Cent ans après le bateau-lavoir
A hundred years after the laundry-boat
Merci Guima !
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Cent ans après le bateau-lavoir
A hundred years after the laundry-boat
Merci Guima !
Commentaires
Plus personne sur la rive...
"Tout le monde sur le pont !"
Un siècle et demi avant cette photo, on ne se contentait pas de laver le linge dans le Rhône...
Un rapport de 1752, signé Maréchal (ingénieur du Génie à qui Nîmes doit ses Jardins de la Fontaine), évalue Villeneuve les Avignon en tant que place militaire et signale qu'on y trouve "deux puits publics et seize particuliers chez les bourgeois... l'eau en est très bonne mais on se sert plus volontiers de celle du Rhône pour la boisson..."
leur demanderais bien si elles veulent se charger de mon linge (ce serait plus près)
belle photo encore (enfin belles photos)
… en 1752 la chimie était moins omniprésente
C’est le plus connu de nos bateaux-lavoir, le plus grand et le plus fréquenté. Les photos nous en montrent plusieurs modèles et celui-ci paraît être le dernier. Il était fixé par des solides cordages et un ou deux longs mats couchés pour résister au courant lorsqu’il devenait vif. Les ormeaux, séchoirs dérisoires, sont mal en point, réduits à des moignons. Les piles du pont portent nettement les traces des dernières fortes crues. Dans mon commentaire d’hier je citais Jean Mazet à propos de ces bateaux-lavoirs. Il signale leur fin d’activité en 1925, les derniers vestiges ayant été emportés lors de la grande crue de 1935. « Deux de ces bâtiments étaient aménagés pour faire le lavage à genoux alors que le troisième l’était pour laver debout ». Son livre reproduit aussi une chouette photo des bugadières de Champfleury. On lavait au plus près de la ville mais aussi en Durance et le long de la Sorgue et de ses canaux. Il devait probablement être interdit de laver dans les puits et fontaines dont l’eau était utilisée pour faire la bugado elle-même. C’est le battage et le rinçage que l’on allait généralement faire à l’extérieur ou dans quelque baquet placé dans une arrière-cour. Dur métier que celui de lavandière. Genoux meurtris, mains abîmées, dos mis à mal, elles n’avaient pour seule consolation que de pouvoir échanger nouvelles et potins. Comme le faisaient les hommes. Mais au chaud du café ou de l’estaminet.
Ici, sur la Loire, à grands frais, nous en avons reconstitué un que nos édiles ont grand mal à faire vivre... Pas revivre, vivre !
On ne trouvera pas "bugade" dans le Larousse (mais on le trouvera sur Wikipedia !)
On ne trouvera pas non plus "bugadière".
Le Provençal, lui, offre bien sûr toute une famille de mots issus du verbe "bugada".
J'ai oublié (!) l'existence du lavoir municipal de Monclar, avec grand séchoir. A la louche 1890-1930. Sur les détails de la bugado lire l'article de Solange Lafont dans le Bulletin des Amis de Séguret d'août 1994.
Absolument impensable, Lou :
je n'ai pas ce bulletin sous la main ...
les mats couchés sont je pense des écouares, elles servent à garder le bateau à distance des berges de manière à ce qu'il ne repose pas sur la berge à la décrue, les péniches de la Barthelasse en sont équipées.
En français, "buanderie" vient de "buée".
En provençal, est-ce que "bugado" tire également son origine de "buée" ?
Comique :
http://en.wiktionary.org/wiki/bugado
:-))
Puisqu'on parle de lessive... Bugade, c'est aussi le nom du bâtiment nord-est de la Chartreuse de Villeneuve...
La salle principale comporte une vaste cheminée et un puits intérieur. Sa voûte est très sérieusement dégradée, effet probable de l'hygrométrie saturée sur les calcaires tendres de notre région. Pourtant la construction est récente, du moins le couvrement (XVIII°). L'usure des voussoirs tend à prouver que l'usage des locaux ne s'est pas interrompu à la Révolution, mais s'est poursuivi bien au delà, à l'époque où la Chartreuse était un village dans le village.
http://empereur-blog.fr/wp-content/uploads/2014/07/daniel_ridgway_knight_a3516_les_lavandieres_wm.jpg
http://objets.autrefois.free.fr/photosG/IMGP0483.JPG
né au moulin Notre Dame dans une vieille ferme familiale depuis 1800 et des poussières, je me souviens que ma grand mère me racontait que avant la guerre(1ére ou 2éme ?) elle faisait la lessive dans la petite roubine qui passait à coté; aujourd'hui disparue sous le lotissement du hameau saint Gabriel elle devait utiliser une de ces planches.
j'aime bien cette gravure!
L'article en lien ci-dessous est des plus intéressants, il relate en détails et en images les différentes étapes du déroulement de la bugado :
http://www.les-fileuses.com/dossiers/dossier.php?val=72_bugado
le lavoir de Monclar a continué d'exister après 1930, je souviens de l'avoir vu ;
il était situé derrière l'école des filles , par la suite on y trouvait entre autres le siège de la CGT FO, l'association Léo LAGRANGE........
Bravo et merci à Tillia pour ce lien
Un "bug" c'est un peu un grain de sable dans les rouages.
C'est un peu aussi comme une "bougnette" sur le tissu... :D
Personne pour répondre à ma question :
En français, "buanderie" vient de "buée".
En provençal, est-ce que "bugado" tire également son origine de "buée" ?...
Pas trouvé pour l'instant. Voici les étymologies selon Mistral :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74854/f399.image
Bon courage...
Personnellement, j'ai spontanément envie de rapprocher "bugado" de "begudo".
En effet, dans les deux cas, il s'agit de s'imbiber de liquide...
à bugado le Petit Pichot nous renvoie à embugada qui ressemble bien à embuée
Embuga = imbiber, justement !
les groupes folkloriques ont bien contribuer à évoquer cette tradition:
https://www.youtube.com/watch?v=bKLsFaxj6h4
https://www.youtube.com/watch?v=feoNhx11TQo
Michel, tu veux parler des "vapeurs" de l'alcool, sans doute ;-)
Gallica me déçoit un peu, sur son site il n'y a que le tome 1 du dictionnaire de Mistral... et il s'arrête à "F"
Je voulais vérifier le terme "tubiero" donné comme traduction du français "buée" dans la seconde partie du Pichot Trésor ...
et bien c'est loupé ! dans la première partie du Pichot Trésor on ne trouve pas "tubiero" :-((
"Tubiero" se trouve bien dans Lou Tresor dóu Felibrige" :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7486f/f1069.zoom.r=Lou%20tresor%20dou%20felibrige.langFR
Mais je reste convaincu qu'à l'origine, "buga" veut dire "boire"...
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/77/Villeneuve_les_avignon_chartreuse_bugade.jpg
La bugade de la Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction à Villeneuve-lès-Avignon
J'ai visité ce lieu au début des années 70 quand il était à l'abandon, sombre et humide.
Ça ne doit pas être bien loin que Gérard Gelas aurait dû donner sa pièce "La paillasse aux seins nus" en 1968.
Guima: j'ai trouvé 1932 comme année de fermeture définitive du lavoir de Monclar.
Michel: le bulletin. Effectivement impensable. lol !
Tilia Michel: pour vous mettre d'accord j'ai envoyé à Michel un scan du Trésor.
pourtant je me souviens bien de ce lavoir situé à l' école des filles de Monclar où ma sœur était scolarisée.(années 40/50)
On lit à la fin de la définition de "bugado" dans "Lou Tresor dóu Felibrige" :
« Le mot bugado vient de "bou", "bouc", trou, parce que la lessive est proprement l'eau qui passe par le trou du cuvier. »
Donc, il s'agit bien de boire ! (cuvier = gosier !)
imbiber en provençal se dit bien embuga ou embéure ou esbéure (le petit trésor)
je n'ai pas résisté! (pour boire)
http://www.annot-histoire.com/ai%20begu.html
Guima: oui, c'est bien là. L'activité s'est arrêtée en 1932 et on ouvert (à l'étage, là où était le séchoir ?) une ou deux classes pour filles. Cette histoire d'eau donne soif, d'autant plus que le temps maussade me coince à l'oustau. Je vais m'en jeter un.
il me semble qu'il y avait aussi une usine de la société des eaux.
pour le lavoir je ne me souviens que d'un emplacement en R.D.C. pas souvenance d'un étage mais depuis ce temps les souvenirs s'estompent
à la bonne votre!
pour l'usine ce lien apporte de l'eau au moulin
http://www.e-corpus.org/notices/37341/gallery/364290/fulltext
Oui, mais cela ne situe pas précisément le "puisard de Monclar". On y installa une machine élévatoire en 1895. Dans "Lis aigo de Moun-clar", écrit en 1912, Bruneau milite pour le captage de ces eaux tout en soulignant les risques de pollution. On abandonnera effectivement ce site de pompage suite à de nombreux cas de typhoïde. La brochure, en provençal, signale aussi la sortie souterraine de cette nappe au niveau du four à chaux (cf la rue du Four près de Sainte Anne). Plus étonnant pour moi ceci: "lis aigo..arribarien ansin (il est fait allusion semble-t-il à un forage ou une prise au canal Puy), per sa pènto naturalo, au moulin Nosto-Damo". Moulin où l'on envisageait de créer une "usine hydraulique" ???
rien ou presque n'a changé sauf la rivière qui a monté !!!