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Commentaires

  • Le sommet de l'ouverture n'est pas clavé, il est donc exclu qu'elle soit d'origine.

    Probablement une percée moderne remontant à l'époque où des maisons s'adossaient à cette partie des remparts, et qui a mis à profit la "faiblesse" de l'épaisseur du mur à l'endroit où s'ouvrait une archère.

    La présence d'une maison adossée (= collée) au rempart se reconnaît au parement de la muraille, qui n'a pas l'agencement régulier en boutisses et carreaux que l'on voit aux endroits restés libres au XIX° siècle. Seuls ces derniers ont été remaillés au XIX°, à la suite de l'inondation de 1856 et d'un "deal" entre les Monuments Historiques et les Ponts et Chaussées pour rendre l'enceinte d'Avignon étanche et résistante.

  • La question que je me pose, c'est où est le côté "étanche et résistant", avec un tel trou?
    Avant la prochaine inondation d'Avignon, j'espère qe la mairie a bien identifié chacune de ces bizarreries, sans quoi le temps passé à poser les batardeaux est du temps perdu ;-)

  • Puisque cette ouverture est "bricolée" (pour, mal, résumer ce qu'AB nous explique fort bien), on aurait donc pas à faire à une poterne ancienne mais à un simple passage domestique.
    A ce que j'ai lu, les douves, après avoir servi de viviers, auraient été abandonnées dès le début du XVIe. On y avait alors établi des baraques et constructions légères. Par endroit ces espaces servaient de terrain de jeu ou d’entraînement pour les soldats (archers, arquebusiers, on en a déjà parlé dans le blog). A propos des poternes (de percement récent) que nous connaissons, O. Huet signale qu’il y avait dans le rempart de vraies poternes :

    « dans les soubassements des tours notamment…Elle se situent sous le sol actuel…et ne sont donc plus visibles ».

    Il faut donc imaginer ces étroites ouvertures par place dans le rempart puisque le remblaiement les a quasiment toutes enlevées à la vue.
    Mais on les devine comme sur la photo que tu as montrée du quai de la Ligne (je ne sais plus quand ?) Cette poterne tardive, d'un appareil pas très bien établi, a-t-elle pu avoir aussi un rôle de repli rapide des soldats armés ?

  • Lucien, c'est bien le sens de mon propos : le remaillage de la face externe du rempart n'a pu se faire qu'aux endroits où la muraille était libre, et non pas oblitérée par des propriétés privées. Ici on est visiblement dans le second cas, donc remaillage absent (mais archère murée en face interne)

    Quant aux "poternes", elles donnaient effectivement dans le fonds des douves, comme l'ont démontré les fouilles des années 1970 au pied de certaines tours (porte St Michel et tour-vanne du canal de Vaucluse en face de la route de Montfavet).

    Donc pour le repli rapide de soldats, tout dépend du niveau de l'eau dans les douves. Si je me souviens bien (je n'ai pas son article sous la main), Jean-Louis Taupin voyait pour ces ouvertures une fonction plutôt hydraulique que militaire.

  • Alain, pour l'histoire, je n'ai aucun doute, et vos indications et références sont on ne peut plus claires...
    Mon inquiétude, c'est pour demain : à la prochaine alerte inondation, est-ce que le PCS (plan communal de sauvegarde) identifie bien tous ces points faibles dans l'ancien des remparts? Sans quoi, l'utilisation des remparts pour la protection de l'intramuros (où j'habite, mais je ne suis pas le seul intéressé...) est une pure galéjade, chaque petit trou étant un maillon faible pour l'ensemble.

  • L'hypothèse hydraulique me séduisait assez. J'avais au premier abord pensé à un passage pour une sorgue, or je n'ai pas trouvé de traces du passage d'une sorgue à cet endroit.
    Puis, le souvenir du ravelin m'est revenu et les douves m'ont semblé une explication séduisante.
    Sur le plan "Braun Hogenberg" de 1560, comme sur le plan de 1618, l'eau des douves suit tout le rempart. S'il s'agissait d'une poterne, il aurait fallu être sur (ou sous !) l'eau pour y accéder...
    Cette ouverture, dont on aperçoit que le sommet de l'arc, daterait-elle d'après le comblement des douves ?

  • Cet endroit (à gauche de la grande porte de St-Lazare quand on est à l'extérieur du rempart) est condamné par des grilles de chantier depuis pas mal de temps déjà. J'imagine qu'il va y avoir bientôt une intervention sur cette portion de rempart.

  • Lucien, le contre-mur intérieur est établi à un niveau qui correspond à peu près au plus haut niveau connu lors de sa construction (fin des années 1860).

    Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir quand à la solidité du tout, on ne risque pas le renversement des courtines comme lors de l'inondation de 1856 (quartier Velouterie).

    Par contre l'étanchéité n'est pas absolue, ce qui n'a pas une très grande importance, les fuites étant réellement minimes par rapport à la masse d'eau en jeu... J'ai souvenir, lors de l'inondation centennale de 2003/2004, de l'aspect du contre-mur à quelques dizaines de mètres de la porte du Rhône : l'eau coulait dans les joints entre les blocs de pierre froide du contre-mur, par endroits simple suintement, par d'autres légers filets d'eau faisant un joli glou-glou... une vraie petite source ! Tout ceci s'écoulait vers les caniveaux et égouts urbains, pour être finalement rejeté plus loin grâce aux pompes de relevage.

    Michel, tout le problème du "nivellement" des douves sur le front Sud a été traité par Taupin, l'amenant à la conclusion que les ouvertures basses avaient une fonction liée au canal, et rien d'autre. Je ne me souviens pas des détails... sinon que d'après lui, l'eau arrivait du canal de Vaucluse face à la route de Montfavet, et de là se divisait en trois ; une branche pénétrait dans la ville (rue des Teinturiers, etc.), une autre partait au Midi vers St Michel et St Roch, l'autre prenait la direction opposée vers St Lazare.

    Pour finir, on peut se demander si ce que l'on voit sur la photo du jour n'est pas en relation avec le "Portalet", ce portail qui fermait l'accès du port entre St Lazare et la porte de la Ligne, et qui rejoignait perpendiculairement les remparts. Rasé au XVIII° siècle, le Portalet a néanmoins été "croqué" par Nicolas Poussin au siècle précédement.

  • Pour 2003, Alain, j'ai vu des photos impressionnantes de jets d'eau à l'horizontale (vu la pression de l'eau) du côté intérieur des remparts (pas loin de la place Crillon)... Pas de souvenirs personnels, car j'habitait à Chartres (à côté) à cette période, mais mon service en 2005 traitait encore des dossiers d'indemnisation des inondations (à répétition) survenues en 2002-2003... du type des travaux de la mairie d'Avignon créant le cheminement le long du Rhône en renforçant les bords du fleuve, travaux sur la Barthelasse, etc (dans tout le département) : ça m'a assez fortement marqué !

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