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Michel
FORMIDABLE photo!!
c'est vraiment surrealiste.
ca me rappelle mon obsession a travers la derniere annee-jai photographie 100 images des edifices et je vois que beaucoup de temps la reflection c'est sur lalienation.
je tembrasse.
Finalement il y avait de l’appartenance et, comment dire, de l’identité (ici urbaine), à avoir grandi à Champfleury ou à La Croix des Oiseaux. Presque tous les habitants se connaissaient et partageaient un même profil sociologique, j’allais dire sociétal. On n’y était pas riche, on était ouvrier, employé, retraité modeste. Ces fameuses «cages à poules» étaient recherchées à l’époque où bien des maisons et immeubles modestes n’avaient que de pauvres installations sans vrai chauffage ni douche. Etre né ici c’était aussi «être né quelque part» et on aurait pu prendre la chanson de Brassens à contre-pied, en faisant la nique aux bourgeois émiettés dans des quartiers incertains de l’extra-muros. J’ai fréquenté, sans y loger, le Foyer des Jeunes Travailleurs au pied des immeubles, et j’ai pu mesurer l’attachement de nombre d’habitants à leur quartier. Cela se vérifiera lors de la démolition des barres. Puis tout cela a changé. Ceux qui pouvaient encore mieux se loger dans des lotissements sont partis. Le quartier d’est dégradé, les commerces ont fermé, les nouveaux venus ont commencé à se communautariser. Entraînant de nouveaux départs. Etre né quelque part a-t-il encore un sens pour beaucoup qui ne savent même plus où, aujourd’hui dans leur tête, où ils habitent…
La photo est superbe de béton et de géométrie.
Même si ces barres ont donné un toit à beaucoup, il reste qu'elles représentent l'horreur absolue tant au point de vue architectural (si l'on peut parler d'architecture à ce propos) et sociologique.
Cette densité obsédante des fenêtres, leur absolue géométrie, cet enfermement bétonnier n'étaient pas forcément perçus comme tels à l'origine. Il fallait construire vite et bon marché. Et offrir un confort meilleur. Et c'est d'abord le confort domestique minimum que les gens recherchaient. Et puis il y avait le baby boom, les rapatriés, les îlots insalubres à résorber...On s'est inspiré d'autres exemples comme la cité Billardon à Dijon avec un procédé de fabrication (Estiot) original. Il y a eu au départ une certaine "mixité sociale" expression dont raffolent surtout ceux qui se tiennent à l'écart dans leur petits appartements douillets ou leur villa-jardinet des quartiers calmes. Le problème c'est que l'on a massifié en construisant des ensembles architecturalement sans âmes mais où, au départ du moins, les habitants avaient su donner du sens à leur quartier. Les souvenirs de Mireille Mathieu en témoignent. Puis tout s'est dégradé très vite et ne sont restés que des parcs locatifs dévastés par leur uniformité et la paupérisation des habitants. A l'échec de Champfleury on a opposé, ensuite, à juste titre, le succès de la Trillade.
BRAVO pour ce cadrage rectiligne qui fait peur. L'architecture dessine des vies, c'est sûr. Mais Lou Ravi a raison, il y avait une logique de l'indispensable derrière ces projets immobiliers de grande ampleur.
La parfaite régularité géométrique de la façade - si tant est que l'on puisse ici parler de perfection - s'explique par la structure "préfabriquée" qui mariait structure acier et panneaux béton tous de même module. Mariage contre nature, soit dit en passant, en termes d'isolation phonique ou thermique, les résidents en savaient quelque chose !
Dans ses mémoires, Fernand Pouillon, concurrent malheureux dans le projet Croix des Oiseaux, raconte que ce choix technique à ses yeux très discutable fut imposé à la municipalité par la Socotec. Et ne se prive pas de rajouter que, coïncidence curieuse, le directeur technique de la Socotec n'était autre que le propre fils d'Edouard Daladier...
L'auteur de cette magnifique/impressionnante/terrifiante photo est-il l'hôte de ces lieux ?
Juste avant l'implosion ?
J'ai fait cette photo dans les années 70 je pense. Je n'avais pas noté la date.
Il s'agit de la barre qui était derrière le petit bâtiment de la Sécurité sociale.
Boulevard Jules Ferry.
C'était avant les implosions.
Mais était-ce la barre A ou la barre B ???
A l'époque, on croyait que pour que les résidents aient le moral au beau fixe, il fallait construire la barre au mètre...
Alain Breton nous rappelle utilement le rôle de Daladier dans la politique de construction-reconstruction, politique qui n'oubliait pas les intérêts de ses deux fistons...Curieusement Jean fut un architecte remarqué pour la qualité de certaines réalisations innovantes. Champfleury fut l'oeuvre de la Coopérative créée par Louis Gros aux côtés de la Sté d'HLM. Le choix du constructeur et du type de construction aurait donc été guidé par la SOCOTEC qui n'était pourtant ni maître d'oeuvre ni d'ouvrage...
il s'agit du bâtiment B, qui avait des commerces en rez de chaussée et était face à l'école Scheppler. j'ai grandi dans la tour A et allait à l'école a scheppler.
c'est drôle de lire les réflexions sur l'architecture, dont on a beaucoup entendu parler au moment de la démolition. Jamais un habitant n'aurait pensé à ça, tant ils étaient nombreux, comme dit dans des commentaires, à sortir de taudis immondes plantés autour des remparts.
nous étions attachés à ces batiments parce que nous y avions construit nos vies. ceux qui pouvaient partir le faisaient, mais surtout quand Vaucluse logement, devenu bailleur a commencé à rogner sur leur entretien, préféré murer des entrées et reconcentrer d'années en années les habitants sur les entrées restantes.
le plus comique c'est la proposition que fit le bailleur un an avant la démolition aux locataires, de se rendre acquéreurs de leur logement, que ma grand mère habitait depuis 1959... il y eut même un projet de transformation, avec abattage de certains étages pour créer des lieux de vie
Commentaires
un quelque part très peuplé
Michel
FORMIDABLE photo!!
c'est vraiment surrealiste.
ca me rappelle mon obsession a travers la derniere annee-jai photographie 100 images des edifices et je vois que beaucoup de temps la reflection c'est sur lalienation.
je tembrasse.
Finalement il y avait de l’appartenance et, comment dire, de l’identité (ici urbaine), à avoir grandi à Champfleury ou à La Croix des Oiseaux. Presque tous les habitants se connaissaient et partageaient un même profil sociologique, j’allais dire sociétal. On n’y était pas riche, on était ouvrier, employé, retraité modeste. Ces fameuses «cages à poules» étaient recherchées à l’époque où bien des maisons et immeubles modestes n’avaient que de pauvres installations sans vrai chauffage ni douche. Etre né ici c’était aussi «être né quelque part» et on aurait pu prendre la chanson de Brassens à contre-pied, en faisant la nique aux bourgeois émiettés dans des quartiers incertains de l’extra-muros. J’ai fréquenté, sans y loger, le Foyer des Jeunes Travailleurs au pied des immeubles, et j’ai pu mesurer l’attachement de nombre d’habitants à leur quartier. Cela se vérifiera lors de la démolition des barres. Puis tout cela a changé. Ceux qui pouvaient encore mieux se loger dans des lotissements sont partis. Le quartier d’est dégradé, les commerces ont fermé, les nouveaux venus ont commencé à se communautariser. Entraînant de nouveaux départs. Etre né quelque part a-t-il encore un sens pour beaucoup qui ne savent même plus où, aujourd’hui dans leur tête, où ils habitent…
La photo est superbe de béton et de géométrie.
Même si ces barres ont donné un toit à beaucoup, il reste qu'elles représentent l'horreur absolue tant au point de vue architectural (si l'on peut parler d'architecture à ce propos) et sociologique.
Cette densité obsédante des fenêtres, leur absolue géométrie, cet enfermement bétonnier n'étaient pas forcément perçus comme tels à l'origine. Il fallait construire vite et bon marché. Et offrir un confort meilleur. Et c'est d'abord le confort domestique minimum que les gens recherchaient. Et puis il y avait le baby boom, les rapatriés, les îlots insalubres à résorber...On s'est inspiré d'autres exemples comme la cité Billardon à Dijon avec un procédé de fabrication (Estiot) original. Il y a eu au départ une certaine "mixité sociale" expression dont raffolent surtout ceux qui se tiennent à l'écart dans leur petits appartements douillets ou leur villa-jardinet des quartiers calmes. Le problème c'est que l'on a massifié en construisant des ensembles architecturalement sans âmes mais où, au départ du moins, les habitants avaient su donner du sens à leur quartier. Les souvenirs de Mireille Mathieu en témoignent. Puis tout s'est dégradé très vite et ne sont restés que des parcs locatifs dévastés par leur uniformité et la paupérisation des habitants. A l'échec de Champfleury on a opposé, ensuite, à juste titre, le succès de la Trillade.
BRAVO pour ce cadrage rectiligne qui fait peur. L'architecture dessine des vies, c'est sûr. Mais Lou Ravi a raison, il y avait une logique de l'indispensable derrière ces projets immobiliers de grande ampleur.
La parfaite régularité géométrique de la façade - si tant est que l'on puisse ici parler de perfection - s'explique par la structure "préfabriquée" qui mariait structure acier et panneaux béton tous de même module. Mariage contre nature, soit dit en passant, en termes d'isolation phonique ou thermique, les résidents en savaient quelque chose !
Dans ses mémoires, Fernand Pouillon, concurrent malheureux dans le projet Croix des Oiseaux, raconte que ce choix technique à ses yeux très discutable fut imposé à la municipalité par la Socotec. Et ne se prive pas de rajouter que, coïncidence curieuse, le directeur technique de la Socotec n'était autre que le propre fils d'Edouard Daladier...
L'auteur de cette magnifique/impressionnante/terrifiante photo est-il l'hôte de ces lieux ?
Juste avant l'implosion ?
J'ai fait cette photo dans les années 70 je pense. Je n'avais pas noté la date.
Il s'agit de la barre qui était derrière le petit bâtiment de la Sécurité sociale.
Boulevard Jules Ferry.
C'était avant les implosions.
Mais était-ce la barre A ou la barre B ???
A l'époque, on croyait que pour que les résidents aient le moral au beau fixe, il fallait construire la barre au mètre...
Alain Breton nous rappelle utilement le rôle de Daladier dans la politique de construction-reconstruction, politique qui n'oubliait pas les intérêts de ses deux fistons...Curieusement Jean fut un architecte remarqué pour la qualité de certaines réalisations innovantes. Champfleury fut l'oeuvre de la Coopérative créée par Louis Gros aux côtés de la Sté d'HLM. Le choix du constructeur et du type de construction aurait donc été guidé par la SOCOTEC qui n'était pourtant ni maître d'oeuvre ni d'ouvrage...
il s'agit du bâtiment B, qui avait des commerces en rez de chaussée et était face à l'école Scheppler. j'ai grandi dans la tour A et allait à l'école a scheppler.
c'est drôle de lire les réflexions sur l'architecture, dont on a beaucoup entendu parler au moment de la démolition. Jamais un habitant n'aurait pensé à ça, tant ils étaient nombreux, comme dit dans des commentaires, à sortir de taudis immondes plantés autour des remparts.
nous étions attachés à ces batiments parce que nous y avions construit nos vies. ceux qui pouvaient partir le faisaient, mais surtout quand Vaucluse logement, devenu bailleur a commencé à rogner sur leur entretien, préféré murer des entrées et reconcentrer d'années en années les habitants sur les entrées restantes.
le plus comique c'est la proposition que fit le bailleur un an avant la démolition aux locataires, de se rendre acquéreurs de leur logement, que ma grand mère habitait depuis 1959... il y eut même un projet de transformation, avec abattage de certains étages pour créer des lieux de vie
Merci beaucoup pour ce témoignage, Christophe.