Cent ans après place Jérusalem
A hundred years after Jerusalem square
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Cent ans après place Jérusalem
A hundred years after Jerusalem square
Commentaires
la statue de Arnaud de Fabre elle aussi a été victime de "l'effort de guerre" du GVT de Vichy aux ordres des nazis!
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-a-arnaud-de-fabre-avignon/
Statue disparue, platane apparu.
Immeuble rénové, persiennes envolées.
Guima je n'avais pas réalisé que c'était cet effort de guerre là, je pensais que c'était la précédente...
Sans vouloir jouer les vieux ronchons ..nos places avec ces statues avaient une autre allure .
Je pense qu’il vaut mieux ne pas employer, pour nous français, s’agissant de la seconde guerre mondiale, l’expression «effort de guerre» qui sous-entend une mobilisation économique volontaire du pays (ici sous la forme de la fonte des monuments) au profit de l’occupant. On parlera plutôt de réquisition ou de pillage avec la complicité des autorités de la Collaboration. Je serais curieux de savoir comment s’est fait le choix, le tri entre ces divers monuments. Je pense que les allemands n’ont rien imposé si ce n’est une certaine quantité de métal. Dès lors qu’est-ce qui a guidé le choix des élus et commissions ad hoc ? On remarquera que les félibres, du moins certains d’entre eux, furent particulièrement visés. Dès 1942, avec Roumanille, on l’a vu hier, et Aubanel. A Arles ce fut la statue de Mistral. Elle ne fut sauvée que par le courage d’arlésiens qui la démontèrent en pleine nuit et la cachèrent jusqu’à la Libération.
Ici ce fut le monument à Joseph-Amédée Arnaud de Fabre, le « Médecin des Pauvres », ami des félibres, qui fut visé.
Pour ce monument le sculpteur Marius Saïn fut préféré à Gaston Déprez. L’inauguration se fit le 19 novembre 1911. Il y a 105 ans.
Lou, je m'interroge sur la date précise de ces "réquisitions", compte tenu du fait que dans le Sud, l'occupation ne commence qu'après l'opération Torch, en Novembre 1942, laquelle entraîne le franchissement de la ligne de démarcation. Des billes sur cette question ?
En fait ces réquisitions commencèrent avant la fin de la zone libre. Devant la pénurie de métaux ferreux les allemands ayant mis la main sur tout ce qui était produit en zone occupée, on se lança, dès 1940, dans la récupération des métaux et ferrailles. Les premiers enlèvements durent donc avoir lieu en 1941 et 42 avant même l'occupation allemande. Evidemment tout se précipita avec le franchissement de la ligne de démarcation au mois de novembre. Je crois qu'il ne faut pas voir les premières réquisitions comme destinées à fournir directement du métal "pour les canons allemands" mais comme le moyen de pallier, pour des besoins essentiellement civils, la pénurie de fer, cuivre, bronze, plomb etc. Vichy se pliait en cela à l'autorité allemande. Ce que je ne sais pas c'est la date précise des enlèvements des statues et monuments, un temps s'étant écoulé entre la décision prise et leur démontage. je relirai ce soir ce que Bailly a écrit à ce sujet.
Merci, Lou.
Cela me remémore un sketch d'un chansonnier parisien pendant la guerre - je crois que c'était Jean Rigaux - qui évoquait le nom de Vjchy avec quelques épithètes élogieux - formidable, épatant, vachement bath' et autres - ce qui déclenchait invariablement un ouragan de sifflets et quolibets. Et quand cela se calmait, il rajoutait : "Comment, vous en connaissez beaucoup, des gouvernements qui viennent vous faire gratuitement les cuivres à domicile ?.... "
quelques explications générales:
Le bronze étant difficile à utiliser dans l'industrie, seule une partie du métal récupéré est utilisée, et la réquisition des statues apparaît plus comme une volonté de plaire à l'occupant que de soutenir les industries.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mobilisation_des_m%C3%A9taux_non_ferreux
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f5/MetauxCollecteSecondeGuerreMondiale.jpg
Lorsqu'il parle de "la mobilisation des statues" Robert Bailly, que je viens de relire, évoque 1942 et 1943. Dans son évocation d'Avignon de 1939 à 1944 il est plus précis et signale les mesures "suggérées" par l'occupant dès avril 1941 que rappelle Guima. La loi du 11 octobre 1941 (parution) "Avait pour but la récupération de tous les monuments en alliage cuivreux érigés dans les villes, les villages et partout où ils existent..." Et Bailly poursuit: "En dépit de nos recherches...il a fallu nous rendre à l'évidence: il n'existe aucun dossier, aucune trace dans le fonds municipal des archives, ce qui est assez surprenant" (en effet !!!).
Une loi du 9 février 1943 rendra obligatoire la fouriture par les particuliers d'une certaine quantité de cuivre basée sur la contribution mobilière. Si on n'avait pas ce métal des équivalences étaient prévues: 1 kg de cuivre =1 ou 1kg de bronze ou 1,5 de laiton ou 500g d'étain ou (Kg de plomb...
"Comme par enchantement les plaques de cuivre apposées sur les portes disparurent, tout comme les tirettes de sonnettes" Seuls restèrent les poignées de porte et marteaux démontables uniquement de l'intérieur...Certains avignonnais n'hésitaient donc pas à "faire les poches" d'autres avignonnais pour remplir celles, les leurs, que Vichy allait faire ..
1 kg cuivre= 5 kg plomb
et à la campagne fallait planquer les petites sulfateuses en cuivre.
une petite citation:
"Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l'histoire. Quand les statues sont mortes, elles disparaissent à jamais de notre mémoire et de notre patrimoine."