Quarante-neuf ans après 30 rue Balance
Fourty-nine years after Balance street 30
Photo Mario Atzinger, 1965. AMA 57Fi16. |
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Quarante-neuf ans après 30 rue Balance
Fourty-nine years after Balance street 30
Photo Mario Atzinger, 1965. AMA 57Fi16. |
Commentaires
Un monde factice...
c'est vraiment une reconstitution ? ou une invention à la Violet Leduc
À y regarder de plus près, il semblerait bien que la niche était déjà là avant.
On dirait même qu'elle était occupée par une statuette...
« Ce quartier est de peu de valeur, la plupart des
logements sont médiocres et sans confort ; c’est un
quartier en paupérisation progressive depuis
longtemps, occupé de plus par des étrangers »
Henri Duffaut maire socialiste d’Avignon en 1975.
Ces belles paroles sont à lire ici dans cette très détaillée présentation faite par l’architecte Christophe Margueron. J’avais vu il y a quelques années une expo à la Cité de l’Architecture où l’opération de La Balance était montrée en exemple (en bon ou mauvais, je ne sais plus…). Plans, dessins et photos sont des plus intéressants. On y voit le projet Pouillon dont Alain Breton nous avait déjà entretenu.
http://portaildocumentaire.citechaillot.fr/userfiles/file/margueron.pdf
Précision: les propos attribués au maire concernaient le quartier des Infirmières (d'où le rappel de la présence de nombreux étrangers, les italiens essentiellement), mais auraient pu tout aussi bien s'appliquer à la Balance.
Le côté "bricolé" de la "reconstitution" effectuée, comme nous le démontrent AB et Frédéric Viallon est stupéfiant. Et cet occulus, un peu plus bas dans la rue... Pour faire "à la Franque" ?
La niche occupée ??? En tous les cas c'est bien la seule chose qui ait l'air d'avoir été là avant. Sinon, cela voudrait dire que les belles fenêtres étaient recouvertes.
Merci pour ce document passionnant, Lou.
Je retiens la conclusion de la page 40, où tout est dit (dans un français approximatif, certes, mais dit quand même...) :
"" La Balance a représenté un baptême du feu, à la fois pour une administration, celle des Affaires
culturelles, et pour une loi, celle sur les secteurs sauvegardés. Dans les deux cas, cette expérience a été
constitutive pour de futurs interventions, mais en revanche ni la loi, ni l’administration n’ont réussi à
« ressusciter » la Balance.
Cette bataille a également mis en lumière les rapports de force existants sur l’aménagement entre les
différentes directions de l’Etat. Les démolitions ont été rendues possibles car les différents services ne
poursuivaient pas les mêmes objectifs et se trouvaient tous, y compris les Monuments Historiques, désarmés face au phénomène des quartiers anciens.
Seule la ville à fait preuve d’une formidable constante pendant 30 ans, souhaitant à la fois édifier un quartier de standing, et gérer seul ses aménagements. Dans ce but, elle a mis en place des outils opérationnels comme les SEM qui lui permettent de s’affranchir, sur l’intramuros exclusivement, des services opérationnels de l’Etat.
Toutefois, la mise en place de ces structures contrôlées par la municipalité ne s’accompagne pas d’un projet global qui puisse enrayer le déclin de son centre ville ""
Au passage, on remarque, page 22, ce à quoi nous avons échappé, le premier projet Badiani...
Et au final, quelques vues aériennes diagonales qui révèlent la vraie nature de l'opération : une reconstruction radicale, totale, violant le parcellaire ancien et où la seule concession au site prend la forme d'un pullulement de toitures sensé retrouver l'esprit du "velum" devant le Palais...
J'avais longtemps cherché LE détail révélateur : c'était la niche !
Je crois que l'hypothèse d'utilisation de la façade qui faisait face au débouché de la rue de la Monnaie pour recréer le n°28(Paribas) est confirmée par le fait que le plan de recensement des monuments historiques de 1958 reproduit p.20 du dossier fourni par Lou nous montre une "inscription au casier" (??) le long de la rue à cet endroit.
Quels pourraient être les trouvailles archéologiques correspondant aux deux points juste à côté ?
!!! Benoît, vous y êtes : pp.83à 86 !!
Frédéric, je suppose que "inscription au casier" signifie "inscription à l'inventaire supplémentaire", mesure de protection un peu moins contraignante que le classement.
La surcharge seulement périphérique pour les 15 et 17 montre que cette mesure ne touchait que les façades.
Ce qui, en effet, confirme l'hypothése d'une tentative de "pastiche" lors de la reconstruction de l'immeuble sis en face, bravo !!!.
L'immeuble "déclassé pour pouvoir être démoli se trouvait au n° 41, en face du restaurant Le Mesclun. Il a été rasé en 1959, en même temps que ceux qui lui faisaient suite.
Les trouvailles archéologiques sont, très vraisemblablement, celles que mentionnent Gagnière et Granier dans "Avignon de la préhistoire à la papauté" : fouille de l'ilôt O, effectuées en 1964, époque où l'on commence à excaver le "terrain vague" central. Je sais bien que le plan publié page 20 est réputé dater de 1958, mais il semble que le même fond de plan a été utilisé par l'auteur primaire (Rigaud, en 1981) pour y reporter les différents projets au fil du temps que l'on voit au pages 14, 20, 22, 29, etc..., pas impossible qu'il ait intégré une donnée postérieure.
Conclusion collatérale de tout ceci : les photos où l'on voit l'esplanade centrale libre jusqu'aux façades paires de la rue Puits de la Reille sont donc postérieures à 1959 et antérieures à 1964.
Merci Frédéric !
Cette publication appelle deux commentaires de ma part :
— J'ai apprécié l'extrême délicatesse qui consiste à me piller sans m'en avertir,
— Il y a des erreurs dans les légendes.
À noter également que Benoit, patronyme, ne prend pas d'accent circonflexe sur le "i".
Frédéric, je t'en prie, appelle-moi Michel... :D)
Et pourtant, Alain, cette photo date des années 70 :
http://avignon.midiblogs.com/media/02/02/1365019308.jpg
Si l'on considère cette comparaison :
http://avignon.midiblogs.com/archive/2012/09/09/setanto-an-apres-48-carriero-balanco.html
on s'aperçoit que les façades anciennes étaient en recul et que du bâti avait été plaqué contre ces façades.
La façade avec ses ouvertures à meneaux reconstitués visibles aujourd'hui était donc peut-être dissimulée derrière la façade de la boulangerie de 1965. (Auquel cas, le cadrage de ma photo n'est plus correct.)
Désolé, dans l'excitation du moment je n'ai pas fait attention et j'ai été influencé par le fait que le week-end est souvent placé sous le signe de l'écoute ou de la réécoute d'"Etonnez-moi, Benoît" (excellente émission de musique légère de Benoît Dutreutre sur France-Musique) ... ou alors dois-je invoquer un possible virus transmis par Tilia entraînant la confusion des prénoms et patronymes !
Le "pillage": tu devrais être plutôt flatté de voir à quel point ton blog et lu et apprécié. Et c'est vraiment mérité. Il constitue souvent, au delà de la simple "information", un lieu d'échanges et de partages.
N'oublie pas que tu as toi-même écris ici que tout ce qui était sur internet était "public". Margueron ne t'a pas "volé" tes photos. Il les a utilisées en citant la source. A moins que ta position sur l'utilisation de ce qui est mis en ligne sans restriction ait été un peu trop "benoîte" à l'époque ! (avec l'accent !).
Pas du tout d'accord, MICHEL, pour voir des façades anciennes en recul avec placage moderne : je crois que l'alignement est le même, que ce sont les façades d'origine et que sur la publication du 23 septembre 2012 ce sont à gauche les derniers lambeaux de mur du côté ouest (impair) qui donnent l'impression d'un décrochement, d'autant plus que l'emprise de la rue a été élargie, toujours sur le côté ouest.
Michel, quant à la notion d'esplanade centrale libre... persiste et signe, dans ce cliché indubitablement des années 1970, le photographe a le dos plaqué au "monstre blanc", l'esplanade centrale est donc bien loin d'être libre !!!
Et pour ce qui est du bâti plaqué... je ne comprends pas ! Dans la photo Molinard du n° 48, les vestiges étayés sont ceux d'un immeuble des n°s impairs de la rue - ici encore, le photographe pour prendre du recul est entré dans un "trou". Et la façade ancienne est très exactement dans l'alignement de la façade moderne (et réciproquement !).
Je dirai même plus (après André Breton, voilà les Dupondt...), le n° 48 de la rue est, sur le plan cadastral ancien, très exactement en face du 39... conclusion : les vestiges (à peine) visibles à gauche du cliché Molinard sont ceux du n° 41, cette fameuse maison CLASSEE que l'on a déclassée en 1959 exprès pour pouvoir la raser !
Bien sûr, Lou, je suis pour le partage numérique et mes publications sont en libre accès et libre copie.
Bien sûr, Lou, mention de l'origine a été inscrite.
Mais j'aurais pensé sinon qu'on me le dise, qu'on m'envoie un lien vers ce travail...
Frédéric, Alain, j'ai compris ! Je me range à vos raisons !
Michel, Frédéric à raison pour l'alignement. À gauche de la photo ancienne, entre un pan de mur au premier plan(côté impair) et les façades du côté pair, il y la chaussée de la rue Balance. Ce qui donne l'impression d'un décrochement, moi aussi j'ai failli me laisser prendre à cette illusion d'optique :-)
Pour les "emprunts" je comprends que tu aurais aimé être averti de l'utilisation de tes photos, même si leur source est indiquée.
Flûte ! nos commentaires ce sont croisés :D
Heu, un peu compliqué tout cela, je m'y perd. Pour essayer d'y voir plus clair et pour ceux que cela intéresse je t'envoie par courriel:
-le plan d'alignement Pamard (milieu XIX)
-le plan dont parle Alain B. (je suppose que c'est celui ci, merci Alain de me le confirmer car moi je l'ai en page 26)
-une photo tirée du même ouvrage des deux G. (Pas le dancing, Gagnière et Granier).
Lou, "le" plan, c'est celui que j'avais fait passer à Michel il y a deux ans, plan d'alignement Pamard je pense :
http://avignon.midiblogs.com/images/Balance2a_.jpg
Ce plan d'alignement semble avoir servi pendant un bout de temps aux services de la ville, puisqu'on y voit quelques mentions manuscrites modernes "démoli"... etc
Le plan que j'ai fait passer est beaucoup moins précis. Il indique surtout l'importance des alignements demandés en 1854 dans ce quartier. Les démolitions ont dégagé l'espace jusqu'à la tour de la livrée de Mirault. N'aurait-il pas été plus intéressant de garder cet espace qui permettait de mettre en valeur cette tour plutôt que de nous construire ce qui n'est finalement qu'un décor "à-peu-près" ?
Voici les 3 documents que me fait parvenir Lou :
Un premier plan :
http://avignon.midiblogs.com/images/30%20rue%20de%20la%20Balance.jpg
Un second plan :
http://avignon.midiblogs.com/images/30%20rue%20de%20la%20Balance%20%281%29.jpg
Une photo du chantier (dans laquelle je ne reconnais pas le n°30 !) :
http://avignon.midiblogs.com/images/30%20rue%20de%20la%20Balance%20%282%29.jpg
Michel, la boulangerie a sa devanture murée sur la photo tirée du G&G. C'est l'immeuble en plein dans l'axe, dont le mur en retour est appuyé de deux contreforts faits de pierres de remploi.
Dans le même ouvrage, il y a un autre cliché, pris sensiblement du même endroit et à la même date, mais cadré plus à droite, on y voit la tour de Mirault avec au devant son "trou" et son poteau EDF...
Lou, le "trou" de la livrée de Mirault est bien antérieur à l'affaire politico-économico-culturelle de la reconstruction : comme j'en donnais hier le détail, les immeubles des n° 20 à 28 de la rue (soit entre le bâtiment classique conservé qui fait le coin de la rue de la Monnaie, et la boulangerie), pour partie propriété de la Ville, pour partie propriété privée, se sont effondrés durant la guerre (le 20 en 1942, les autres menaçaient ruine l'année suivante), et les démolitions-confortements ont été faits dans l'urgence. Cf notamment Archives municipales, 1W2 f° 378, conseil du 25 février 1944 où l'on régularise à postériori les marchés passés.
Merci pour tous ces renseignements, j'en ai appris beaucoup ! Une vraie saga que l'histoire de ce quartier de la Balance. Je vais me replonger dans les souvenirs du Dr Guérin à ce sujet.Si je retrouve le bouquin...