux avec la corniche du portail de l'église, resté quant à lui dans son jus.
Cette petite digression vient téléscoper non seulement un fil récent qui traitait des vues anciennes de la gare (l'une d'entre elle montrant la percée du rempart et en arrière-plan le bâtiment de St Martial en cours de démontage), mais aussi celui qui nous a amenés sous terre et les pieds dans l'eau, dans le courant de la Sorgue.
En effet, le bâtiment de St Martial était centré sur un grand portail sommé d'un large fronton, avec une très curieuse entrée : sa grande porte s'inscrivait au fond d'un hémicycle concave rappelant, toutes proportions gardées, le grand pavillon du Palais du Belvédère au Vatican (Cortile della Pigna).
Cette disposition vraiment inhabituelle était-elle due aux particularités du terrain ? En effet, le bâtiment de St Martial avait été élevé sur l'eau, en couvrant la Sorgue qui était ici à l'air libre avant 1700. Or le plan des douves "visitables" que donne Franck Rolland montre qu'à l'emplacement de ce grand portail se trouvait une tour de l'enceinte du XIIIème siècle, dont la base aurait très bien pu servir de fondation, voire d'imposer ce parti architectural sans autre exemple dans la région.
Une piste à creuser...
Grand merci, Alain, pour toutes ces informations fort intéressantes.
Cependant, à propos de la toiture de l'hôtel de Crillon, mon insatiable curiosité demeure sur sa faim quand à expliquer le pourquoi du comment du muret longeant la toiture, à environ un mètre de distance du bord, muret percé d'une bonne vingtaine d'orifices circulaires répartis régulièrement sur toute sa longueur :
https://www.google.fr/maps/place/Avignon/@43.9462269,4.8078414,75a,35y,16.41h,45.04t/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x12b5eb8739bc9d07:0xe6429b6efa1d7b36!8m2!3d43.949317!4d4.805528
Une idée ?....
Tilia, l’hôtel de Crillon est un bâtiment très complexe dont la morphologie n’a jamais été étudiée de près – il suffit de voir sur Google les toitures autour des 4 ailes de la cour intérieure pour comprendre que la construction est le fruit de multiples campagnes, pas toujours cohérentes entre elles. Et si l’on a la possibilité de pénétrer dans l’immeuble, on constate facilement que les 4 côtés de la cour intérieure, bien que stylistiquement identiques, ne sont pas du tout appareillés de la même façon, trahissant une incontestable hétérogénéité.
Cerise sur le gâteau, pour de multiples raisons que je développerai peut-être un jour, je suis convaincu que la grande aile au Nord de l’hôtel, reconstruite entre le début de la Révolution et la Restauration, et qui, donnant sur la rue de la Croix, a longtemps abrité l’Archevêché, a fait partie de l’ensemble à qui il est organiquement lié .
Pour en revenir à l’aile sur rue, je pense qu’à une époque indéterminée, on a cherché à aménager son galetas et surélevé sa toiture à un seul versant au moyen d’un muret posé à l’à-plomb de la face interne de la muraille. Et les quelques rangs de tuiles que l’on voit en avant de ce muret ne servent qu’à couvrir la large corniche qui somme la façade.
On voit d’ailleurs sur des clichés aériens de 1926 que ce versant était pourvu à l’époque d’un ensemble de 6 chiens assis tournés côté cour (donc face au Mistral, bonjour les courants d’air ! ), c’est-à-dire à l’endroit où la toiture est la plus abaissée puisque visiblement les corniches de la cour intérieure sont plus basses que celles sur rue.
Nouvelle série de gargouilles plutôt intéressantes (11, si j'ai bien compté) sur l'Hôtel de Brantes :
https://goo.gl/maps/DchdZQtUg9Qt4L629
Tilia, je les ai toutes photographiées il y a quelques jours... !
Les grands esprits (prospecteurs) se rencontrent :D