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La fenèstro souleto de la fèsto di lumiero

La fenêtre seulette de la fête des lumières
The lonely window of the feast of lights
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Commentaires

  • Tu veux dire vraiment la seule ? :-(

    Nous hier soir, nous avons fait de la lumière à l'intérieur avec un excellent atelier de conversation anglaise !

  • C'est la seule lumière individuelle extérieure spécifique pour le 8 décembre que j'ai vu ce jour-là. Mais je n'ai fait qu'une petite promenade dans quelques rues de l'intramuros...

    J'aimais voir les rues parsemées de ces lumières posées sur le bord des fenêtres.

  • Alors quoi, tout fout l'camp ?
    Ca me disait bien pourtant, les petites lumières partout sur les rebords des fenêtres...

  • je ne savais pas qu'Avignon avait la même tradition que Lyon (avant que les officiels s'en empare) le ferais avec coeur, mais nul ne le saurait sauf moi.
    Quiète la fenêtre

  • Une seule fenêtre? je suis stupéfait...
    On ne parlait pas à l’époque de « Fête des Lumières », l’expression est venue tard je pense. On fêtait la Vierge Marie, même si l’on n’y croyait pas. Comme l’on fait pour la Bonne Mère à Marseille.

    Toutes les fenêtres, du plus modeste carreau au large balcon bourgeois, se garnissaient de lumignons. Les rues ruisselaient de petites flammes jetées aux regards ébahis des enfants sous l’œil fier des habitants d’une ville dont le centre se couvrait de lumière dansante. Les yeux pétillaient de joie tout autant que les cœurs battaient, car je ne sais comment le dire, il y avait dans l’évènement quelque chose de transcendant qui tenait de la fête populaire, de la foi religieuse, de la communion de tout un peuple citadin qui se pressait, se mélangeait, en riant, chantant, faisant la nique à des étoiles jamais trop vues depuis nos rues étroites. Dans l’église des Carmes, ma paroisse, les bougies allumées étaient en si grand nombre qu’il fallait parfois les éteindre pour éviter que la chaleur ne les fasse fondre. Les plus nombreuses n’étaient pas sur l’autel de la Vierge, mais étaient dédiées à Saint-Antoine de Padoue, quartier des Italiens oblige…Sur le cours Jean Jaurès, place de l’Horloge, place Pie les platanes s’enguirlandais de lampes multicolores. Nous venions aussi y admirer les grands sapins de Noël que la mairie avait installés. Peu de familles en avaient chez elles mais la mode de cet arbre garni gagnait de plus en plus la Provence. Chaque famille, croyante ou mécréante préparait par contre la crèche (au dernier moment pour les plus pratiquants) et dans mon quartier les plus enragés étaient des militants communistes qui plaçaient bien en évidence un santon lisant La Marseillaise, le « Grand quotidien régional de la démocratie » comme indiqué sous le titre, encore aujourd’hui peut-être. Ce qui ne manquait pas de mettre en rogne leurs voisins les plus bigots.

    Mais la grande affaire c’était le concours de vitrine du Dauphiné Libéré. Les commerçants s’y préparaient des mois à l’avance. Il fallait trouver un thème, des décors, et plus que faire joli, créer en se démarquant des autres tout en épatant le chaland. L’on jouait du coude pour admirer les vitrines de Rullière, de l’Epicerie Parisienne (rue de la Ré), de Chabas, Noséda, des pâtissiers et confiseurs Gouas, Ribas, Poutet. Celles des marchands de jouets nombreux à l’époque. L’on boudait le magasin Georges (restau chez Nanni) , suspect de collaboration pendant la guerre, mais l’on se bousculait devant celle de Manufrance qui avait en sus le mérite d’avoir des jouets « éducatifs ». La clique, des Enfant du Rhône, garnie de forts clairons, parcourait les rues suivie d’une nuée d’enfants, les halles bruissaient encore des rumeurs de la matinée, chez Olivier (Le Cid), à La Civette, toute une faune d’artistes se cherchait dans un nuage de fumées de cigarettes : l’Opéra, l’Ambassy (Les Ambassadeurs) faisaient le plein pour ces fêtes…Mais là, tout commence à se mélanger dans ma tête, j’étais petit garçon dans ces années 60, il vaut mieux que j’arrête car je suis bavard de la plume (tu as pu t'en rendre compte) et embrumé du cerveau...

    Et si l’an prochain on se prenait l’envie, au moins devant nos propres fenêtres, de retrouver un peu de cette fête ?

    En ce mois de décembre le froid perçait la pierre dure des maisons, l’on craignait encore les sautes d’humeur du Rhône, traîtres à cette époque, l’électricité venait parfois à manquer. Mais lorsque nous sortions, nous ne fermions pas les volets et nous mettions simplement la clé sous le paillasson. Tout est dit.

  • Une seule fenêtre ? Je suis stupéfait...

    On ne parlait pas à l’époque de « Fête des Lumières », l’expression est venue tard je pense. On fêtait la Vierge Marie, même si l’on n’y croyait pas. Comme l’on fait pour la Bonne Mère à Marseille.

    Toutes les fenêtres, du plus modeste carreau au large balcon bourgeois, se garnissaient de lumignons. Les rues ruisselaient de petites flammes jetées aux regards ébahis des enfants sous l’œil fier des habitants d’une ville dont le centre se couvrait de lumière dansante. Les yeux pétillaient de joie tout autant que les cœurs battaient, car je ne sais comment le dire, il y avait dans l’évènement quelque chose de transcendant qui tenait de la fête populaire, de la foi religieuse, de la communion de tout un peuple citadin qui se pressait, se mélangeait, en riant, chantant, faisant la nique à des étoiles jamais trop vues depuis nos rues étroites. Dans l’église des Carmes, ma paroisse, les bougies allumées étaient en si grand nombre qu’il fallait parfois les éteindre pour éviter que la chaleur ne les fasse fondre. Les plus nombreuses n’étaient pas sur l’autel de la Vierge, mais étaient dédiées à Saint-Antoine de Padoue, quartier des Italiens oblige…Sur le cours Jean Jaurès, place de l’Horloge, place Pie les platanes s’enguirlandais de lampes multicolores. Nous venions aussi y admirer les grands sapins de Noël que la mairie avait installés. Peu de familles en avaient chez elles mais la mode de cet arbre garni gagnait de plus en plus la Provence. Chaque famille, croyante ou mécréante préparait par contre la crèche (au dernier moment pour les plus pratiquants) et dans mon quartier les plus enragés étaient des militants communistes qui plaçaient bien en évidence un santon lisant La Marseillaise, le « Grand quotidien régional de la démocratie » comme indiqué sous le titre, encore aujourd’hui peut-être. Ce qui ne manquait pas de mettre en rogne leurs voisins les plus bigots.

    Mais la grande affaire c’était le concours de vitrine du Dauphiné Libéré. Les commerçants s’y préparaient des mois à l’avance. Il fallait trouver un thème, des décors, et plus que faire joli, créer en se démarquant des autres tout en épatant le chaland. L’on jouait du coude pour admirer les vitrines de Rullière, de l’Epicerie Parisienne (rue de la Ré), de Chabas, Noséda, des pâtissiers et confiseurs Gouas, Ribas, Poutet. Celles des marchands de jouets nombreux à l’époque. L’on boudait le magasin Georges (restau chez Nanni) , suspect de collaboration pendant la guerre, mais l’on se bousculait devant celle de Manufrance qui avait en sus le mérite d’avoir des jouets « éducatifs ». La clique, des Enfant du Rhône, garnie de forts clairons, parcourait les rues suivie d’une nuée d’enfants, les halles bruissaient encore des rumeurs de la matinée, chez Olivier (Le Cid), à La Civette, toute une faune d’artistes se cherchait dans un nuage de fumées de cigarettes : l’Opéra, l’Ambassy (Les Ambassadeurs) faisaient le plein pour ces fêtes…Mais là, tout commence à se mélanger dans ma tête, j’étais petit garçon dans ces années 60, il vaut mieux que j’arrête car je suis bavard de la plume comme tu as pu t'en rendre compte.

    Et si l’an prochain on se prenait l’envie, au moins devant nos propres fenêtres, de retrouver un peu de cette fête ?

    En ce mois de décembre le froid perçait la pierre dure des maisons, l’on craignait encore les sautes d’humeur du Rhône, traîtres à cette époque, l’électricité venait parfois à manquer. Mais lorsque nous sortions, nous ne fermions pas les volets et nous mettions simplement la clé sous le paillasson. Tout est dit.

  • ralalalalalalalala, peuchère elle est toute seule toute dévouée à la vierge Marie et rien que pour cela j'espère qu'elle sera bénie à tout jamais, cette seule fenêtre (a priori) bien méritante !
    Je n'ai malheureusement pas pu sillonner les rues hier soir, mais j'aurais bien aimé le faire !
    En fait, il faudrait écrire un article pour le retour de cette fête (le commentaire de Lou Ravi serait excellent pour cela), trouver un infographiste (ça ne doit pas être introuvable), et faire des affiches en partenariat avec la mairie pour réintroduire cette fête !
    Bien que je sois non catholique pratiquante puisque fille d'anciens communistes, je suis prête moi-même à jouer le jeu au même titre que j'ai fait ma micro (plus petit encore que mini) crèche chez moi, comme ça, car je dois manquer de rituels dans ma vie j'imagine, mais comme tous par ailleurs !
    Je suis certaine que ça mettrait du temps à rentrer dans les esprits le retour de cette fête, mais cela devrait plaire à la majorité pour justement ce manque général de rituels !
    Quand je pense que même les communistes rajoutaient un santon à la crèche, je trouve ça génial de chez génial et les voisins pouvaient rouspéter tout ce qu'ils voulaient, ça ne devait pas être plus méchant que Don Camillo avec le maire de son village ! Quelle ambiance il devait y avoir ! Voilà, ça serait bien de suggérer de nouvelles ambiances, l'idée c'est ça !
    Lou Ravi, ça serait bien que vous envisagiez d'écrire un livre, vos témoignages sont plus que précieux !

  • Mon épouse me dit que dans les années 1980 encore elle emmenait les enfants de sa classe pour une sortie en ville à l'occasion de ces fêtes. Pour admirer les vitrines et les parures de Noël. Les gamins écrasaient leur nez sur la vitrine de Poutet (face, presque, à la Maison des Vins) où il y avait d'extraordinaires compositions en nougatine. Les sujets animés du magasin de jouet de la rue Rouge (j'ai oublié son nom, début de la rue du Vieux Sextier), ceux de la Maison du Rideau (?) et bien d'autres faisaient merveilles. Ce n'est donc finalement pas si lointain que cela, 1980.
    Ce qui a tué le concours de vitrines et cette fête c'est moins le déclin du centre-ville que sa banalisation: la généralisation des franchises, (si chères à nos élus et à nos CCI, la nôtre en premier) a signé la mort de tout particularisme. Aujourd'hui de Roubaix à Arles 1,2,3 , ETAM, Camaïeu etc. proposent tous la même chose. Les nouveaux commerçants sont parfaitement ignorants de nos traditions et ceux qui voudraient bien les maintenir ne peuvent le faire la déco de Noël étant bien évidemment dictée par le contrat de franchise...Sans compter avec le déclin de la presse locale. Il y a tout de même pas si longtemps que cela Avignon comptait 5 titres: Le Provençal, le Méridionnal, Le Dauphiné Libéré, La Gazette Provençale et La Marseillaise qui s'offrait même le luxe d'avoir ses bureaux rue de la Ré, avec une belle enseigne bleue (ils n'avait pas dû oser le rouge !).

  • Oui, Lou Ravi, Mathilde, vous avez tout dit. Merci.
    Il ne s'agira pas (plus) d'honorer une croyance religieuse, mais en retrouvant un geste festif commun, de stimuler par le merveilleux une foi laïque.

  • Encore une fois, gramaci à Lou Ravi qui me ravit avec cette évocation magistrale !

    Pour ce qui est des boutiques de jouets (mes préférées dans les années cinquante !),
    je me souviens du beau magasin qui se trouvait sur la place du Change.
    Il existait encore au milieu des années soixante-dix, car je me souviens d'y avoir acheté un ours en peluche pour ma fille, mais je suis incapable de retrouver son nom...

  • Ah ! les trains électriques, je m'en souviens très bien, Michel.
    Qu'est-ce qu'il étaient beaux et leur circuit fascinant !

    Pour le jouet offert à ma fille j'ai fait erreur, mon époux me précise qu'il ne s'agissait pas d'un ours, mais d'un petit camion de pompiers acheté dans ce magasin.

  • Une seule fenêtre dans le quartier !
    Y aurait-il une telle baisse de la pratique catholique en Avignon ?
    Ce n'était pourtant pas faute d'avoir été annoncé :

    http://www.chretiente.info/200912064245/la-lumiere-de-limmaculee-conception-en-avignon/
    (il y a un lien vers le programme de la célébration du 8 décembre 2009 au bas de l'article)

    "cette procession rejoindra la métropole Notre-Dame des Doms au son des cloches"...

    Michel => N'as-tu pas entendu l'appel de la Métropole ?... et rien vu autour de St Pierre ?

    Un autre lien intéressant sur l'historique de cette fête, qui remonterait aux alentours de l'an 750 en Orient :
    http://www.mariedenazareth.com/8207.0.html?L=0

  • Les sujets animés du magasin de jouet de la rue Rouge (j'ai oublié son nom, début de la rue du Vieux Sextier) :


    "Le grand Bazar"

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