La façade orientale cent ans après
The eastern façade hundred years after
Sur une idée de Frédéric Viallon.
Cliquer sur une des deux images du bas pour agrandir et lire les noms des tours.
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La façade orientale cent ans après
The eastern façade hundred years after
Sur une idée de Frédéric Viallon.
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Commentaires
et me calmer devant ces re-créations de créneaux en pensant que cela donne du travail aux tailleurs de pierre, merveilleux métier qui ne doit pas disparaître, mais tout de même...
Cherchons bien. Comme un jeu des sept erreurs. Plus de créneaux et cependant que je sache Richelieu n'est pas passé ici !
L'armée qui occupait encore les lieux au début du XX° siècle, voyait l'harmonie dans les percements réguliers des fenêtres, bien alignées et toutes de dimensions "règlementaires".
Nos architectes modernes voient cette harmonie dans le rythme binaire des créneaux, un plein, un vide, un plein, un vide... Nul doute qu'il s'agit des ravages de l'informatique...
Ceci étant, quelques remarques :
1) un cliché ancien un peu plus... ancien (avant 1899) aurait montré la tour de la Campane tout aussi décrénelée que les autres. C'est par là (et la chapelle de Benoit XII, voir nos récents échange sur le cloître devenu chemin de ronde) que Revoil avait commencé.
2) Pour nos créneleurs modernes, il reste du travail sur la tour Saint-Jean
3) Les deux clichés (bravo pour la rigoureuse superposition des points de vue) sont pris, si je ne m'abuse, du sommet de la tour Saint-Jean - l'autre, celle de la place Pie - . On remarque comme d'hab l'inexorable montée des toitures...
Dans nombre de salles du palais, l'armée avait créé deux étages dans un.
On le constate ici avec les fenêtres de l'aile de Benoît XII et de la tour Trouillas.
J'aurais pu mentionner également la tour de l'Étude, contre la tour des Anges, à droite.
Mais elle se discerne tellement peu que je l'ai oubliée !
Je crois que j'avais confondu la tour de l'Etude avec la tour des Etuves (c'est un autre nom de la tour de la Garde-robe) quand vous aviez montré une vue identique mais moins rapprochée, il y a un an.
La vue de l'album Laincel montre qu'au XVII° siècle le palais avait déjà par endroits perdu son crénelage : http://www.fondation-calvet.org/avignon/fr/photo , 4ème et dernière galerie, 2ème reproduction (... Michel peut certainement faire plus simple pour y accéder !).
L'arrière de la grande Chapelle a-t-il jamais été crénelé ?
Ce dessin permet aussi de comprendre le brusque dénivelé à mi-chemin entre les tours Saint-Jean et des Anges : c'est le rattachement à l'aile du conclave qui donne sa hauteur à la partie droite (grand Tinel), alors que la zone gauche, qui correspond à la chambre de parement, est un bloc intermédiaire indépendant.
Je ne savais pas que le musée Calvet avait numérisé tout ça.
Merci Frédéric, je rajoute la version XVIIe siècle !
Le crénelage porté sur les (très nombreux) dessins du Palais dans l'album de Laincel est relativement intact, c'est surtout au niveau de la tour St Laurent qu'il y a des manques.
En fait, ce qui change à mon sens assez significativement la silhouette du Palais sur ces vues par rapport à notre époque, ce ne sont pas les créneaux, c'est l'absence de châtelets sur les tours de la Campane et de Trouillas. Sans parler de la tour de la Gâche qui a été sérieusement abaissée !
Quant aux raisons de la disparition des créneaux, pas besoin d'aller chercher Richelieu : c'est le temps et la vétusté, tout simplement, alliés au budget ridicule dont disposaient les Vice-Légats pour entretenir la bâtisse, qui ont eu raison de toutes ces excroissances.... De tous temps, il a été moins onéreux d'abattre que d'entretenir et restaurer !
La superposition des trois vues montre que les points de vue Laincel et Benoit sont parfaitement identiques (Michel, c'est bien la tour St Jean de la place Pie ?) .
Par contre, je me demande où le photographe de la Belle Epoque a bien pu aller se percher... la face sud de la Grande Chapelle semble accuser un point de vue plus rapproché du Palais. Je tenterai un montage graphique pour voir s'il peut s'agir de la tour de l'Auditeur ou de celle dite bien à tort de Venterol...
A ce sujet, je confirme que dans la vue de Martelange récemment mise en ligne (Est de la ville), la grosse tour au centre est bien celle qui s'élève au millieu de la maison du Roi René...
Alain, j'ai pris ma photo depuis le haut du parking des Halles. L'axe de prise de vue est le même qu'avec la tour St-Jean-le-Vieux dont l'accès à l'escalier est interdit pour raisons de sécurité.
Concernant la tour de la Gâche, que l'on voit dépasser à droite de la tour St-Laurent sur le dessin de Laincel, il est assez difficile aujourd'hui de supposer la présence d'une tour à cet endroit là !
À regarder le dessin de Laincel dans son intégralité (cliquer sur la photo du haut), il semble que son point de vue ait été beaucoup plus éloigné, sur une butte naturelle. ???
La seule hauteur proche de ce côté-ci est la colline de Montdevergues. D’où il est impossible de voir en détail. Laincel n’avait-il pas tendance à enjoliver ses vues en ayant l’air de se placer en quelque endroit naturellement élevé et d’aspect champêtre ? J’en veux notamment pour preuve ses dessins de Saint-Didier, dont le bas, à gauche, est barré par une colline partiellement boisée, mais aussi Saint-Lazare, Saint-Ruf, Montfavet etc.
Le seul moyen de comprendre les dessins de l'album de Laincel, c'est de procéder à une triangulation des angles de vue sur des points caractéristiques.
Moyennant quoi, on s'aperçoit que ces points de vue sont souvent en surélévation mais pas vraiment "lointains". Néanmoins, bien des vues ont pour caractéristique commune un angle de champ extrêmement fermé. Conclusion : les dessins ont été faits à la lunette.
(Michel, quelles est la focale qui permet d'obtenir le même angle de champ que la vue Laincel ? Ou, autrement dit, quelle est la focale de la photo moderne, si elle ne constitue pas un détail d'un cliché plus large ?)
Et, comme pour tout dessin fait à la lunette, les avant-plans sont peu exploitables et très souvent le dessinateur les a remplacés par une pseudo-végétation de fantaisie (cette remarque vaut pour nombre de dessins de l'album).
De toutes façons, je conserve mon idée de faire un peu de triangulation sur ces vues, pour en avoir le cœur net ! Notamment, si la vue moderne est faite du parking des Halles, celle belle-époque qui est un peu plus "en avant" doit être sur la tour St Jean... Il faut que je vérifie !
Pourquoi pas la lunette pour cette vue. Mais apparemment pas pour la plupart des autres (voir Gallica et aussi Images du Vieil Avignon) car il ne pouvait y avoir de poste d’observation élevé par exemple pour St Véran ou St Lazare. Laincel me paraît vouloir mettre une touche de romantisme en garnissant son premier plan. C’est presque toujours à gauche. Pour St Véran il y a des rochers, idem St Lazare, Saint-Ruf. A mon avis pas de recul possible ici ou alors tout était masqué par les arbres des bois environnants. Laincel devait relever les détails de près puis parfaire son travail plus loin ou "comme de plus loin". Pour Saint Véran (et quelques autres) c’est flagrant : il est censé être en hauteur derrière l’abside, tournant le dos à la plaine..
Alain, je ne me souviens plus de la focale que j'ai utilisée... en tout cas, le résultat est très comparable entre le dessin de Laincel et ma photographie !
Il est possible aussi que Laincel ait dessiné sur un cadre vitré par transparence ou par projection optique sur le papier. Il y avait des techniques pour ça à l'époque.
Pour la focale, dommage... quoi que dans l'EXIF du cliché original ?
Pour le reste, je dois vous dire que j'ai failli, il y a un peu plus de 20 ans, publier l'Album de Laincel dans sa totalité (le projet a capoté bêtement... comme d'autres). C'est dire que j'ai regardé chacune des 300 (et plus) vues sous toutes leurs coutures, et ma conclusion est celle que j'ai indiqué plus haut - fondée sur quantité d'exemples. Sans parler de certaines légendes très révélatrices !
Il est par contre exact que certains dessins font appel à une technique plus traditionnelle.
Le sujet est passionnant, on en reparlera si vous voulez...
Mais je maintiens que, si Martelange et l'anonyme de Laincel - le Marquis n'est que le donateur de l'album à Calvet, 200 ans après qu'aient été dessinées la plupart des vues - avaient été photographes, Martelange aurait été le roi du grand-angle, et "Laincel" celui du téléobjectif !
Oui, Alain : focale 11 mm.
Mais, 11 mm sur un appareil numérique, à quoi cela correspond-il sur l'objectif d'un argentique ? Car cela dépend de la taille du capteur numérique... Et toutes les descriptions correspondant à mon APN ne donnent que des équivalents 24x36 !!!
Et l'APN en cause, c'est quoi ? Sans vouloir être indiscret...
Et sur le cliché original, le palais représente quel % de la largeur ?
Nikon S9100.
Sur le fichier original, la photo publiée ici est large de 3150 pixels sur 4000.
En fait, je m'étais trompé de vue. La focale est de 9 mm.
Ca y est, c'est reparti ! On vous donne une gentille petite vue du palais, tout ce qu'y a de plus classique, voire plan-plan, et nous voilà obligés de vous suivre sur de sombres histoires de focales numériques comparées aux lunettes du XVII° siècle ...
Je me répète peut-être, mais vous pourriez comme marqueur musical remplacer la Coupo santo par une version d'"Etonnez-moi, Benoî(i)t" !
Le S9100 est réputé sortir des clichés 4000 x 3000 pixels (pile) via un objectif 4,5 - 81 mm, équivalent d'un 25 - 450 mm en 24x36...
Soit une focale de (pile) 50 mm pour le cliché en cause, ce qui ne me satisfait guère... je vais profiter d'un passage aux Halles pour revoir la scène avec mon APSC....
Frédéric, j'ai retiré le lecteur de la Coupo Santo de ma page il y a assez longtemps maintenant. Comment se fait-il que vous me proposiez de le remplacer ?
Maintenant, je serai curieux de connaître plus avant les raisons qui font que je pourrais vous étonner et qui justifieraient de porter en emblème cette chanson !
Cette histoire de lunette m'intrigue vraiment. Je me repenche sur les quelques Laincel que je connais. Saint Véran: pas d'élévation possible disais-je car Montfavet est trop au sud-est. J'avais oublié la Tour d'Espagne chère à Alice Cluchier (que tu a évoquée peut-être). Je viens de vérifier que l'angle de la "prise de vue" du couvent-chapelle passe grosso modo par la tour (depuis axe de la chapelle). On est précisément à 3,25 km. Suffisamment proche pour un examen détaillé ? Reste le problème du probable rideau d'arbre, Montfavet n'était pas qu'une zone de prés à l'époque. Autre question, l'album Laincel est apparemment composé de dessins d'au moins deux voyageurs-artistes. M. Breton a-t-on pu répartir les dessins par auteur ? Peut-être qu'il n'y a n'avait qu'un qui utilisait la lunette.
Je ne répondrai qu'à la deuxième question - la première renvoie à une analyse que j'ai justement en cours, vu que j'essaye de remettre à la sauce actuelle l'ensemble des observations faites il y a 20 ans sous forme moins moderne (en clair, informatique contre fiches cartonnées et papiers...).
Il y a effectivement plusieurs mains dans l'Album de Laincel, et même plusieurs albums puisqu'outre les deux tomes conservés à Avignon, il y en a un autre à l'Inguimbertine, sans parler des dessins que l'on voit passer en vente ça et là (il y a une dizaine d'années, quelques vues du château de Grignan ont été acquises par la conservation de ce monument).
Si l'on écarte les mains réellement étrangères à l'album - j'y reviendrai - , il reste 2 qui ne sont en rien contemporaines. La première se voit sur des dessins situés dans une plage d'une vingtaine d'années : de 1650 (vue présentant le fort St Martin au Rocher des Doms avant l'accident fatal de cet été là) à 1671 (date portée sur certaines vues, dont Le Beaucet). L'écriture des légendes de cette série est homogène, très XVII°, mais comporte des erreurs curieuses (Collège des Jésuites pris pour le couvent des Récollets, couvent de la Visitation pris pour le Noviciat des Jésuites, etc. etc.).
La seconde main est visible sur des dessins datables de l'époque révolutionnaire (date 1790 sur une vue de Valréas), mais très curieusement cette seconde main se retrouve à la fois sur des originaux et sur des dessins qui sont des copies de la série précédente (porte d'Orange à Carpentras, par exemple...). Cette seconde main, dans ses dessins originaux, ne semble pas avoir utilisé les mêmes méthodes de composition que la précédente, et les quelques vues que l'on pourrait qualifier de "téléobjectif" sont peut-être des copies de vues antérieures faites à la lunette, qui auraient disparu...
Il y a enfin dans l'album des dessins étrangers à la série, et même une ou deux gravures. Parmi les dessins, l'arc d'Orange numérisé par le musée Calvet, qui porte la mention "du Poussin" - pour mémoire, Poussin est passé dans la région et on lui doit un lavis du Portalet, cette porte qui s'élevait à angle droit des remparts et fermait le port d'Avignon, un peu au-dessus de Saint Lazare. Ceci ne saurait bien entendu suffire pour authentifier l'attribution...
On trouve également des dessins attribués à Nicolas Mignard, mais qui sont en réalité de son fils le Chevalier Pierre II dont on reconnait l'élégante écriture (on voit aussi très clairement que la prétendue signature Nicolas Mignard est un faux, le prénom ayant été maladroitement ajouté après coup).
Oh, merci ! Je suis sûr que ce sujet serait l'occasion d'une passionnante communication de votre part (clin d'oeil à celle que vous ferez le 7 janvier...).
Merci, c'est effectivement un sujet à creuser... et Van Banken, ce n'est pas le 8 janvier plutôt que le 7 ?
Alain Breton ? Communication ? Van Banken ? 7 janvier ? 8 janvier ?
Non, j'ai confondu, c'est bien le mercredi 7 janvier...