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purge

  • L'ourdounanço dóu dóutour

    L'ordonnance du docteur
    The doctor's prescription
    Das Rezept des Arztes

    Monsieur le sénateur Reynardi, sera purgé d'abord, avec une infusion de deux dragmes de follicules de séné, et d'une dragme de sel végétal, faite dans six onces de décoction, de feuilles de chicorée amère de jardin, dans laquelle infusion coulée, on fera dissoudre trois onces de manne.
    Le surlendemain de cette purgation, il commencera l'usage d'un bouillon, fait avec un jeune poulet bien vidé, les pattes et les queues de cinq écrevisses de vivier, lavées et vivantes, que l'on écrasera ensuite dans un mortier, et que l'on jettera dans le pot, quand le poulet sera cuit, en y ajoutant sur la fin de la cuisson des écrevisses, une poignée en tout de feuilles de chicorée amère de jardin, de bourrache, de cerfeuil, et de cresson d'eau, qu'on y fera bouillir pendant un petit quart d'heure. On coulera ensuite ce bouillon à travers un linge, sans rien exprimer, et monsieur le prendra le matin à jeun, pendant quinze jours.
    Ces bouillons finis, il sera purgé de nouveau avec la médecine ci-devant prescrite, et le surlendemain de ce purgatif, il prendra le matin à jeun, quinze onces de petit lait de chèvre, clarifié avec le blanc d'œuf, auquel on ajoutera une once de suc de fumeterre récemment exprimé et dépuré, et une once de sirop de violettes. Le petit lait avec le suc de fumeterre sera continué pendant quinze jours.
    Le petit lait fini, monsieur sera purgé encore, comme ci-devant, et il commencera l'usage du lait d'ânesse, qu'il prendra le matin à jeun, à la dose de quinze onces environ, chaque jour, et qu'il continuera pendant un mois et demi, en se repurgeant à la fin ; on pourra y mettre une cuillerée de sucre en poudre, et autant d'eau de fleurs d'oranger, tous les jours.
    Monsieur de Reynardi mangera gras les jours maigres, ne jeûnera pas, et évitera tous les aliments salés, épicés, et de haut goût, de même que l'usage du café, des liqueurs, et boira le vin bien trempé. Délibéré à Avignon ce 27 octobre 1768. Farrely
    Madame la sénatrice de Reynardi, se purgera encore avec une prise d'eau de Vals, chauffée au bain-marie, qu'elle prendra le matin à jeun, dans la même dose, et dans les mêmes intervalles de ceux qu'elle l'a fait à Avignon ; elle fera dissoudre dans le premier gobelet d'eau de Vals, une demi once de sel d'Epson, et autant de ce même sel, dans le pénultième gobelet, ce qui fera une once en tout.
    Le surlendemain de cette prise unique d'eau de Vals, elle prendra le matin à jeun, un bouillon fait avec un jeune poulet plumé et bien vidé, les racines de chicorée, de fraisier, d'asperge, de ruscus ou petit houx, d'ergugium ou panicaut, une demi once de chacune, et une poignée en tout de feuilles de chicorée amère de jardin, de pimprenelle, d'aiguemoine, et de scolopendre ou cétérach ; on fera bouillir le poulet séparément, on ajoutera ensuite les racines à ce bouillon, et on y jettera sur la fin de la cuisson les herbes, en faisant bouillir le tout dans la quantité d'eau suffisante, et selon les règles de l'art, pour avoir une prise de bouillon, on le coulera à travers un linge blanc, sans aucune expression, et on y fera dissoudre chaque jour, vingt grains 
    de tartre martial soluble. L'usage de ce bouillon sera continué pendant quinze jours consécutifs, mais on le suspendra pendant le temps des évacuations éventuelles.
    Le surlendemain du dernier bouillon, madame sera encore purgée, avec une prise d'eau de Vals, et une once de sel d'Epson, comme ci-devant. Quelques jours après cette seconde prise d'eau de Vals, madame commencera l'usage du safran de mars apéritif, réduit en poudre impalpable, qu'elle prendra tous les jours, pendant deux mois, entre deux tranches de soupe, en se mettant à table pour diner, à la dose de huit grains chaque jour.
    Elle mangera toujours gras, ne jeunera point, elle observera un régime de vie très exact, et évitera surtout toutes sortes de laitage, la pâtisserie, la viande de cochon, et les aliments pesants, grossiers et de difficile digestion. Délibéré à Avignon ce 27 octobre 1768. Farrely
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