César de BUS Cavaillon 03.02.1544 - Avignon 15.04.1607 Fondateur de la congrégation de la Doctrine chrétienne vénéré comme bienheureux proclamé saint le 15 mai 2022 à Rome Remarqué dès 1593 par Francesco-Maria Tarugi le nouvel archevêque d’Avignon, César de Bus et ses compagnons s'installèrent dans le couvent de Sainte-Praxède. La congrégation de la Doctrine chrétienne (douze membres), est érigée à Avignon en 1598, par une bulle du vice-légat Bordini confirmée par le pape en 1600. Ces pères doctrinaires enseignèrent dans l'ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (St-Jean-le-Vieux) de 1598 jusqu'à la Révolution. Source portrait : musée Carnavalet. Pour aller plus loin : |
Commentaires
austère mais sans excès (non ?,)
Difficile de se prononcer sur l’authenticité du portrait d’un personnage tel que César de Bus, dont la reconnaissance a été tardive, et dont l’éclosion des portraits peints ou gravés est assez largement postérieure à la mort.
Il y a à Cavaillon une toile qui a des chances d’être authentique :
https://imagizer.imageshack.com/img923/7839/kWclfT.jpg
Mais, à partir de là, pour arriver au tableau de Carnavalet le cheminement n’est pas simple ! Il me semble qu’entre les deux il y a une gravure illustrant un des ouvrages du saint (il va falloir s’habituer à ne plus l’appeler Bienheureux…) imprimé en 1685. Gravure contemporaine de l’impression, puisqu’elle est signée de Mathieu Ogier actif à Lyon entre 1676 et 1709, mais présentant César de Bus dans une attitude très proche du tableau cavaillonnais :
https://imagizer.imageshack.com/img923/2516/TzTOcY.jpg
Et cette gravure d’Ogier a elle-même inspiré une autre production, parisienne celle-là (on se rapproche de Carnavalet…) puisque due au graveur Etienne Desrochers, qui s’installe rue du Foin en 1699 :
https://imagizer.imageshack.com/img924/2826/if2rz1.jpg
On note que pour ne pas recopier servilement la gravure d’Ogier, Desrochers a rajouté en haut à droite le rayonnement de l’inspiration divine, que l’on retrouve à Carnavalet. Mais sur le portrait stricto sensu, il n’a pratiquement rien modifié, hormis la bien plus grande finesse de gravure.
Indépendant de toute cette filiation, on a aussi ce portrait dans d’autres vêtements et tourné en sens contraire :
https://imagizer.imageshack.com/img922/5223/f2Syeb.jpg
Mais cette gravure anonyme est en frontispice d’un ouvrage de Pierre Dumas, édité en 1703, donc postérieur d’un siècle à César de Bus… Et elle me semble avoir inspiré un portrait d’un style très italien et très XVIIIème :
https://imagizer.imageshack.com/img922/9889/9im3Nt.jpg
Et la synthèse de tout ce qui précède me semble se trouver dans une autre image encore plus italienne et XIXème quant à elle, où César de Bus est très rajeuni et idéalisé :
https://imagizer.imageshack.com/img923/424/Z2QceU.jpg
Où l'on voit que peu à peu, le talent des uns et l'imagination des autres nous éloignent du modèle originel...
On trouve sur le net les trois gravures, mais je n'y ai pas trouvé la toile cavaillonnaise, donc merci Alain pour ton lien. Je l'y trouve plus sympathique que sur le tableau de Carnavalet !
Pour affiner la date du portrait de Cavaillon on doit je pense considérer que la première gravure connue date de 1685 et que la demande de béatification débute en janvier 1686. La béatification pourrait donc être le motif et faire dater le tableau de 1685 (qui n'a pas été peint du vivant de César de Bus).
Par ailleurs, les deux toiles portent des écritures d'un style graphique assez proche.
Quelles deux toiles ? Je ne vois que la toile de Cavaillon qui porte un texte.
Pour le reste, effectivement il est possible que cette toile ne date "que" de 1685, c'est bien pour cela que je lui donne juste
"des chances d’être authentique". Néanmoins observons qu'elle est bien plus évoluée que la gravure, et que conserver le portrait du fondateur - béatifié, canonisé ou pas ! - était une pratique courante dans les établissements religieux nouveaux issus de la Réforme tridentine. Voir l'histoire de la diffusion du portrait de saint François de Sales, personnage bien plus célèbre il est vrai.
Oui, bien sûr, il est possible que la congrégation ait fait faire le portrait de César peu après sa mort. (J'étais au conditionnel.)
Pour ce qui est de la légende sur le tableau de Carnavalet, il faut le voir en haut à gauche. Mais l'éclairage de l'image en obscurcit une grande part...
Pour avoir la meilleure résolution (3903 x 4348, 1,78 Mo), il faut aller sur mon lien vers Carnavalet, cliquer sur l'image, puis dans la nouvelle page, cliquer sur "Télécharger".
Mais ces doctrinaires étant installés à Ste-Praxède, enseignant à St-Jean-le-Vieux, César étant décédé à Avignon, le tableau devrait avoir été fait et installé à-n-Avignon et non à Cavaillon.
Quand on sait ce que sont devenus les tableaux avignonnais sous la Révolution, on ne s'étonne plus de rien...
Exemple caricatural : il y a à Rouen une "mort de St Joseph" de Philippe Sauvan qui vient d'Avignon après être passée par.... l'ile de la Réunion !
Pour l'inscription, oui je ne l'avais pas vue ! Elle diffère un peu du tableau cavaillonnais et de la gravure d'Ogier, c'est la seule qui donne la date exacte du décès de César de Bus. A noter qu'Ogier étant lyonnais, il ne lui était pas très compliqué de trouver une représentation authentique dans la région avignonnaise.