Histoire de tourelles
Turrets story
Türmchen-Geschichte
XVIe siècle - 1520 Antoine Ronzen | XVIIe siècle - ca 1670 anonyme |
XVIIIe siècle - 1795-1799 Pierre Raspay |
XIXe siècle (début) - Théodore d’Aligny |
XIXe siècle (fin) |
XXe siècle - vers 1930 |
XXIe siècle - 2008 photo Jean-Marc Rosier |
Commentaires
Me suis toujours demandé (sans trop y attacher d'importance) pourquoi le placage remplaçant les tourelles semblait s'arrêter, dans son aspect "classique" (décor de tables sur fond à refends) , à mi-hauteur.
Le sujet "ravelin" d'il y a deux jours apporte la réponse : en fait, la démolition de 1777 ne portait que sur les parties hautes des tourelles, l'étage inférieur a été rasé plus tard par l'armée.
Je suppose que les observations faites par Nodet à l'occasion de l'enlèvement du placage ont confirmé la dualité de sa chronologie ...
Entre la photo de l'agence Rol prise en 1914 :
http://avignon.hautetfort.com/media/00/02/353846892.jpg
qui montre ce placage remplaçant les tourelles dont Alain Breton a parlé,
et la photo des tourelles en 2008 par Jean-Marc Rosier,
nous découvrons aujourd’hui la photo légendée "XXe siècle - vers 1930"
http://avignon.hautetfort.com/media/02/02/1627308247.jpg
dont l'agrandissement montre très clairement l’empreinte des deux tourelles démolies !!!
Y aurait-il eu une reconstruction des tourelles entre 1914 et 1930, suivie d'une deuxième démolition (!)...
Ou s'agit-il plutôt d'une erreur dans les dates ?..
.
Tilia, je ne comprend pas la question...
En examinant la série baptisée " Histoire de ravelin", on voit très clairement que les deux tourelles :
- existent encore en 1766
- ont perdu leur partie haute en 1791 => ce qui confirme leur date d'arasement, qui est de 1777
- ont toujours leur partie basse sous la Restauration
- ne l'ont plus en 1852 => ce qui confirme que la destruction est le fait du Génie qui occupe le Palais depuis le début du XIXème s.
- ont le placage qui en masquait les arrachements démonté en 1930 => c'est l'époque de leur reconstruction par Henri Nodet.
Ladite reconstruction s'étant faite en une et une seule fois, comme en attestent des centaines de photos bien datées d'avant et après 1933, date d'achèvement du chantier.
On notera par ailleurs que si Michel aime bien nous présenter des "avant - après", là on a un "avant - pendant - après" !!
Et je ne vois pas d'erreur dans tout cela !
Je m'aperçois donc que j'ai oublié de faire apparaître l'époque "demi-tourelles"...
Il faudra y remédier.
Le positif est que ces tourelles aient été reconstruites.
Je remarque qu'entre la photo du XIXè et celle du XXè siècle, les fenêtres, excepté celle du centre, ont perdu leur beau fronton et sur la photo à droite une a disparu. Comme Tilia, je demande s'il n'y a pas une inversion de date.
Je ne comprends pas non plus.
Sur la photo de gauche (19e), il n'y a que la fenêtre centrale de gothique. Les autres sont juste rectangulaires.
Sur la photo de droite (20e), les fenêtres rectangulaires ont été supprimées et les fenêtres gothiques d'origine ont été rétablies. La fenêtre de gauche sur la photo de droite n'a pas disparu, elle est hors-cadre (on en voit un petit bout dépasser : cliquer sur l'image pour avoir la vue entière).
Claude a bien compris ma question, et là maintenant, je viens de comprendre le pourquoi du comment.
Cette nuit, Michel, je me demandais ce qui avait bien pu se passer entre la photo de gauche (19e) et celle de droite (20e) pour que cette dernière dans son agrandissement :
http://avignon.hautetfort.com/media/02/02/1627308247.jpg
montre clairement et indubitablement les traces en creux des tourelles manquantes.
Avec les informations données par Alain Breton (et en y réfléchissant bien :-))
la lumière c'est faite dans mon esprit :
les travaux de reconstruction ont démarré par le retrait des "paravents" qui avaient été plaqués sur la façade afin de cacher les traces des tourelles disparues.
C'est simple, mais il fallait y penser !
Bon, Michel, promis juré, je vais essayer de ne plus commenter la nuit ;-)
Le questionnement est plus clair maintenant... connaissant le monument, il me semblait très visible, donc très évident, que les tourelles ne sont pas plaquées contre la façade, mais partiellement engagées dans l'épaisseur des murailles. Et donc que leur démontage ne pouvait que laisser un grand creux sur toute la hauteur.
Mais les évidences des uns sont souvent les obscurités des autres.... (proverbe breton).
Merci pour ce jeu de « Chercher les erreurs » entre les différentes photographies ou peintures :-)
J’ai apprécié de découvrir l’existence des deux « culs de lampe » situés sur la rampe d’accès au Palais, dont j’ignorais qu’ils aient existes un jour !
Merci pour cette balade dans le temps papal.
C'est qui le couillon qui a rebâti des flèches symétriques?
Evidemment les architectes gothiques étaient beaucoup moins épris de symétrie que ceux formés par l'Académie !
Ceci étant, il faut remarquer tout de même que le décor de la grande fenêtre encadrée de ces deux tourelles, qui est resté à peu près d'origine, appelle une sorte d'identité entre elles, rappelant nombre de façades d'églises de l'époque assez symétrisées..
Et on peut supposer également que les flêches légèrement inégales telles que représentées par Ronzen, Martelange, l'anonyme de 1670 ou encore Henri de Félix dans deux dessins inédits du Codex Chigi, sont le fruit de la vétusté et étaient identiques au départ.... débat probablement sans fin...
Dans son histoire du Palais des Papes, Leon-Honoré Labande rappelle, à l'occasion de leur démolition en 1770, que "Thibault les avait condamnées depuis longtemps" (Pierre Thibault, chevalier de St Jean de Latran, architecte de la Vice-Légation, mort en 1763 à 79 ans). Leur délabrement pouvait donc être séculaire !
En recherchant des représentations anciennes de N.D. des Doms pour comparer avec le dessin de Paul Huet en 1840, j'ai relevé une coquille dans la légende de l'illustration en lien ci-dessous qui figure dans Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Retable_du_crucifix,_d%27Antoine_Rouzen_(1520)_Saint-Maximin_peintures_sur_bois_du_XVIe_si%C3%A8cle._Dessins_par_feu_Ph._Rostan_(1886).jpg
le peintre du retable n'est pas Antoine Ro"u"zen
mais Antoine Ronzen :
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM83000482
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Basilique-Saint-Maximin-r%C3%A9table-crucifixion.jpg
Adoncques, la légende de la première image est à rectifier ;-)
C'est fait, Tilia.
"Sculpteur" mentionne pop-culture... Serait-il le sculpteur des boiseries du rétable seulement, ou le peintre des scènes également ?
La réponse est là :
https://data.bnf.fr/14421455/antoine_ronzen/
et là :
https://www.cerclebrea.com/les-primitifs-nicois/
je n'en sais pas plus
Alors, sculpteur ou pas ?
Ou les deux mon général ?
L'article de Wikipédia sur la Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, indique que Antoine Rozen était bien peintre, mais aussi ébéniste. Ce qui est tout de même un peu différent de sculpteur (!) ou alors il faudrait préciser sculpteur sur bois...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Sainte-Marie-Madeleine_de_Saint-Maximin-la-Sainte-Baume#Bas-c%C3%B4t%C3%A9_gauche
Extrait de l'article (partie Bas-côté gauche) :
"Au fond du collatéral gauche, dans l'absidiole nord, se trouve la principale œuvre d'art conservée dans l'église : le retable du crucifix classé Monument Historique. Il est l'œuvre d'Antoine Ronzen, peintre primitif niçois et ébéniste originaire de Venise, fixé à Aix-en-Provence en 1508 après avoir séjourné à Puget-Théniers où il s'est marié. Il fut aidé dans cette tâche considérable qui dura trente mois, par un peintre de la dynastie des Brea, Antoine, dont la collaboration essentielle apparaît dans le tableau figurant la mise au tombeau placé au bas de l'autel. "