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Li porto-fais d'Avignoun

Les portefaix d'Avignon
Avignon's porters

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   La bandiero di porto-fais dóu Rose
   La bannière des portefaix du Rhône - The banner of the porters of the Rhone
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Commentaires

  • Intéressants détails de la bannière. La représentation (je lis Peulot, l’imprimeur, 1873 ?) du porte-faix est étonnante. Elle est reproduite sans commentaire dans un des ouvrages de Bruno Eyrier «Porte-faix du Rhône». Or cet habit, cette coiffe, cet aspect, ne correspondent pas, à ce que je connais, à ceux des «dockers» d’autrefois qui portaient gilet ou blouse du genre blaudo et portaient la taïolo (forte et large ceinture pour maintenir les reins) . J'imagine mal cette corporation, très soudée, très influente (voir l'histoire du célèbre Quatre-Bras) et où déjà ils se cooptaient, prendre un manouvrier hors de leur milieu. Alors porte-faix ou pas ? Sur le port de Marseille peut-être...

  • Le costume est très daté, on peut imaginer que ces tenues ont pu évoluer en fonction des modes vestimentaires, avant d'être fixées par le folklore.
    Où peut-on admirer ces bannières, autrement qu'occasionnellement ?

  • Sur la réputation des portefaix d'Avignon...

    Joseph Bard en 1834 :
    « [...] et je ne me trouvai qu'avec des hommes qui ne cessèrent de se plaindre avec amertume et aigreur des portefaix d'Avignon [...] »
    "La Vénus d'Arles"

    Victor Hugo eut des démêlés avec les portafaix d'Avignon en 1839 :
    http://perso.numericable.fr/ecolestru/saint-ruf/VHugo.htm
    Le portrait de Gueulemer dans "Les Misérables" semble bien inspiré d'un (ou plusieurs) portefaix d'Avignon...

    Anonyme en 1839 :
    « Le seul détail sociologiquement intéressant est une longue digression sur la peur inspirée aux voyageurs par la mauvaise réputation des portefaix d'Avignon, réputation que la pratique semble confirmer lors de l'arrivée dans cette ville. »
    "Voyage du midi de la France"

    Xavier Marmier en 1840 :
    « En apercevant de loin cette quantité d'hommes debout sur le rivage, j'avais peur de rencontrer parmi eux les portefaix d'Avignon, ces oiseaux de proie du voyageur. »
    "Lettres sur le Nord"

    Agricol Perdiguier en 1855 :
    « Voilà le port ; voilà les portefaix : ils nous attendent au bord du Rhône, en avant du pont Saint-Bénézet, près la porte de la Ligne. Ils se poussent, se pressent, se parlent haut, en gesticulant, en se menaçant peut-être. Notre bateau s'arrête, amarre. Ils vont se précipiter dedans, le prendre à l'abordage, en faire leur capture : je vois des voyageurs, des dames surtout, frissonner d'épouvante. Enfin, après avoir frappé trois fois dans leurs mains, ils sautent tous dans notre embarcation. Dès lors, ils ne parlent plus patois mais français : ils se dépouillent le plus possible de leurs rudes allures, et disent à chacun : "Monsieur (ou Madame), voulez-vous que je porte vos effets ?"
    Au milieu de ces colosses j'en vois un qui les domine tous, c'est Granier, dit Quatre-Bras, l'un de mes amis d'enfance. Nous nous embrassons. Étant lui-même occupé, il donne ma malle à porter à l'un de ses camarades de travail. Arrivé au lieu désigné, je veux payer le commissionnaire. "Ah bien oui ! me fit-il, que dirait Granier si je recevais de l'argent de vous ?..."
    Les portefaix d'Avignon ont l'abord rude ; ils rançonnaient les voyageurs ; ils excitaient de nombreuses plaintes ; ils se sont fait une réputation européenne. On leur a imposé des règlements, un tarif ; c'était justice. Mais ils ne sont pas aussi méchants qu'ils le paraissent, qu'on les croit communément, qu'on les dit en tous lieux. En Belgique, en Allemagne, en Suisse, j'ai entendu parler des portefaix d'Avignon... Le tableau était chargé. Il y a parmi eux beaucoup d'hommes de cœur, de dévouement, désintéressés, capables de sacrifier leur vie pour sauver toute vie en péril. Avec un peu d'instruction, de culture, on pourrait faire d'eux des hommes remarquables. Quand il en sera temps j'en reparlerai, et surtout de Granier et des actes qui lui ont mérité, plus tard. médailles et croix d'honneur. »
    "Mémoires d'un compagnon"

    Paul de Musset en 1885 :
    « Le portefaix d’Avignon, dont l’insolence et la méchanceté sont proverbiales dans le pays même, vous accable d’injures et vous assommerait volontiers si vous avez quelque discussion avec lui. »
    "Voyage en Italie et en Sicile"

    « Les mendiants et aventuriers cosmopolites du moyen âge ont donné naissance aux modernes "gueux de pallier" ; et le sang italien, ou espagnol, en s'alliant au sang provençal a produit la redoutable race des portefaix d'Avignon, des robev roous, faces cuivrées, cheveux crépus, regards étincelants, larges épaules, muscles d'acier, espèce de Transtévérins du Rhône, disparus après avoir lâché sur la ville les sanglants acolytes de Jourdan coupe-têtes, de Trestaillons et les assassins du maréchal Brune. »
    "Les papes d'Avignon"

  • Et Frédéric Mistral en 1840 :
    « Les portefaix brutaux, organisés en corporation, faisaient la loi au bord du Rhône, et en ville, quand ils voulaient. Avec leur chef, espèce d’hercule, dénommé Quatre-Bras, c’est eux qui balayèrent, en 1848, l’Hôtel de Ville d’Avignon. »
    "Mémoires et récits"

  • Sur Granier j'ai écrit quelque chose dans ton blog. Mais je ne sais plus à propos de quoi. Peut-être du Château Granier (près Saint-Lazare) ? J'ai un dossier là-dessus.
    Sur les pratiques des porte-faix: ne se sont guère améliorées quand on connait les méthodes des dockers de la CGT à Marseille et à Fos...

  • Une spécialité (perdue) de cette bonne ville ? Rien à signaler ailleurs ? Ce serait peu plausible.

  • Mon Granier est originaire de Morières...! Maintenant nous avons Vinci et ses péages pour voyager...juste un bip et l'octroi est prélevé sur son compte bancaire sans que tu es vu personne...et c'est cher! Si tu tombes en panne sur ses voies...grosse facture! Cet été un jeune ami est mort, en cause une voiture en sens inverse...sur l'autoroute! C'est violent...et assez fréquent!

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