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ils sont charmants (j"avoue que rebutée paresseusement par l'activité du lieu je ne les avais pas remarqués
Fonte de fer coulée en moule, avec des traces de dorure.
Au demeurant, ce garde-corps n'est pas dépourvu de charme, bien qu'il ne puisse prétendre à l'appellation de "ferronnerie",. Serait intéressant de savoir d'où il vient, car il n'est clairement pas à son emplacement d'origine. Peut-être un vestige du grand escalier de cet hôtel bourgeois, qui a fort probablement disparu lors de la transformation du bâtiment.
Ceci étant, le barbouillage de l'ébrasement de la porte façon resto chinois est des plus mal venu... Et jon croit bien comprendre que l'opération a ravagé les vestiges de l'inscription SEGUIN....
Tilia, le motif me semble assez évidemment d'une inspiration "à la Bérain", qui combine la rigueur architecturale du panneau formé de verticales et horizontales, avec des motifs d'arabesques et de grotesques plus anciens, en fait typiquement Renaissance.
Ce mélange de sources (Bérain vivait sous Louis XIV) devait ravir le goût des éclectiques de la 2ème moitié du XIXème, qui mettaient un peu toutes les époques dans leurs compositions, parfois avec goût, parfois sans... (hélas).
Bien qu'il soit un produit industriel, ce panneau fait néanmoins preuve d'une exécution d'une grande finesse, sans faille et des plus heureuses. La preuve par l'absurde nous en étant donné par cette fonderie hindoue qui a tout abâtardi pour livrer un machin innommable qui est à la grille du jour ce que McDo est à la gastronomie (et attention, si on préfère l'alu au lieu de la fonte, il faut en commander 30 au minimum.... je parle de la grille, pas du BigMc).
Merci donc, Tilia, pour cette découverte ! Ainsi que pour la notice du STAP, qui m'a appris entre autres que le verbe "empirer" était transitif (dernier §). Grand naïf que je suis, je pensais le contraire...
Effectivement, Alain, je n'avais pas pensé à Jean Bérain, mais la mise en scène et les personnages sont tout-à-fait dans son style. Et je suis bien d'accord avec vous pour admirer la justesse des attitudes et l'élégance de l'ensemble.
Pour ce qui est de dénicher un autre garde-corps du même style, je ne désespère pas d'y parvenir.
Je vais commencer par scruter les façades d'Avignon dans street view :-)
La fiche conseil du Stap de Vaucluse ne montre notre balcon du jour. C'est sans doute parce que c'est de la fonte donc.
Les 3 exemples Gogol sont clairement des grilles de fonte coulée.
Par contre pour le 1er cliché (ce blog, archive du 7 mai 2009) est plus douteux en tant que produit de sidérurgie... Au fait; c'est où ? je n'ai pas repéré la localisation...
Il y a je pense un moyen purement visuel pour différencier les deux procédés. Les pièces en authentique fer forgé sont formées à partir de profilés de section rectangulaire, dont la plus grande dimension est dans le sens de l'épaisseur du garde-corps (logique si l'on considère que la majeure partie du travail de forge consiste à recourber les profilés dans le plan du garde-corps) , avec ajout d'éléments divers de tôle repoussée, et assemblages très visibles par des colliers posés à chaud, assortis de rivetage qui est, lui, souvent invisible.
Par contre les panneaux de sidérurgie ne sont pas coulés en coquille, mais coulés "à plat" dans des moules horizontaux (un peu comme une plaque à madeleines, toutes proportions gardées...) . De ce fait, les montants affichent une section apparente très supérieures au vrai fer forgé, les différents ayant souvent leur plus grande dimension dans le plan du garde-corps, et non pas de son épaisseur.
La rue Joseph Vernet est assez riche en belles ferronneries de balcon , à commencer par celles en vrai fer forgé de l'hôtel de Bassinet (face à Calvet) , puis plus loin au 36 bis idem mais qui ne peut dater que d'après la Révolution, et un peu plus loin en face la Chambre des Métiers et son voisin ( par Jean-Pierre Franque dans les années 1770) encore sortis d'une forge.. Et plus haut après la rue St Agricol; quelques beaux exemples d'éléments coulés mais très soignés, notamment au 25. On y voit aussi des éléments hybrides, qui englobent des éléments industriels dans un encadrement artisanal.
Le billet de Michel "Metalino eleganto / Métallique élégante" de 2009 montre, à mon avis, un garde-corps en fonte : il me paraît impossible de réaliser un tel travail avec des outils de forgeron... mais je peux me tromper.
Il s'agit de l'un des trois balcons de la Caisse d’Épargne (celui du milieu) : https://goo.gl/maps/KjLSaPyKCeZLhhru8
un peu dans le style de Bérain, celui-là aussi, il me semble..
Merci Tilia. Je n'avais mis aucun tag pour situer ce balcon. Ce sera chose faite.
Je pense que l'on est en présence de panneaux hybrides comme dit plus haut, qui conjuguent des éléments de fonderie avec d'autres réellement "forgés". Aucun procédé de fonderie ne permet d'obtenir des arêtes nettes comme on les voit. (oublié de préciser plus haut que c'est là aussi un élément discriminant). Sans parler du galbe...
La Caisse d'Epargne occupe l'ancien hôtel de Montillet, qui devait abriter la fameuse Amazone et avait été bâti vers la fin du XIXème s.
Commentaires
ils sont charmants (j"avoue que rebutée paresseusement par l'activité du lieu je ne les avais pas remarqués
Fonte de fer coulée en moule, avec des traces de dorure.
Au demeurant, ce garde-corps n'est pas dépourvu de charme, bien qu'il ne puisse prétendre à l'appellation de "ferronnerie",. Serait intéressant de savoir d'où il vient, car il n'est clairement pas à son emplacement d'origine. Peut-être un vestige du grand escalier de cet hôtel bourgeois, qui a fort probablement disparu lors de la transformation du bâtiment.
Ceci étant, le barbouillage de l'ébrasement de la porte façon resto chinois est des plus mal venu... Et jon croit bien comprendre que l'opération a ravagé les vestiges de l'inscription SEGUIN....
Bien d'accord, Alain, elle a également ravagé "CULTURE PHYSIQUE" !
Voir mon commentaire d'hier à 18h42 :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2022/06/17/1815-impost-d-oucupacioun-1-6387479.html
:-/
Grille en parfait désaccord avec ce centre Dojo ou le culte de la nourriture est banni...!
Beau motif de faune et faunesse nourrissant des animaux exotiques avec des fruits.
Motif affreusement copié (soit-disant d'après celui d'une fonderie écossaise) et commercialisé par une entreprise basée en Inde :
https://classicartrestoration.com/architectural-restoration/cast-balustrade-railing-cadcr0125/
En recherchant des informations sur ce motif (pour lequel je n'ai jusqu'à présent rien trouvé) j'ai noté cet article :
https://www.culture.gouv.fr/Media/Regions/Drac-Paca/Files/Aides-demarches/Demarches-et-conseils-architecture-patrimoine/Fiches-conseil/Stap-de-Vaucluse/Fiche-conseil-Ferronnerie
Tilia, le motif me semble assez évidemment d'une inspiration "à la Bérain", qui combine la rigueur architecturale du panneau formé de verticales et horizontales, avec des motifs d'arabesques et de grotesques plus anciens, en fait typiquement Renaissance.
Ce mélange de sources (Bérain vivait sous Louis XIV) devait ravir le goût des éclectiques de la 2ème moitié du XIXème, qui mettaient un peu toutes les époques dans leurs compositions, parfois avec goût, parfois sans... (hélas).
Bien qu'il soit un produit industriel, ce panneau fait néanmoins preuve d'une exécution d'une grande finesse, sans faille et des plus heureuses. La preuve par l'absurde nous en étant donné par cette fonderie hindoue qui a tout abâtardi pour livrer un machin innommable qui est à la grille du jour ce que McDo est à la gastronomie (et attention, si on préfère l'alu au lieu de la fonte, il faut en commander 30 au minimum.... je parle de la grille, pas du BigMc).
Merci donc, Tilia, pour cette découverte ! Ainsi que pour la notice du STAP, qui m'a appris entre autres que le verbe "empirer" était transitif (dernier §). Grand naïf que je suis, je pensais le contraire...
Effectivement, Alain, je n'avais pas pensé à Jean Bérain, mais la mise en scène et les personnages sont tout-à-fait dans son style. Et je suis bien d'accord avec vous pour admirer la justesse des attitudes et l'élégance de l'ensemble.
Pour ce qui est de dénicher un autre garde-corps du même style, je ne désespère pas d'y parvenir.
Je vais commencer par scruter les façades d'Avignon dans street view :-)
La fiche conseil du Stap de Vaucluse ne montre notre balcon du jour. C'est sans doute parce que c'est de la fonte donc.
Celui-là aussi, serait donc une fonte :
http://avignon.hautetfort.com/archive/2009/05/07/metalino-eleganto-metallique-elegante-metallic-elegant.html
Première trouvaille dans le même style (ou presque) 84 rue Joseph Vernet :
https://goo.gl/maps/ik8KqH9T7Gi3ctqHA
Et les mêmes (peints en noir) au 86 :
https://goo.gl/maps/oDPkDNcGhmbTR6r8A
Il y a longtemps que je guigne ce balcon-là :
https://www.google.com/maps/place/10+Rue+de+la+Bancasse,+84000+Avignon,+France/@43.9476264,4.8063409,3a,75y,92.53h,99.83t/data=!3m6!1e1!3m4!1sW4qZHXpO8eYiNrydPXCIbw!2e0!7i13312!8i6656!4m5!3m4!1s0x12b5eb861b6c9761:0x8c24c21d53034d60!8m2!3d43.9479799!4d4.806163
Les 3 exemples Gogol sont clairement des grilles de fonte coulée.
Par contre pour le 1er cliché (ce blog, archive du 7 mai 2009) est plus douteux en tant que produit de sidérurgie... Au fait; c'est où ? je n'ai pas repéré la localisation...
Il y a je pense un moyen purement visuel pour différencier les deux procédés. Les pièces en authentique fer forgé sont formées à partir de profilés de section rectangulaire, dont la plus grande dimension est dans le sens de l'épaisseur du garde-corps (logique si l'on considère que la majeure partie du travail de forge consiste à recourber les profilés dans le plan du garde-corps) , avec ajout d'éléments divers de tôle repoussée, et assemblages très visibles par des colliers posés à chaud, assortis de rivetage qui est, lui, souvent invisible.
Par contre les panneaux de sidérurgie ne sont pas coulés en coquille, mais coulés "à plat" dans des moules horizontaux (un peu comme une plaque à madeleines, toutes proportions gardées...) . De ce fait, les montants affichent une section apparente très supérieures au vrai fer forgé, les différents ayant souvent leur plus grande dimension dans le plan du garde-corps, et non pas de son épaisseur.
La rue Joseph Vernet est assez riche en belles ferronneries de balcon , à commencer par celles en vrai fer forgé de l'hôtel de Bassinet (face à Calvet) , puis plus loin au 36 bis idem mais qui ne peut dater que d'après la Révolution, et un peu plus loin en face la Chambre des Métiers et son voisin ( par Jean-Pierre Franque dans les années 1770) encore sortis d'une forge.. Et plus haut après la rue St Agricol; quelques beaux exemples d'éléments coulés mais très soignés, notamment au 25. On y voit aussi des éléments hybrides, qui englobent des éléments industriels dans un encadrement artisanal.
Le billet de Michel "Metalino eleganto / Métallique élégante" de 2009 montre, à mon avis, un garde-corps en fonte : il me paraît impossible de réaliser un tel travail avec des outils de forgeron... mais je peux me tromper.
Il s'agit de l'un des trois balcons de la Caisse d’Épargne (celui du milieu) :
https://goo.gl/maps/KjLSaPyKCeZLhhru8
un peu dans le style de Bérain, celui-là aussi, il me semble..
Merci Tilia. Je n'avais mis aucun tag pour situer ce balcon. Ce sera chose faite.
Je pense que l'on est en présence de panneaux hybrides comme dit plus haut, qui conjuguent des éléments de fonderie avec d'autres réellement "forgés". Aucun procédé de fonderie ne permet d'obtenir des arêtes nettes comme on les voit. (oublié de préciser plus haut que c'est là aussi un élément discriminant). Sans parler du galbe...
La Caisse d'Epargne occupe l'ancien hôtel de Montillet, qui devait abriter la fameuse Amazone et avait été bâti vers la fin du XIXème s.